Nous prenons la route avec Samuel au volant sur les coups de midi et nous arrivons à Poé en milieu d’après-midi pour nous installer dans une auberge très sympathique. Nous avons une chambre privée, les espaces communs sont propres, spacieux et pratiques, notamment la cuisine qui a des espaces réservés dans les armoires et les frigidaires pour chaque chambre et les couverts qui vont avec. C’est bien moins bordélique que les auberges en Australie !
Le temps est couvert et on est encore un peu nauséeux de notre intoxication alimentaire à Ouvéa donc on fait une petite sieste et on se contente de faire une rapide balade sur la plage avant de faire des courses pour cuisiner dans les espaces communs.
De toute façon, le ciel est couvert donc cela nous incite peu à bouger.
Le lendemain, les nuages sont toujours présents, la plupart des activités habituellement disponibles sur place (kayak, vtt, ulm…) sont fermées car c’est la basse saison et en plus c’est la semaine.
Samuel m’emmène au domaine de Déva pour faire une randonnée sur les hauteurs de grandes buttes d’où l’on peut admirer la vue sur la barrière de corail qui est proche des côtes dans cette région (environ deux kilomètres).
Le paysage de l’intérieur des terres me fait penser au Massif Central avec ses moyennes montagnes couvertes d’herbes aux sommets arrondis et rapprochés.
Des rideaux de pluie nous arrosent par vagues successives et l’absence de soleil nous empêche de profiter pleinement de la vue sur la barrière de corail avec les eaux turquoises du lagon, on ne peut pas toujours avoir de la chance avec la météo.
Ensuite, on se pose en bord de mer à proximité du restaurant d’un hôtel. Je me promène en bord de plage puis on déjeune avec Samuel en prenant des bons gros burgers accompagnés par du vin rouge.
Après ce festin, on a besoin d’une bonne sieste en bord de plage que j’abrège lorsque je vois le ciel se dégager et les rayons du soleil éclairer le lagon.
Je décide de retourner sur les hauteurs du domaine de Déva pour profiter du point de vue avec la lumière du soleil. De son côté, Sam va jouer au golf de l’hôtel. Je digère tant bien que mal mon burger en remontant la pente pour accéder au point de vue en hâtant le pas de peur que des nuages viennent gâcher le spectacle.
Depuis le chemin de crêtes, la vue est magnifique sur la barrière de corail qui longe la côte à perte de vue avec le lagon de couleur bleu turquoise où les coraux et les algues dessinent des motifs. C’est pratique d’avoir accès à ce spectacle unique sans avoir à fournir beaucoup d’efforts physiques ou à faire un tour en avion.
Je fais des rondes sur le chemin de crêtes pour prendre des photos et admirer la vue, observant les variations de lumière du fait des nuages qui passent par intermittence devant le soleil et celui-ci qui suit peu à peu sa courbe descendante.
Ensuite, je rejoins Sam au golf pour le dernier trou du parcours puis nous reprenons la route tandis que le soleil se couche.
Ça y est, il est temps de se dire au revoir avec mon frère après cette vingtaine de jours passés ensemble. C’était intense, on a fait plein de choses ensemble avec Amélie et leurs amis, cela m’a permis de faire une bonne et belle découverte de la Nouvelle-Calédonie même si bien entendu il reste beaucoup de choses à voir et à faire.
Ce fut un grand coup de cœur avec des paysages paradisiaques, je suis bien conscient que ce n’est qu’une facette de cet archipel et que tout n’est pas rose, même dans ce paradis, mais ce cadre exceptionnel doit bien aider à oublier les mauvais moments.
L’île d’Ouvéa fait partie de l’archipel des iles Loyautés avec Lifou, Maré et Tiga, situées à l’est de la Grande Terre, et qui sont elles-mêmes inclus dans l’archipel de la Nouvelle-Calédonie. Ouvéa est constituée d’un île principale étroite mais allongée avec une seule route qui la traverse du nord au sud.
Nous longeons encore une fois dans un hôtel très agréable appelé “paradis”, il est situé au sud de l’île et il dispose d’une immense plage de sable blanc et fin, complètement sauvage, l’eau est d’un bleu turquoise transparente magnifique.
Nous prenons nos quartiers dans notre maisonnette après le déjeuner alors que le ciel se couvre. On fait quand même une session PMT avec Amélie juste en face de notre logement. L’eau est limpide mais il y a peu de coraux, c’est du sable nu sur les cinquante premiers mètres puis des algues avec un peu de roche et parfois des coraux. Néanmoins, nous voyons de nombreux poissons qui nagent dans la même direction et proches les uns des autres comme s’ils suivaient une voie de circulation. Puis, lorsque nous apercevons un gros serpent d’eau de couleur noire qui remonte du sol vers la surface, on se dit qu’il est temps de rentrer. A peine nous sommes sous notre toit que des trombes d’eau tombent du ciel pendant plusieurs heures. On reste donc tranquillement à l’abris en profitant de notre logement et du restaurant sur place.
