Du 27 au 28 mars 2023
Cette ville m’avait été conseillée par une vietnamienne rencontrée à Diên Biên Phu et je l’ai ajoutée à mon itinéraire car son emplacement géographique permet de faire une étape dans le sud entre les villes de Hoï An et Saïgon qui sont très éloignées.
Après quasiment quatorze heures de bus dans une couchette trop petite pour moi et à l’étage supérieur donc sans possibilité de déplier mes jambes dans le couloir, j’arrive enfin à Da Lat vers six heures du matin. Je prends un scooter taxi pour rejoindre mon auberge, il fait beau et je me sens malgré tout suffisamment en forme pour partir dès maintenant à la découverte de la région pour profiter du beau temps. Ainsi, je note sur la carte les quelques points d’intérêts que j’ai trouvé sur internet ou dans des prospectus et je loue un scooter à la journée.
Je commence par faire un tour du grand lac situé en centre-ville puis je pars sur la route. La flore a bien changé, la jungle a été remplacé par des forêts de pins et les rizières par des champs de café. Il y a également de nombreuses fleurs aux couleurs vives sur le parcours qui embellissent les jardins des maisons et des édifices. Mais, même à l’extérieur de la ville, le secteur est fortement urbanisé ou du moins modelé par la main de l’Homme et j’éprouve un peu de nostalgie des paysages de montagnes de calcaires recouvertes de végétation au milieu de la jungle.
A cette heure matinale, il n’y a pas beaucoup de touristes dans les lieux que je visite sur la route : des temples bouddhistes dont l’un a une immense statue à côté d’une cascade d’eau, c’est très paisible même s’il commence à faire chaud.
En fin de matinée, je visite une grande et belle cascade qui n’est pas très fréquentée et dont les alentours sont assez sauvages. C’est très beau et je reste de longues minutes à observer les chutes d’eau dans ce décor de quasi paradis perdu ou monde originel comme aux Foz do Iguaçu même si c’est quand même moins grandiose.
En me promenant autour, je découvre un bassin plus isolé face à des falaises d’où se jettent de fines cascades et il n’y a pas de gardien à proximité. C’est très tentant pour une baignade, je n’ai pas pris ma serviette et mon maillot de bain mais l’air est sec et le soleil radieux donc je devrais pouvoir assez facilement me sécher le corps. Allez, je me lance à l’eau et c’est un vrai bonheur de pouvoir nager au milieu de ce décor magnifique, en plus cela me permet de me rafraichir.
Sur le chemin du retour, je me trouve un nouveau « bon routier » avec un bon plat unique et pas cher, je suis le seul occidental et les locaux sont agréablement surpris de me voir arrivé. Je commence à avoir le coup d’œil pour les repérer sur la route, mon principal critère est qu’il y ait un nombre important de locaux avec un mobilier plutôt modeste et des grands récipients de nourritures cuisinées qui signifient généralement qu’il y a peu de plats différents, ce qui permet de diminuer les coûts.
Le temps commence à se couvrir et en fin d’après-midi je me fais complètement rincé par une pluie tropicale tandis que des éclairs foudroyants éclatent à proximité, le contraste est saisissant avec le grand ciel bleu de la matinée, c’est impressionnant ce changement aussi rapide de météo.
Je découvre mon auberge en m’y installant en fin de journée, elle offre un logement peu onéreux avec de grands dortoirs et le petit déjeuner est inclus mais on sent que le personnel cherche ensuite à rentabiliser au maximum en poussant les résidents à consommer sur place ou réserver une excursion guidée.
Du fait que l’auberge est excentrée du centre-ville, cela limite la concurrence et je trouve la nourriture et les boissons un peu chers. Par contre, les espaces communs sont très agréables avec une belle vue sur des collines verdoyantes et un grand billard. En début de soirée, la sono diffuse des tubes de musique à un niveau sonore très élevé et un membre du personnel organise des animations : shot collectif gratuit, tournoi de beer pong, de billard puis soirée karaoké jusqu’à 22h où ils coupent la musique et proposent aux plus fêtards de continuer la soirée dans un bar ou un club du centre-ville.
Même si je rencontre quelques voyageurs sympathiques, je n’aime pas trop cette ambiance où tout me semble cadré même si c’est pour s’amuser et le son de la musique est trop fort pour bien s’entendre. De plus, une grande partie de la clientèle est très jeune et on ne partage pas vraiment les mêmes envies surtout que je suis déjà sorti tard à Hoi An donc j’ai aussi envie de profiter de la journée et je pars me coucher.
Le matin, je pars à pied rejoindre la ville pour retrouver mon autonomie et me déplacer à l’instinct, au hasard de ce que je vois ou des lieux intéressants que je trouve sur la carte et je ne vais pas être déçu. Je repasse par le lac, je traverse plusieurs jardins fleuris, il y a même dans la ville des parcelles de terre où des agents d’entretien de la ville plantent des légumes, ou plutôt je devrais dire des agentes car, comme j’ai pu le voir également dans le nord du Vietnam, une grande partie des personnes entretenant les cultures sont des femmes et, assez régulièrement, je vois les hommes discutant entre eux à côté.
Je fais quelques courses au marché puis je suis un petit canal dont les abords sont piétonisés, c’est très agréable. Il y a des petits commerces et des habitations avec parfois des verrières qui permettent aux plantes grimpantes de se développer. C’est une balade très agréable et je suis content d’avoir suivi mon instinct. Je fais une pause chez un coiffeur comme le veut désormais la tradition dans chaque pays.
Puis, je tombe par hasard sur un restaurant végétarien bouddhiste qui sert gratuitement des plateaux de légumes cuisinés. La gérante de l’établissement m’invite à m’installer et me sert les plats de légumes qui sont extrêmement bons et sains. Cela fait plaisir de manger des légumes frais, je déguste même avec confiance la salade assaisonnée, cela faisait une éternité que je n’en avais pas mangé par crainte de tomber malade mais j’ai pu faire des tests progressifs au Vietnam et je n’ai jamais eu de problèmes. Je tente d’en savoir plus sur ce restaurant, ils servent des repas gratuits tous les midis du lundi au vendredi, apparemment le propriétaire possède également un hôtel avec des potagers et il voulait partager les récoltes, je suppose en raison de sa foi.
Ensuite, je continue ma balade mais avec moins de points d’intérêts. Je réserve directement mon billet de bus pour Saïgon (appelée également Ho Chi Minh ville) à la gare routière sans passer par l’auberge, ce qui me permet de constater qu’ils prennent une commission importante et, d’ailleurs, ils me seront un peu rancuniers quand je leur indiquerai que j’ai pris mon billet par mes propres moyens.