Du 13 au 17 avril 2023
Pour mon premier vol long-courrier depuis plusieurs années partant de Ho Chi Minh, j’ai la mauvaise surprise de découvrir qu’il n’y a pas d’écrans pour regarder des films et que le repas n’est pas inclus. Heureusement, j’avais téléchargé de nouveaux livres électroniques sur ma tablette donc cela me permit de passer le temps en lisant un livre sur les premiers temps de la colonisation de l’Australie.
A mon arrivée à l’aéroport de Sydney, je suis agréablement surpris par la rapidité et la facilité pour récupérer mon sac et passer les contrôles de douanes et d’immigration. J’avais pré remplis une demande de visa en ligne et il me suffit de scanner mon passeport à une borne automatique pour passer la frontière sans avoir de tampons sur mon passeport, je n’ai qu’à remettre un formulaire pré remplis à un agent où sont indiqués les raisons de ma venue et si j’ai des produits interdits ou soumis à des contrôles (les douanes sont très vigilants à ce que l’on importe pas de graines ou végétaux qui pourraient mettre en péril l’écosystème de cette grande île isolée) puis on m’indique la sortie sans passer par le contrôle au chien renifleur et me voici en Australie !
Mon ami Yann m’attend à la sortie, on se connait depuis la prépa à Toulouse, il y a déjà dix-huit ans, et il habite en Australie depuis une dizaine d’années, cela faisait longtemps que j’avais envie de venir le voir et découvrir ce pays dont il revenait bronzé et le visage radieux, généralement pendant les vacances de Noël, alors que nous autres du continent, et parisiens de surcroit, avions un teint blanchâtre.
Yann m’emmène en voiture à son appartement situé proche du centre-ville de Sydney qu’il partage avec sa copine et future épouse, Alicia. Je découvre sur le chemin les routes au revêtement impeccable avec des marquages au sol clairement visibles, les feux et panneaux de signalisation à chaque croisement que tout le monde, conducteurs, cyclistes ou piétons respectent scrupuleusement. Les trottoirs pour piétons sont larges et dégagés, il y a de nombreux arbres aux bords des allées et on circule assez facilement, même en début de matinée en semaine, cela n’a rien à voir avec les bouchons parisiens.
L’appartement de Yann et Alicia est spacieux et moderne, très bien équipé avec une belle vue depuis le balcon sur un jardin public et un port de plaisance qui donne accès à l’immense baie de Sydney qui abrite de nombreuses installations portuaires de ce type ou des petites plages. Je laisse Alicia et Yann à leur journée de travail et je pars à pied à la découverte de cette nouvelle capitale qui va s’avérer être un nouveau coup de cœur de mon voyage.
En effet, je ne m’attendais à rien de particulier et je ne m’étais pas beaucoup renseigné sur cette ville, j’avais de vagues souvenirs des jeux olympiques et de l’Opéra avec l’image d’une ville moderne en bord de mer mais rien de plus. Les cinq jours que je vais y passer me permettront de découvrir et d’admirer la ville de Sydney mais aussi ses environs grâce aux conseils et aux visites avec Alicia et Yann.
Malgré une pluie fine en ce début de la saison d’automne pour l’hémisphère sud, je déambule à pied dans les rues de la capitale qui sont calmes et propres. La plupart des habitations sont des maisons à bas étage, certaines sont en briques dans le style britannique tout comme les églises. Il y a très souvent de la végétation bien taillée sous tous les angles sur les trottoirs, dans les jardins des maisons ou bien dans les nombreux parcs de la ville avec du beau gazon, j’ai l’impression d’être à Londres sauf que certaines espèces d’arbres et de plantes me rappellent que je suis dans une destination exotique.
Tout au long de mon séjour à Sydney et dans sa région, je ressentirais une impression de détente que ce soit en semaine ou le week-end, il n’y a pas de bruit de klaxon, tout le monde se déplace calmement que ce soit à pied ou en voiture, les gens sont plutôt souriants et notamment le personnel des commerces et restaurants est toujours aimable et, désormais, je ne suis plus dérangé dans la rue par des vendeurs en tous genres.
Je suis bien conscient que c’est une description subjective et partielle de la ville de Sydney mais elle offre des points de comparaison intéressants avec d’autres villes européennes qui pourraient s’en inspirer, même si il faut tenir compte de certains éléments qui jouent en faveur de cette île continent: l’Australie dispose d’une grande quantité de ressources naturelles, notamment des mines d’or et de charbon avec une faible densité de population et, du fait d’être une île lointaine, elle a plus de facilité à maitriser ses flux migratoires où elle choisit avec rigueur les personnes qui peuvent lui être utiles et refuse ou renvoie sans ménagement lorsque ce n’est pas ou plus le cas.
Le coût de la vie est également élevé tout comme les salaires locaux mais c’est plus difficile pour les voyageurs comme moi, je m’étais habitué aux prix bas depuis la Turquie et désormais je suis de retour dans les pays occidentaux donc il faudra que j’adapte mon mode de voyage, notamment aller moins souvent au restaurant.
D’ailleurs, il n’y a malheureusement plus de « street food » comme en Asie où les stands de nourriture ambulants étaient bien pratiques pour se restaurer avec de la nourriture cuisinée de qualité et de bon marché. Désormais, je me confectionne mes propres sandwichs dans les rayons des supermarchés. Par contre, on peut trouver plus facilement des produits français de qualité en y mettant le prix comme les viennoiseries et les fromages. Alicia et Yann y sont attentifs, et en bons compatriotes, ils me régalent chez eux ou dans de bons restaurants. Je retrouve les saveurs de notre bon pays, notamment lors de notre dernière soirée ensemble dans leur appartement en se faisant une planche de charcuteries et fromage avec du vin et du foie gras du sud-ouest : succulent ! Ils me feront découvrir également de nombreux restaurants dans leur quartier avec de très bons plats de différents pays, la ville de Sydney étant très cosmopolite. Par contre, mon estomac a besoin de se réhabituer aux plats en sauces et à la pâte à pizza, tout cela arrosés de vins rouges.
