Du 22 au 23 mars 2023
J’ai hésité à louer un scooter pour me rendre à Hué depuis Phong Nha car la route par les montagnes semble très intéressante via l’ancienne piste Ho Chi Minh comme j’ai pu en découvrir une partie la veille et, par ailleurs, il y a un service proposant d’emmener mon gros sac à dos en bus pour que je le récupère à Hué et ils récupèrent mon scooter. Ainsi, je n’ai pas besoin de le ramener au point de départ. C’est tentant mais c’est au moins deux fois plus cher que le voyage en bus donc finalement je décide d’économiser quelques sous sachant que j’ai entendu que la route en bord de mer entre Hué et Hoi An est très belle donc je ferai sans doute appel à ce service pour ce tronçon.
Le voyage en bus est très confortable, peut-être trop d’ailleurs et je repense à cette route que j’aurais pu prendre en scooter au milieu des montagnes et de la jungle, j’aurais pu avoir les moyens de m’offrir ce service mais j’essaie quand même de rester dans un budget, l’idéal aurait été de le faire à deux pour partager les frais.
J’arrive en fin d’après-midi à mon auberge de Hué et j’ai le temps de me balader au bord de la rivière des Parfums dont la rive est très bien aménagée pour les piétons. De nombreux passants déambulent à pied pour apprécier la vue sur le coucher de soleil qui est un immense disque rouge flamboyant.
Le soir, je trouve un restaurant vietnamien remplis de locaux qui sert uniquement des plats végétariens qui sont très bons, je partage ma table avec une voyageuse allemande car il y a peu de places libres et nous dînons ensemble. Ensuite, je rencontre une autre voyageuse polonaise dans mon auberge et nous échangeons nos coordonnées car nous comptons aller dans la même ville juste après Hué.
Le lendemain, je loue un vélo pour la journée et je pars à la visite de l’ancienne cité impériale qui fut utilisée pendant le XIXème siècle et la moitié du XXème siècle. Il fait déjà très chaud en début de matinée. Sous un soleil de plomb, je déambule dans l’immense enceinte qui entoure les différents palais impériaux avec leurs bassins et leurs jardins. Beaucoup d’édifices ont été détruits pendant la guerre et n’ont pas été reconstruits ou sont en cours de rénovation. Le bruit des insectes est assourdissant, c’est impressionnant. Je bois beaucoup d’eau et je m’abrite à l’ombre dès que je peux.
Il n’y a pas suffisamment d’explications sur l’Histoire de ce palais et de ses résidents à mon goût mais quelques photographies permettent de mieux se représenter la vie de palais à cette époque avec ses cérémonies et ses habits traditionnels qui semble un peu anachronique face à la modernité de l’occident dès cette époque.
Comme lorsque j’ai visité des anciens palais à Hanoï, je remarque que l’éducation est depuis très longtemps une priorité au Vietnam en développant des formations avec des examens exigeants pour avoir des serviteurs de l’empire de grande qualité, les mandarins notamment qui étaient plus ou moins l’équivalent des hauts fonctionnaires en France. Et j’ai pu constater que c’est toujours un domaine pris très au sérieux où même dans les petits villages au milieu des montagnes autour de Hà Giang je voyais de nombreux jeunes écoliers sur le chemin de l’école.
Ensuite, je longe à vélo la rivière des Parfums puis je quitte la ville assez facilement pour visiter un ancien parc aquatique désormais abandonné qui m’avait été recommandé par plusieurs voyageurs. Il y a notamment une immense structure en forme de dragon au bord d’un lac dans laquelle on peut rentrer à l’intérieur et observer les alentours depuis la gueule de la bête.
Je bois des litres d’eaux et je fais une petite pause déjeuner dans un « bon routier » comme je les aime. Puis, je pars visiter le tombeau d’un ancien empereur vietnamien qui est situé dans un grand palais richement décoré que l’on accède par de grands et longs escaliers avec des esplanades intermédiaires où sont disposées des statues de serviteurs et des animaux légendaires comme le Dragon ou le Phénix.
En reprenant mon chemin, je négocie un peu fermement le prix d’une bouteille d’eau qui a doublé depuis que j’ai quitté la ville de Hué et la commerçante me fait un geste du bras sans équivoque avec une moue de la tête signifiant « dégage ». Là, ça ne rigole pas et cela m’arrivera une deuxième fois dans une autre ville du sud du Vietnam donc les sourires ne sont pas non plus tout le temps présent.
Puis je rentre sur Hué en suivant une petite route longeant la rivière des Parfums ce qui me permet de limiter le dénivelé et d’avoir parfois un peu d’air frais.
SalutHugues, drôle le passage sur la bouteille d’eau ou de l’art de Mercure dieu du commerce et des voleurs. Qui sont les plus âpres/sympa commerçants que tu aies rencontré jusqu’alors ?
Salut Vincent, ah ah les romains avaient le sens de l’humour pour associer au même dieux les commerçants et les voleurs! 🙂 Alors je n’aime pas trop négocier de base mais d’après mon expérience c’était plus agréable de le faire avec les iraniens qui semblent le prendre comme un jeu alors qu’au Vietnam ou au Cambodge ils me paraissaient un peu plus fermés.