Suite et fin du jour 56 (12/11/2022)
Mon bus arrive dans la gare routière située au nord d’Ispahan en tout début d’après-midi. Comme à Téhéran, elle est directement reliée à une station de métro moderne qui a une bonne fréquence de passage, ce qui me permet d’arriver rapidement dans le centre-ville.
Ensuite, je continue à pied pour rejoindre mon auberge de jeunesse qui fait partie du même groupe que celle de Téhéran, Hostel Heritage, et elle est tout aussi agréable et bien située. Sur le chemin, je découvre l’immense place de Ispahan appelée Naghsh-e Jahan (cf photo de couverture et ci-dessous) qui rassemble les monuments les plus importants de la ville avec deux grandes et belles mosquées, un palais et elle est également juxtaposée au bazar de la ville.
En arrivant à l’auberge, je retrouve avec plaisir des visages connus, à savoir Gijs et Raju qui sont arrivés la veille. Je pars ensuite me promener au hasard dans la ville tant qu’il fait jour mais le ciel est couvert de nuages gris et je suis un peu nostalgique des bons moments passés dans la petite ville de Kashan où l’on pouvait se promener facilement et au calme. La ville de Ispahan est bien plus grande avec beaucoup de circulation. Heureusement, il y a de grandes places avec des jardins et de longs chemins piétons mais mon humeur devient maussade comme un effet miroir de la météo. Peut-être qu’il me faut aussi un peu de temps pour faire la transition avec les émotions fortes que j’ai vécues à Kashan.
De plus, lorsque j’arrive au bord de la rivière Zayandeh pour admirer des anciens ponts en pierre, je découvre qu’elle est complètement asséchée alors qu’elle est très large, cela donne un aspect désolant qui n’aide pas pour me changer les idées. En effet, en me renseignant sur internet, il semble que c’est dû à la fois aux grandes sécheresses dans la région et également au fait que la rivière a été détournée pour alimenter une autre région en eau. On voit encore des pédalos en forme de cygnes qui sont échoués à terre, sans aucune utilité, cela me fait penser à la sécheresse que nous avons vécu cet été en France et j’espère que nous n’aurons pas ce même phénomène mais les signaux sont malheureusement inquiétants.
Sur le chemin du retour, je passe devant une boulangerie moderne et bien achalandée où je remarque des croissants et des chocolatines (et oui, j’ai vécu dans le sud-ouest !). Je ne résiste pas à la curiosité d’en goûter car ces viennoiseries ont l’air appétissantes mais, malheureusement, je trouve la pâte trop sablée et cela me donne l’impression que la chocolatine est légèrement rassis donc j’attendrais sans doute de rentrer en France avant de réessayer…
En rentrant à l’auberge, je croise Gijs qui part faire des courses pour se cuisiner un dîner donc je lui propose de me joindre à lui. Nous avons tous les deux une forte envie de légumes car nous en trouvons peu dans les restaurants qui servent surtout des viandes et du pain. Ainsi, nous achetons des oignons, des aubergines et des tomates dans le but de nous faire une ratatouille maison. J’y ajoute des carottes pour l’entrée et nous achetons du pain et un petit dessert dans une boulangerie. Ce repas sain et équilibré nous fit beaucoup de bien puis nous prîmes un thé en discutant avec d’autres locataires.
Ensuite, je me consacre à la rédaction du blog afin d’écrire tant que mes souvenirs de Kashan sont encore bien présents dans ma mémoire et c’est l’occasion également de se replonger avec plaisir dans ces bons moments de partages et de découvertes.
Jour 57 (13/11/2022)
Le lendemain matin, le soleil est de retour avec un grand ciel bleu et mon moral est meilleur. Après un copieux petit-déjeuner pris au buffet de l’auberge avec Gijs et Raju, je décide de profiter de la lumière du soleil pour visiter les monuments importants de la ville sur la grande place Naghsh-e Jahan. Je commence par la mosquée du Cheikh Lotfallah qui était principalement à l’usage privé du roi d’Iran. Les décorations sont une nouvelle fois somptueuses et fidèles à l’art persan avec des motifs variés et raffinés, des couleurs joyeuses, chatoyantes. C’est de l’art !
La mosquée du Shah, située sur la même place au sud à une centaine de mètres est tout aussi magnifique et encore plus grande, et à l’usage de tous les fidèles. Je prends mon temps pour admirer ces coupoles sous tous les angles, quitte à me tordre le coup. Un gardien du site m’explique que si je me positionne à un endroit précis au centre de la mosquée que l’on peut identifier par une pierre noire, alors le son de ma voix est amplifiée dans toute la salle, c’est très impressionnant.
Par contre, il y a peu de touristes donc les commerçants et les guides touristiques sont à l’affût et je suis fréquemment sollicité mais je refuse poliment puis je finis par ne plus répondre lorsque l’on m’interpelle en me demandant en anglais d’où je viens. Je visite ensuite le palais Ali Qapu à proximité mais il présente moins d’intérêt architectural si ce n’est une grande terrasse en hauteur qui donne un beau point de vue sur la place immense de Ispahan.
Ensuite, j’erre au hasard dans le bazar et je découvre d’autres places de la ville plus au nord dans des quartiers plus anciens. Je rentre à l’auberge en début d’après-midi et je décide d’annuler ma troisième nuit prévue à Ispahan pour partir dès le lendemain vers la ville de Chiraz. En effet, j’ai l’impression d’avoir fait le tour des principaux lieux à visiter et je n’ai pas très envie de rester plus longtemps.
Je retrouve Gijs et Raju à l’auberge et je leur propose de jouer aux cartes sur la pelouse de la grande place Naghsh-e Jahan qui est très agréable et où d’autres iraniens se retrouvent aussi pour discuter ou prendre un picnic. C’est l’occasion de leur faire découvrir le jeu du Barbu auquel nous jouons souvent avec ma famille.
Puis, nous nous baladons à la tombée de la nuit pour découvrir les illuminations de la ville et, cette fois-ci, la vue sur les anciens ponts de la rivière asséchée est bien plus agréable car les éclairages de lumière chaude mettent en valeur ces beaux monuments et l’obscurité couvre le triste spectacle de la terre sèche.
Après un nouveau plat de légumes cuisinés à l’auberge, nous regardons avec Gijs un film iranien sous-titré en anglais qui a eu de bonnes critiques en France et que j’avais demandé au personnel de l’auberge qui me l’a gentiment mis à disposition. Initialement, je pensais aller voir un film iranien au cinéma mais sans les sous-titres cela aurait été difficile de comprendre. J’étais curieux de découvrir des œuvres cinématographiques iraniennes qui ont généralement bonne presse en France afin de mieux découvrir la culture de ce pays et le film fut très intéressant, original et de bonne qualité.
Puis nous nous couchons tôt en vue de notre départ le lendemain, à Yazd pour Gijs et vers Chiraz pour moi tandis que Raju reste un peu plus longtemps à Ispahan.
Bravo d’avoir exporté le barbu !
Haha oui ! Et la prochaine fois l’escalier !
Quel était ce film?
Les Chats persans de Bahman Ghobadi, je recommande!