La bonne nouvelle pour compenser le coût de la vie plus élevé à Sydney, c’est que les musées sont gratuits pour tous donc j’en profite pour en savoir plus sur l’Australie en visitant le musée national qui m’en apprend davantage sur les nombreux animaux dangereux qui peuplent cette île et les eaux autour que sur son Histoire. Il semble d’ailleurs que les histoires de rencontres avec des animaux dangereux est un sujet de discussion très fréquent en Australie, notamment chez les expats et les voyageurs.
Je complète ensuite avec la visite d’un ancien bâtiment en briques dans le centre-ville, le Hyde Park Barracks, qui décrit avec précision la vie des condamnés qui furent exilés en Australie à la fin du XVIIIème siècle pour coloniser cette île et qui étaient généralement parqués la nuit dans ces baraquements puis étaient envoyés aux travaux de construction ou dans les champs sous la surveillance de quelques gardiens. L’envoie de prisonniers fut peu à peu remplacé par une immigration volontaire notamment pour élever des moutons dans les vastes plaines fertiles découvertes à proximité des côtes à l’époque où la laine était précieuse puis par des chercheurs d’or, des mineurs, des fermiers ou tout simplement des personnes fuyant la misère dans leur pays en espérant trouver mieux ailleurs.
Le musée présente également les conflits qui opposèrent les colons en pleine expansion à l’intérieur des terres face aux peuples « natifs » de l’Australie, les aborigènes, qui avaient un mode de vie et de pensée très différents. Malheureusement, comme en Amérique du Nord, le développement des premiers se fit au détriment de ces derniers et beaucoup périrent dans des massacres, épidémies ou à cause des ravages de l’alcool.
Sur les conseils d’Alicia, je pars me promener depuis la plage de Coogee située au sud-est de Sydney puis je remonte à pied la côte jusqu’à la plage de Bondi. J’utilise le bus pour m’y rendre, il n’y a pas besoin de tickets ou d’un passe, il suffit tout simplement de passer sa carte bancaire sur une borne au départ et à l’arrivée, c’est très pratique ! Il y a chemin très bien aménagé qui permet de longer la côte en serpentant au-dessus de falaises et donnant accès à plusieurs plages qui sont bien équipées en toilettes et douches publiques, il y a même parfois des piscines publiques aménagées en bord de mer. Ces paysages de falaises et de criques avec du beau gazon vert me fait penser à la Bretagne, en plus le ciel est à moitié couvert et il y a de fines averses qui alternent avec le soleil, ce qui renforce la pertinence de la comparaison.
Pendant le week-end, nous nous promenons avec Alicia et Yann dans le centre-ville près de l’Opéra de Sydney et du grand pont à arche qui permet de traverser la baie, probablement les deux monuments les plus connus de la ville. Puis, avec Yann nous prenons un ferry qui nous offre une vue magnifique sur la capitale avec en arrière-plan les tours du quartier d’affaires puis le jardin royal botanique sur la gauche et l’Opéra sur la droite et en premier plan la baie sur laquelle naviguent de beaux voiliers.
Nous rejoignons la commune de Manly qui est située à la jonction entre l’océan pacifique et la baie de Sydney. Elle est prisée par les habitants de la capitale car elle offre à la fois des plages du côté de la baie à l’ouest et du côté de l’océan à l’est, il y a également de nombreux commerces. Après une pause baignade dans l’océan, nous partons faire le tour de la côte autour des falaises d’où l’on peut avoir une belle vue sur la baie se jetant dans l’océan et au loin on peut apercevoir Sydney avec ses hautes tours du quartier d’affaires qui s’insèrent plutôt bien dans le paysage.
Le dimanche, on se fait une belle rando avec Yann dans les « Blue Mountains » qui tirent leur nom de la légère coloration bleutée qui apparait au loin au-dessus de la cime des arbres. Le ciel est gris, il y a un vent fort et on se fait rincer par un rideau de pluie mais cela ne suffit pas à nous décourager. Après avoir admirer la vue depuis un promontoire sur une vallée entourée par de hautes falaises dont un groupe de trois isolées et en forme de pitons sont surnommées « Three Sisters », nous descendons des escaliers raides et nous quittons aussitôt la foule des touristes du dimanche. Ensuite, nous longeons les parois rocheuses dans une épaisse forêt sur plusieurs kilomètres avant de reprendre des escaliers qui nous permettent de réaccéder aux promontoires en haut des falaises. Pendant le trajet, nous avons pu admirer de belles vues sur une cascade et les falaises alors que le soleil est réapparu. Comme dans la région de Sydney, le chemin de randonnée est très bien entretenu et bien balisé, on profite des grands espaces sauvages tout en ayant le confort et la sécurité.
Le temps passe vite et, après cinq jours très agréables passés dans la capitale avec Yann et Alicia, il me faut quitter ce nid confortable pour retourner à ma vie de routard avec mon sac sur le dos, un bus de nuit puis un dortoir m’attend pour commencer la découverte de la côte est de l’Australie. Cap à l’est!
Yes l’Australie ! A toi les routiers dans le bush !
Ah ah oui j’ai hâte de goûter le burger de Kangourou 😉 Je sais pas trop si je pourrais m’enfoncer loin dans les terres mais on verra!