Du 26 au 29 avril 2023

En arrivant à mon auberge de Noosa Heads, j’ai le présentiment que le lieu va être sympa. C’est une ancienne maison de la fin du XIXème siècle, tout en bois, disposant de nombreux espaces communs confortables et les dortoirs sont de petites tailles avec seulement quatre lits. L’habitat est bien conservé tout en ayant des équipements de qualité et propres.

Mon auberge à Noosa Heads: Halse Lodge

Comme à mon habitude, je pars aussitôt faire un tour des environs en longeant un chemin côtier toujours aussi bien aménagé dans le style « Aussie » (abréviation locale d’australien) avec de belles vues sur des plages sauvages où seuls des surfeurs s’aventurent en raison des forts courants et des hautes vagues. Je suis bien content d’avoir réservé trois nuits dans ce lieu afin d’en profiter pleinement en retrouvant la belle nature et la quiétude que j’avais apprécié à Port Macquerie et dans une certaine mesure à Byron Bay.

Noosa Heads est un autre lieu très prisé des surfeurs qui sont toujours aussi pressés de rejoindre les vagues en courant, les cheveux au vent et les muscles du haut du corps saillants avec des tatouages. La météo est toujours capricieuse, je me fais copieusement rincer plusieurs fois pendant ma balade mais cela ne m’empêche pas d’avancer.

Sur le retour, je vois à nouveau des dauphins qui sautillent dans l’eau à proximité des surfeurs, cela en devient presque une habitude. J’observe longuement les surfeurs patientant assis sur leurs planches en attendant leur tour ou LA bonne vague puis, quand c’est le moment, ils tournent le dos à la mer, s’allongent sur leur planche, donnent quelques coups de pagaie avec leurs mains puis, lorsqu’ils sont au haut de la vague, ils bondissent debout sur leur planche, les jambes légèrement fléchis, les bras servant de stabilisateur et regardant droit devant. Ils prennent rapidement de la vitesse en devançant légèrement la vague, généralement ils essaient ensuite de faire des virages pour rester sur la vague tout en évitant les têtes et les planches des surfeurs, certains tentent avec plus ou moins de succès de ne pas se faire aspirer par les hauts rouleaux qui s’écrasent avec fracas puis, si la vague ne les a pas fait chuter ou avaler, ils finissent par sauter à l’eau d’eux-mêmes pour revenir à la nage vers la zone de prise des vagues et ainsi de suite.

Les dauphins sont de la partie
Démonstration de surf

Devant ce spectacle, je ne peux rester les bras croisés et je décide de louer une planche de surf deux matins d’affilé afin d’essayer de mettre à profit les enseignements que j’ai reçu à Byron Bay. La première heure ce n’est pas glorieux, je découvre la zone de surf que m’a conseillé le loueur, il y a un courant fort au milieu qui me fait dériver rapidement parallèle à la côte et j’ai beaucoup de mal à trouver le bon moment pour prendre une vague. Enfin, disons plutôt le reste d’une vague après qu’elle ait cassé en formant une sorte de bouillon blanc, c’est en quelque sorte le petit bain pour les surfeurs débutants tandis que ceux qui ont de l’expérience (la majorité ici) vont plus au large pour prendre les vagues avant qu’elles se fracassent sur la surface de la mer. Après de nombreuses tentatives, j’arrive enfin à prendre de la vitesse en me plaçant au bon endroit. Au début, je reste couché sur la planche puis je tente de me lever, je tombe, je réessaye et j’arrive après deux bonnes heures de pratique à me lever et à avancer sur la planche sur plusieurs mètres. Ce n’est pas aussi impressionnant que les surfeurs australiens mais je prends du plaisir, c’est le plus important. J’ai la peau au niveau des genoux qui commence à rougir à force de me frotter à la planche en me levant.

Le lendemain, je connais déjà les lieux donc je retrouve plus rapidement mes repères et j’arrive à me lever sur la planche plusieurs fois de suite en avançant parfois sur plusieurs dizaines de mètres, c’est grisant ! Mais il me suffit de regarder plus au large pour constater l’écart de niveau avec les surfeurs expérimentés, certains semblent rester dans l’eau du matin au soir, ils sont infatigables. Le loueur de planches sur la plage est le profil typique du surfeur « aussie », les cheveux longs et blonds, la silhouette affutée, un grand sourire, détendu. Il me fait cadeau de mes heures de dépassement de location lorsque je m’apprête à le régler : « no worries mate, have fun », j’adore.

L’après-midi, je me balade sur les chemins côtiers en essayant de passer entre les gouttes. Lors de la dernière journée, il y a un beau ciel bleu qui me fait redécouvrir les paysages en mode couleurs et c’est encore plus beau. Je serais bien resté plus longtemps mais j’ai encore beaucoup d’endroits à découvrir et de kilomètres à parcourir et de toute façon je ne pouvais pas prolonger d’une nuit car c’était le week-end et l’auberge était au complet. J’assiste encore à de belles démonstrations de surfeurs, ça donne envie de continuer, le cadre est génial pour la pratique de ce sport, de cette passion.

Magnifiques plages désertes sous le soleil

Au coucher du soleil, le public s’installe sur le rivage, autant pour admirer les lumières colorées de l’astre à son crépuscule que les prouesses des surfeurs dont on aperçoit encore les silhouettes sombres qui défient les vagues inlassablement.

Les soirs à l’auberge sont calmes, la plupart des occupants sont visiblement là pour profiter de la nature pendant la journée comme moi, notamment l’un de mes colocataires anglais qui surfe tous les jours, matin et après-midi, depuis une semaine.

Le jour de mon départ, en attendant à la gare routière mon bus pour une nouvelle destination, je lis quelques articles d’un journal local laissé sur un banc. Je suis amusé par les sujets traités, la grande polémique du moment qui fait les titres de la Une, c’est la plantation de conifères traditionnels de l’Australie, les bunyas, sur une rue qui suscite la controverse en raison des épines et des pommes de pins qu’ils déposent sur les trottoirs avec le risque de blesser notamment les personnes qui marchent pieds nus. On est bien loin des grandes manifestations et des nombreux sujets de tensions qui remplissent quotidiennement nos journaux en France ! Il y a aussi un article avec la photo d’un immense python que des habitants ont aidé à traverser une rue pour rejoindre son habitat naturel qui se trouve être la nature environnante tout simplement et non pas un zoo comme chez nous 😊 Il s’agit d’un journal local mais je sens quand même que l’on n’est pas dans le même climat social qu’en France, les conditions de vie ne sont pas les mêmes non plus.

Allez, pour conclure j’ajoute une vidéo du sport phare de Noosa Heads, une nouvelle destination coup de cœur de mon parcours en Australie!

Vive le surf!