Fin du Jour 138 (02/02/2023)
Le voyage en taxi s’avère bien plus confortable que mon dernier trajet en bus et c’est très agréable de pouvoir discuter avec Monique, Matteo et Alessandra, nous nous entendons bien ensemble. Notre jeune chauffeur emprunte des petites routes et nous découvrons un nouveau paysage peu de temps avant la frontière : une forêt de hauts arbres avec de large espacements entre eux.
En arrivant dans la ville frontalière de Sonauli, nous passons devant une longue file de camions et notre chauffeur nous arrête devant le bureau de l’immigration indienne pour nous faire tamponner nos passeports. Le bâtiment est situé en retrait de la route, à un bon kilomètre du poste frontière donc je ne l’aurais pas trouvé facilement si j’avais été seul.
En fait, il n’y a pas vraiment de poste frontière comme dans les différents pays que j’ai traversés depuis la Turquie, avec des grillages et des barbelés qui longent la frontière et une succession de postes de contrôles sécurisés que l’on passe l’un après l’autre. Ici, c’est comme si la ville était séparée en deux avec une simple porte à arche symbolisant la frontière de chaque pays et les voitures peuvent passer assez facilement. Pour les étrangers, je trouve que c’est difficile de comprendre comment cela fonctionne. On s’arrête une nouvelle fois côté indien pour vérifier nos passeports pour la douane puis notre chauffeur doit obtenir un document pour l’entrée de son véhicule mais sinon les indiens n’ont pas besoin de visa pour entrer au Népal.
Ensuite, côté népalais, c’est la confusion! Des personnes sans uniformes nous disent de nous garer à un parking mais notre chauffeur a du mal à trouver où se situe le bâtiment pour faire nos visas et, visiblement, les nombreuses personnes qui se présentent à nous spontanément nous donnent des informations contradictoires. Finalement, nous passons la frontière et nous nous arrêtons un bon kilomètre après pour obtenir nos visas dans des locaux attenants à un hôtel restaurant, c’est presque si l’on avait pu commander des bières avec nos visas! Par contre, c’est ensuite très rapide d’avoir nos visas une fois que nous sommes dans le bon bâtiment, il nous suffit de présenter le certificat de vaccination anti-covid ou un test négatif, une copie du passeport et le formulaire de pré-arrivée remplis en ligne ainsi que la somme en dollars pour acheter le visa en fonction de la durée du séjour (50 dollars pour 30 jours). Ensuite, nous repartons en voiture sans que l’on ai contrôlé nos sacs, la confiance règne.
Après avoir terminé ce passage de frontière un peu long et assez loufoque qui fut le moins clair de mon parcours, nous sommes plus détendus et nous immortalisons l’instant dans la voiture. Notre chauffeur nous indique qu’il y a plusieurs casinos dans cette zone et il compte y aller au retour, espérons qu’il n’a pas dilapidé tout l’argent que nous lui avons donné !
La ville de Lumbini est à seulement une vingtaine de kilomètres de la frontière donc nous arrivons à notre hôtel assez rapidement et nous nous installons dans nos chambres individuelles qui sont très agréables. Puis nous allons retirer nos premiers roupies népalaises et nous achetons chacun une carte Sim népalaise qui sera activée en seulement quelques minutes, je suis impressionné ! En Iran et au Pakistan cela avait pris au moins 24h.
Nous dînons ensemble au restaurant pour manger des ravioles “Momos” et des soupes “Thukpas” qui sont des spécialités tibétaines très prisées au Népal. J’interroge Matteo, qui est bouddhiste, pour en savoir plus sur cette religion et j’apprends qu’il y a différents courants de pensée ou des écoles (dont le Dalaï Lama est l’un des chefs spirituels) qui sont principalement de l’ordre de trois, répartis en zones géographiques (source Wikipedia : « un « bouddhisme du Sud », autour du Theravada, au Sri-Lanka, en Birmanie, en Thaïlande, au Cambodge, au Laos, et dans leur voisinage ; un « bouddhisme de l’Est », autour du Mahayana dans son développement chinois, en Chine, en Corée, au Japon et au Vietnam ; et un « bouddhisme du Nord » dans la région de tradition tibétaine, autour du Mantrayana, au Tibet, en Mongolie, dans l’Himalaya, les régions orientales de la Chine »). Ces écoles de pensées diffèrent principalement de la méthodologie mais ils se rejoignent sur les principes philosophiques.