Le lendemain matin, nous avons rendez-vous avec un guide local dénommé Antoine, il va nous faire visiter à pied une “nurserie” de requins tout au nord de l’île avec une petite dizaine de touristes. Il s’agit d’une passe ou d’une petite baie à l’eau peu profonde et plus chaude où les femelles requins viennent déposer leurs œufs après s’être accouplées dans les parages au mois d’octobre.
Nous longeons une superbe plage de sable blanc pour y accéder et Antoine fait de petites pauses pour expliquer l’histoire de l’île d’Ouvéa et ses coutumes ainsi que de nous présenter sa flore.
Il y a la plante “faux tabac” qui permet de créer un remède sous forme de tisane contre la maladie du poisson appelée “la gratte” car elle provoque des démangeaisons sur la peau. Les poissons qui mangent certains types de champignons sous-marins peuvent transmettre cette maladie aux humains qui les mangent. Selon Antoine, pour s’assurer qu’un poisson est comestible sans risque d’être infecté, il faut donner le foie du poisson aux fourmis ou aux chats et, s’ils le mangent, on peut alors déguster le poisson. S’il n’y a pas de chats ou de fourmis à proximité, on peut aussi goûter avec sa langue le foie, s’il y a une petite décharge électrique alors il ne faut pas aller plus loin.
Antoine nous présente également une plante qui peut servir de crème solaire quand on trempe sa tige dans l’eau après avoir retiré les feuilles et qu’on la presse, il en sort en liquide visqueux à appliquer sur la peau.
La zone est infestée de moustiques qui nous dévorent même en plein jour et, pour s’en protéger, Antoine nous coupe des branches de petits arbustes pour se flageller le corps ou celui du voisin.
Antoine retire les feuilles d’une plante pour ne garder que les tiges et les comprimer dans l’eau pour faire de la crème solaire, on peut voir aussi les branches que nous tenons dans la main pour chasser les moustiques
Antoine nous montre également l’ancienne limite de la plage il y a une quarantaine d’années qui a fortement reculé depuis à cause de la montée des eaux et du réchauffement climatique. En effet, l’île d’Ouvéa est menacée de disparition d’ici quelques décennies.
Nous finissons par arriver à la nurserie et nous apercevons quelques petits requins mais ce n’est pas la haute saison. L’endroit est tout de même magnifique avec ses eaux claires d’un bleu de piscine et il y a aussi parfois de fins bancs de sable qui s’avancent dans la mer comme une jetée naturelle et divise les flots en deux, c’est très beau et cela permet d’avoir un beau point de vue sur la plage.
La “nurserie” pour requinsOn peut apercevoir dans l’eau un bébé requin dans la nurserie
Ensuite, nous allons déjeuner chez Antoine et sa femme. On entre dans leur jardin par une très belle allée de cocotiers puis ils nous installent sur une terrasse ombragée et ils nous servent de bons produits de leur jardin : salade de choux et bananes sautées en entrée, poissons pêchés le matin même avec du citron, du riz, de la papaye et des aubergines puis du pamplemousse en dessert, un régal et c’est une nourriture saine!
La vue sur l’immense plage de sable blanc d’Ouvéa depuis la route
Dans l’après-midi, nous rejoignons un autre guide pour visiter les falaises de Lékiny, au sud de l’île. A cet endroit, l’ile principale de ouvea est séparée d’une autre île appelée Mouly et où se trouve notre hôtel. Les deux îles sont séparées par un étroit passage d’eau de mer qui se transforme ensuite en baie et les falaises de Lékiny bordent la côte est de cette baie. Il y a un pont pour relier les deux terres entre elles.
Vue sur la baie de Lékiny depuis le pont reliant les deux îles, on peut apercevoir au loin les falaises sur le côté gauche
Avec notre guide et d’autres touristes, nous traversons un bras étroit de la baie à marée basse mais nous nous enfonçons quand-même dans l’eau jusqu’à la taille, voir le bas des épaules pour certains. Ensuite, nous escaladons une échelle en bois qui nous permet d’accéder à un passage creusé naturellement à mi-hauteur des falaises. Il y a des stalactites de roches, c’est très beau et la lumière en cette fin de journée embellit ce paysage en laissant apparaitre la transparence de l’eau et son fond marin peu profond.
La traversée de la baie à marée basse devant les falaises de Lékiny
Le soleil nous chauffe doublement avec sa réverbération dans l’eau et nous avons hâte de nous baigner. Nous visitons d’abord une grotte a la pointe des falaises qui a été aménagée en chapelle avec une statue de la vierge puis nous descendons d’une autre échelle pour nous mettre à l’eau avec nos masques et tuba.
La vue depuis les falaises de Lékiny
Nous nous dirigeons vers la pointe où les eaux de la mer se déversent dans la baie. L’eau est peu profonde et il y a un fort courant à cet endroit donc c’est très difficile de nager. Dommage, car la visibilité est bonne et il y a de beaux coraux mais certaines personnes de notre groupe se lèvent parfois pour marcher afin de se déplacer plus facilement, ce qui abîme ces pauvres êtres vivants. Bref, ce n’est pas mon endroit préféré pour faire du PMT mais la balade depuis les falaises est magnifique.
