Jour 1 (18/09/2022)

Ça y est, c’est le grand départ, tout s’est passé très vite, j’ai eu à peine le temps de dire au revoir à mes collègues et à mes proches qu’il fallait déjà ranger et nettoyer mon appartement pour le louer pendant mon voyage.

C’est moi-même qui m’était fixé cette date du lundi 19 septembre alors que mon dernier jour de travail était le vendredi mais je voulais profiter d’une météo encore clémente en Europe pour faire mon voyage à moto.

Heureusement que ma famille m’a donné un sérieux coup de main pour rendre mon appartement à temps ! J’ai commencé mon périple par une courte distance le dimanche en fin de journée de mon ex domicile au Pré Saint Gervais à Meaux où j’étais hébergé chez ma sœur Maud et son copain Ricardo pour un dernier dîner en famille avec mes parents Michel et Christine ainsi que mon frère Samuel.

Dîner en famille à Meaux avant mon départ

Jour 2 (19/09/2022)

Le lendemain, c’est le départ avec tous mes bagages que j’avais entreposés chez ma sœur. Je prévois de laisser des affaires avec ma moto en Bulgarie et de garder uniquement mon sac à dos, il faudra faire des choix à ce moment mais en attendant je préfère prévoir large! Mon père, motard chevronné, m’aide à fixer mon sac sur la moto avec des sangles, je vérifie une dernière fois mes affaires et je file vers l’aventure avec un bon picnic maison.

Mon fidèle destrier pour les 2 prochaines semaines

Le temps est radieux, c’est bon signe, j’essaye une application avec itinéraire pour que mon père puisse suivre mon trajet en temps réel mais elle me dirige rapidement sur la nationale 4 sans que je m’en rende compte (peut-être une mauvaise configuration de ma part), la route est plate, droite et bruyante, bref je m’ennuie ferme et au bout d’une quarantaine de kilomètres je décide de reprendre le contrôle de mon destin en bifurquant sur une petite départementale comme je les aime. C’est plus long mais beaucoup plus intéressant : des virages, du relief, de jolis petits villages et du calme !

Là, je retrouve les sensations de mes précédents voyages en moto, ce sentiment de liberté, le plaisir de prendre l’air avec une vue panoramique sur les paysages qui défilent mais c’est sans doute moins agréable pour les piétons ou les vélos que je croise…

Le temps se couvre légèrement mais il n’y a pas de pluie donc le trajet se passe sans soucis. Je fais un détour pour découvrir le lac de Madine dans la région puis je redescends en fin de journée sur Nancy, ma ville natale, chez mon oncle Philippe et sa femme Monique. Il y a quelques années j’avais fait le parcours de Paris à Nancy en vélo et cela m’avait pris trois jours et demi alors qu’en moto j’ai mis quelques heures : miracle de l’alliance de la mécanique avec l’énergie.

Lac de Madine

Je profite encore d’un bon repas de famille convivial sachant que le reste du parcours sera plus solitaire et avec un matelas et des murs plus fins… Mon oncle Christian est là également avec sa femme Palmira et sa fille Agathe. Mes deux oncles me racontent leur équipée au mythique rassemblement de motards des Eléphants en Bavière en plein hiver avec de la neige et du verglas : il faut être motivé ! Finalement, malgré ces conditions extrêmes, ils en gardent de bons souvenirs de franches camaraderies et de dépassement de soi donc le plus dur dans ces situations c’est de se lancer.

En présentant mon objectif de voyage, je découvre que la majorité des personnes sont enthousiastes et m’envient un peu, je sens qu’ils sont intéressés de voir où cela va me mener et les rencontres que je vais faire, les endroits que je vais découvrir. Cela me donne de la motivation pour raconter ce voyage dans ce blog et il en faut car cela prend un peu de temps et d’énergie après une journée de déplacement mais je ne me plains pas, je voulais justement essayer de faire ce voyage en le partageant aux personnes intéressées comme j’avais moi-même beaucoup aimé lire les récits d’autres voyageurs.

Jour 3 (20/09/2022)

Je pars à nouveau avec le soleil. Philippe et Monique, qui ont l’habitude de faire des voyages à moto, me conseillent vivement d’emporter une veste coupe-vent pour me protéger du froid et ils auront bien raison ! Ils me donnent également un pantalon de pluie plus facile à enfiler que ma combinaison intégrale que je n’ai d’ailleurs jamais utilisée et je leur laisse donc pour m’alléger.

Monique, Philippe et moi-même avec ma nouvelle veste coupe vent très utile

Je fais bien entendu une petite pause photo sur la fameuse place Stan et je repars en longeant la rivière de la Meurthe puis un canal latéral sur lequel se trouve un grand complexe de mines de sel puis une imposante usine chimique de Solvay. Ensuite, sans transition, je quitte la cité industrielle pour rejoindre la campagne via une charmante route bucolique et champêtre sous un beau ciel bleu, peu de circulation et de beaux lacets entre des champs ou des forêts : c’est que du bonheur et j’ai une petite pensée pour mes chers collègues…

La route champêtre en quittant Nancy

Puis je rejoins les reliefs du massif des Vosges avec ses montagnes arrondies en forme de ballons, le temps est frais avec l’altitude et le ciel se couvre peu à peu donc je suis bien content d’avoir ajouté une couche sur les conseils de Monique et Philippe. A moto, on est en plein contact avec la nature comme le vélo sauf que l’on fait moins d’efforts physiques pour se réchauffer donc il faut compenser avec les vêtements.

Mon état d’esprit suit la météo, j’étais très enthousiaste et euphorique ce matin en roulant dans une belle campagne avec un soleil radieux puis, avec l’arrivée des nuages, je commence à ressentir un peu la fatigue du voyage et je me pose des questions si j’arriverai à tenir ce rythme ou si je dois revoir ma façon de voyager. Par exemple, en faisant moins de détours afin de rouler moins longtemps et faire plus de pauses car j’en fais peu finalement. Je suis toujours attiré pour aller voir ce qu’il se cache au sommet d’une colline (un point de vue panoramique, un château…?)  ou derrière une forêt (une clairière, un lac, un chemin de randonnée… ?). C’est un dilemme difficile pour moi qui veut souvent tout faire et tout voir, il va falloir faire des choix, je pense que je ne visiterai pas beaucoup de grandes villes car cela prend du temps pour y accéder à moto et je ne peux pas laisser mes affaires sans surveillance pendant trop longtemps alors qu’à la campagne c’est plus simple. Tant pis, je reviendrai une autre fois à certains endroits.

Je longe une partie de la route des crètes en passant par le lac Blanc puis je redescends dans la vallée pour rejoindre Colmar. Les collines sont recouvertes de vignes, c’est la saison des vendanges et les travailleurs sont au repos quand j’arrive sur les hauteurs en début d’après-midi pour admirer le point de vue.

Sur les hauteurs des vignes de Sigolsheim près de Colmar

Je prends mon temps en faisant des détours car je sais que ce sont mes derniers moments en France, je fais encore quelques courses puis je traverse le Rhin pour rejoindre l’Allemagne, le soleil m’accueille de ses rayons réchauffants, c’est bon signe.

Cap à l’Est !

Passage de la frontière allemande sur le pont entre Neuf et Vieux-Brisach