Jour 139 (03/02/2023)
Ce matin, nous prenons le petit déjeuner dans un café puis nous partons à pied visiter l’ensemble de temples bouddhistes de Lumbini qui sont rassemblés sur une surface rectangulaire d’environ cinq kilomètres de long et un et demi kilomètre de large avec un large bassin au centre ainsi que des ramifications perpendiculaires, il y a également de grandes avenues piétonnes. C’est un endroit très agréable à visiter et très calme donc parfait pour faire la transition avec l’Inde !
Le temps est brumeux et le passage piéton est gardé par une tribu de petits singes qui n’inspirent pas confiance à Alessandra mais nous passons sans encombre. Nous commençons par la visite d’un temple tibétain puis nous entrons sur le site sacré du bouddhisme où a eu lieu la naissance du Bouddha. Il était issu d’une famille princière et sa mère était en chemin vers son palais quand elle se baigna dans un petit lac et, soudain, elle eut des contractions et eut juste le temps de sortir de l’eau pour accoucher. L’endroit exact de la naissance de Bouddha est abrité par un monument blanc assez bas de plafond avec peu de lumière, on s’y sent à l’étroit et cela n’inspire pas beaucoup à la méditation donc nous sortons rapidement nous promener dans le jardin attenant. Matteo, Monique et Alessandra sont un peu déçus car le site est peu mis en valeur. Ils décident de faire un petit temps de méditation sous un grand arbre face au monument blanc et à proximité du petit lac où la mère de Bouddha se baigna et qui ressemble désormais à un bassin.
La brume commence à se dissiper progressivement et nous continuons notre marche pour aller visiter les temples bouddhistes de différents pays qui sont disséminés de chaque côté du bassin central. Certains sont malheureusement en travaux d’entretien donc nous ne pouvons visiter que l’extérieur qui est déjà impressionnant de par la taille imposante et la richesse des décorations ainsi que la diversité des architectures qui reflètent chacune la culture et l’art de leur pays d’origine. C’est comme une exposition universelle des temples bouddhistes.
Celui de Corée est immense et la moindre surface est décorée avec des peintures, celui de Chine me fait penser à la Citée Interdite, il est magnifique. Le temple Cambodgien est un peu kitch à l’extérieur mais les peintures intérieures sont très belles au plafond et sur les murs, celui de Myanmar est couvert d’or et a la forme d’un cône.
Ensuite, nous rentrons à notre logement pour nous reposer et préparer chacun de notre côté la suite de nos voyages car, si Monique souhaite rester encore quelques jours, Matteo et Alessandra ainsi que moi-même comptons partir le lendemain dans des directions différentes.
En fin d’après-midi, je retourne me promener autour des bassins et des temples, je croise sur le chemin un rassemblement de népalais qui sont assis par groupes sous des arbres. Ils viennent de terminer un repas partagé et sont sur le point de partir tandis que les chiens et les singes se disputent les restes du repas. Les femmes portent encore de beau saris colorés, tout le monde discute joyeusement, c’est vivant.
Je continue ma promenade pour revoir l’extérieur du temple chinois avec la belle lumière de fin de journée, cela donne envie de visiter la Chine. Malheureusement, l’accès au temple vietnamien est fermé également pour cause de rénovation mais rien que la porte d’entrée que l’on peut rejoindre via un pont en bois au-dessus d’un bassin recouvert de nénuphars est un appel à la contemplation. Je trouve même un temple bouddhiste français !
Puis, nous dînons une dernière fois tous les quatre dans un très bon restaurant végétarien qui nous a été conseillé par des voyageurs. Nous parlons bonne bouffe française et italienne, notamment des fromages et ça me donne l’eau à la bouche ! Nous évoquons également avec humour nos galères des derniers jours en Inde dans des transports bondés ou dans des hébergements décevants, c’est une sorte d’exutoire qui nous fait du bien mais nous découvrons en partant qu’un couple indien était à une table dernière nous. Les pauvres, ils doivent être tristes des commentaires ironiques que nous avons fait mais nous tentons de les rassurer en leur disant que nous aimons sincèrement leur pays et que nous avons fait de très belles découvertes.
Malgré le fait que j’ai passé quasiment trente jours dans le nord de l’Inde et d’avoir passé également deux semaines dans le sud de l’Inde il y a quelques années, j’ai l’impression d’avoir seulement eu un aperçu de la culture et de la spiritualité de ce pays, il me faudrait bien plus de temps pour maitriser davantage les codes et les modes de pensée de l’Inde. Le voyage incite à voyager davantage 🙂
Hello Hugues, Louis vient de me filer le lien de ton blog. J’ai 139 jours de retard!!! Bonne route
Salut Marie, mieux vaut tard que jamais! J’espère que ça te plaira, bonne découverte 😉