Fin du jour 3 (20/09/2022)
Je découvre les routes allemandes et c’est heureusement assez facile car la signalétique est similaire et ma carte routière de France couvre même la fin de mon itinéraire pour cette journée. Je constate qu’il y a également de nombreuses et larges pistes cyclables isolées de la route et cela se confirmera tout au long de mon parcours en Allemagne du Sud.
Les rayons du soleil m’aident à me réchauffer alors que la température diminue progressivement, tout comme le niveau de mon réservoir qui crie famine. Je m’arrête à une station essence sur la route et je suis confronté à mon premier étonnement à l’étranger : je ne trouve pas de super 98! Après une recherche sur internet il s’avère que la dénomination allemande est tout simplement « super plus » donc me voilà rassuré. Il faut que je me dépêche car il est bientôt 18h, je n’ai pas réservé de camping et je me doute qu’en Allemagne ils ferment plus tôt qu’en France. J’arrive finalement au lac de Titisee que j’avais repéré sur l’itinéraire et, effectivement, l’accueil du camping situé sur les hauteurs du lac s’apprêtait à fermer donc j’ai eu de la chance car je ne me voyais pas trop commencer par du camping sauvage avec ces températures fraîches.
Je monte la tente puis je descends découvrir le lac avant que le soleil disparaisse. Ensuite je cuisine ou plutôt je chauffe de l’eau pour un plat lyophilisé made in Décathlon. Ça fait du bien un plat chaud surtout que la nuit tombe et ma respiration se transforme en fumée donc ma première nuit en camping va être un bon test de l’efficacité de mon duvet “confort 0°C”. Heureusement, le camping a un espace commun chauffé avec des banquettes et des prises électriques donc j’en profite pour me réchauffer tout en prenant des nouvelles et en alimentant le blog. Je ne croise pas grand monde, il n’y a qu’une seule autre tente et la plupart des camping-cars ou caravanes semblent inoccupés.
Je finis par aller me coucher après une bonne douche chaude et je m’endors rapidement après la lecture de quelques pages du récit de voyage de Nicolas Bouvier « L’usage du monde ». Je l’avais déjà lu mais c’est le cadeau de départ d’un collègue et ami Stéphane du même homonyme et c’est intéressant à relire car l’écrivain a voyagé dans certains pays que je compte faire comme la Serbie ou l’Iran même si c’était à une autre époque et dans d’autres conditions, ça permet quand même de s’y projeter, on verra ensuite la réalité.
Jour 4 (21/09/2022)
Je me lève vers 8h, un peu refroidi, mon duvet m’a tout juste permis de dormir sans trop me réveiller par le froid mais c’était juste. Je mets quasiment deux heures pour ranger mes affaires et prendre mon petit déjeuner, je n’ai pas encore les automatismes ni trouver un rangement optimisé pour chaque objet si j’y arrive avant mon arrivée en Bulgarie…
Allez, c’est reparti et avec encore une très belle route ensoleillée dans un décor alternant les champs et la forêt sur une ondulation de collines. En fin de matinée, je rejoins la plaine et j’aperçois au loin l’immense et majestueux lac de Constance, surplombé de l’autre côté de la rive par la chaîne des Alpes qui seront dans mon champ de vision pendant de nombreux jours pour ma plus grande joie. Je longe les bords du lac à moto et je me jette à l’eau dès que je trouve un emplacement facile d’accès, l’eau est un peu fraiche mais pas moins qu’en Bretagne et le soleil permet de sécher rapidement. A proximité, il y a des thermes et certains clients se baignent dans le plus simple appareil.
Je me laisse tenter de longer toute la rive sud du lac et je m’attarde à chercher de beaux points de vue, encore une fois j’ai envie de tout faire et le temps file. J’observe que la majorité des touristes sont des retraités en cette période hors vacances scolaires, ils ont le temps de voyager comme moi. Je finis par quitter le lac pour m’enfoncer dans les terres de la Bavière, les routes sont très bien entretenues et sécurisées, il est possible de rouler assez vite sans prendre l’autoroute et avec de belles vues en prime. Par contre, mon réservoir réclame son biberon quotidien et j’ai seulement pu contacter un camping à la ferme par mail qui m’a répondu en allemand qu’il y avait de la place mais je n’ai pas eu le temps de tout traduire et demander s’il y a des heures limites d’arrivée. Je fais des détours pour trouver une station essence avec du super plus et j’arrive en toute hâte à la ferme vers 19h. L’avantage du camping à la ferme c’est que les propriétaires sont toujours là et ils m’indiquent un emplacement pour ma tente. Je me dépêche avant la tombée de la nuit puis je prends une douche chaude et j’attends dehors que le fermier revienne afin que je puisse lui acheter de la nourriture. Finalement, je prends une soupe en poudre, du pain et du fromage que je déguste dans la nuit. Pendant ce temps, d’autres fermiers réparent une machine, le travail ne s’arrête jamais à la ferme.
La ferme où je me trouve a une longue histoire familiale et je fais la rencontre de Johanna qui est la mère de l’exploitant et qui avait auparavant la charge de la ferme avant lui avec son mari. Johanna s’inquiète que je passe la nuit dans ma tente avec le froid et elle m’invite très gentiment à dormir dans une petite maison à proximité qui n’est pas occupée. Je suis ravi et très reconnaissant envers Johanna car je m’attendais à une longue nuit frigorifique sans endroit où lire ou faire mon blog au chaud. J’en profite donc pour publier mon premier article sur mon trajet en France et pour prendre des nouvelles puis au lit.
Jour 5 (22/09/2022)
La nuit dans ma petite maison s’est très bien passée et je me réveille en pleine forme. Le soleil est toujours là, j’en profite pour faire sécher ma tente qui a légèrement givré pendant la nuit, heureusement que je n’y étais pas ! Johanna m’avait donné rendez-vous pour prendre le petit déjeuner ensemble, elle m’offre des produits de la ferme et du pain qu’elle a fait elle-même. Je profite de l’occasion pour lui montrer l’album de photos que j’ai emmené avec moi afin de lui présenter ma famille et mes amis sans être gêné par la barrière de la langue. On se sert aussi de Google traduction en vocal qui est très utile.
Je rachète encore un peu de nourriture de la ferme et je reprends la route, malheureusement j’ai oublié de prendre une photo avec Johanna mais on s’est dit que l’on se reverra un jour.
Dans les villages bavarois je trouve régulièrement un haut mât en bois de couleurs bleu et blanc avec des symboles de différents corps de métier. Après recherche sur internet, il s’agit du Maibaum ou “Arbre de mai” et c’est probablement une tradition de la région issue de la culture celte puis reprise à son compte par l’Eglise du fait de sa popularité. C’est l’occasion d’une grande fête dans chaque village lors de son installation au 1er mai (sans utilisation de machine mais à l’aide de perches en bois). Il y a une concurrence pour avoir le plus grand et beau mât naturellement et, pour la petite histoire, il est aussi permis de subtiliser le poteau du village voisin du moment que les règles admises soient respectées et les malheureux volés doivent régaler les voleurs lors d’un banquet arrosé à la bière. Ils sont fous ces bavarois !
Autre élément culturel que j’ai observé, c’est que la grande majorité des clochers des églises sont en forme de bulbes alors que ce sont des églises de rite catholique, il semble que ce type de clocher se soit diffusé en Europe du Nord même sans être orthodoxe car cela facilite l’évacuation de la neige.
Voilà pour le paragraphe culturel, la route du matin est encore magnifique sous un soleil radieux, le sud de la Bavière est une succession de collines recouvertes d’herbe grasse et fraiche que les vaches broutent paisiblement avec vue sur la montagne. Je fais à peine vingt kilomètres la première heure de la journée tellement je suis émerveillé par le spectacle, je fais plein d’arrêts photos mais ça ne rend pas aussi bien qu’en réalité malheureusement avec mon téléphone, ça sera à vous d’aller voir de vos propres yeux si ça vous intéresse !
Je croise également sur la route beaucoup d’agriculteurs sur leur tracteur qui sont en pleine activité de ramassage des foins ou récolte du maïs.
Ensuite, je redescends sur une plaine plus urbaine mais je trouve de très beaux et grands lacs paisibles pour ma pause déjeuner et baignade, toujours avec comme toile de fond les montagnes alpines. Je ne pensais qu’il y avait autant de lacs dans cette région, ils n’ont visiblement pas été atteints par la grande sécheresse de l’été.
Il est temps de reprendre la route, cette fois-ci j’ai prévu un itinéraire plus court pour éviter d’être trop pressé en fin de journée et c’est effectivement plus agréable. Je passe en Autriche pour rejoindre un camping proche de la frontière dans les environs de la ville de Salzbourg. J’ai le temps de monter ma tente et consulté mes messages et le blog avant la tombée de la nuit qui s’annonce encore fraiche. A suivre!
Hey Hugues !
Super début de voyage, c’est chouette de pouvoir te suivre à distance.
Profites à fond. On t’embrasse tous depuis Dijon !!!
Merci Cyril!
Oui j’ai eu de la chance avec la météo jusqu’à présent 😉
Je vous embrasse tous les 3.
Ça y est, je me suis enfin mise à ton blog, et j’a-dore! Merci de nous partager tes aventures. Ce passage sur la Bavière me rappelle de bons souvenirs du temps où on habitait à Munich. Prost!
Merci LiLyana! Je vais tâcher de garder le rythme 😉