Nous rentrons en fin de journée à notre hôtel, juste à temps pour assister à la fin d’un magnifique coucher de soleil orangé depuis la plage.
Coucher de soleil depuis la plage de notre hôtel
Le lendemain, nous allons à la découverte des Pléiades du Nord qui sont un ensemble de petits ilots rapprochés les uns des autres. Nous sommes une dizaine de touristes un peu serrés sur un petit bateau de pêches avec cinq ou six kanaks dont trois jeunes garçons qui semblent être venus pour apprendre des plus expérimentés.
Les kanaks jettent des lignes de pêches en les faisant traîner à l’arrière du bateau pour compléter notre déjeuner mais, après plusieurs allers et venues entre différents îlots, cela mord peut à l’hameçon. Donc ils changent de tactique, ils posent l’ancre et se jettent à l’eau en combinaison de camouflages et un harpon à la main pour les adultes, les jeunes se contentent d’observer les alentours avec leurs masques et tubas tout comme nous les touristes. Les kanaks adorent la pêche et notamment en milieu sous-marin, c’est une grande passion. Pour l’anecdote, Amélie m’a raconté que l’une des premières préoccupations de l’un de ses patients kanaks après une opération de l’œil était de savoir s’il pouvait aller à la pêche sous-marine avec ses copains le week-end suivant.
Les kanaks qui nous accompagnent sont très forts en apnée, ils arrivent à plonger en profondeur et à s’immobiliser au fond pendant un long moment en attendant une opportunité. Généralement, ils visent un banc de poissons pour avoir plus de chances de réussite en restant à environ trois ou quatre mètres donc il faut bien viser tout en restant en apnée, ça ne doit pas être simple. Cette fois-ci, la pêche est bien meilleure et ils ramènent à bord plusieurs poissons au bout d’une trentaine de minutes.
La visibilité est excellente, on croise quelques requins à pointes blanches, il y a aussi quelques gros poissons et les fonds marins sont jolis avec des roches de différentes formes qui ont de nombreuses anfractuosités dans lesquelles peuvent se cacher les poissons.
Puis, nous remontons à bord et notre guide capitaine nous indique qu’il va nous emmener dans un lieu où l’on peut normalement croiser des raies manta! Nous sommes tout excités à l’idée de pouvoir découvrir ces immenses animaux marins et nous espérons qu’elles seront de sorties.
À peine le bateau est arrêté à l’endroit prévu qu’un plongeur kanak nous prévient qu’il y a une raie. Aussitôt, plusieurs d’entre nous sautent à l’eau. J’arrange mon masque et mes palmes à la va-vite et je plonge ma tête sous l’eau à l’affût. C’est un tout autre paysage sous-marin par rapport à ce que j’ai pu faire avant. Les récifs coraliens plongent rapidement à une profondeur inconnue dans un bleu très foncé où percent a peine les rayons du soleil. C’est le grand bleu, on appelle cette chute rapide dans les profondeurs un tombant. Des poissons sortent de ces ténèbres bleues et je vois quelques mètres plus bas une maman requin gris avec son petit qui la suit.
Vidéo de Romain Tesson pour vous donner une impression du tombant profond dans le “grand bleu”
Je continue de nager vers le large avec d’autres plongeurs éparpillés autour de moi et je finis par apercevoir de loin la silhouette d’une raie manta mais elle disparait assez rapidement au loin. C’est impressionnant de nager dans cette masse d’eau bleu sombre qui semble sans fond, on s’attend à voir un animal gigantesque surgir des profondeurs de la mer mais heureusement la présence d’autres nageurs autour de soi rassure.
Ça y est, une raie manta apparait et nage dans ma direction puis continue sur sa trajectoire en passant dessous moi à seulement quelques mètres. Je décide de la suivre car elle avance à faible allure. Ses mouvements sont amples et majestueux, c’est vraiment un animal à part, elle mesure au moins quatre mètres de large et entre deux et trois mètres de long mais son corps est très fin, sa gueule est large et aplatie et se termine par deux protubérances de chaque côté qu’elle peut enrouler ou dérouler suivant son besoin pour ramener plus facilement de la nourriture ou améliorer son glisser plus facilement dans l’eau. La raie manta a également une longue queue en pointe à l’arrière, son corps a la forme d’une soucoupe volante mais très agile avec ses nageoires qui se meuvent gracieusement telles les ailes d’un oiseau au ralenti.
La raie me mène vers un rocher isolé du récif et recouvert de coraux qui sert de “station de lavage” pour les raies manta. Elle y rejoint trois autres de ses congénères et elles tournoient ensemble lentement en passant tout près du haut du rocher. Des petits poissons viennent à leur rencontre pour manger les parasites des raies mantas qui sont sur leurs corps. C’est un spectacle magnifique de les voir tournoyer harmonieusement telle une danse. Heureusement, j’ai pu récupérer une très bonne vidéo d’un nageur de notre groupe, Romain Tesson (avec ce nom de famille, on ne peut faire que de grandes choses !), qui a réussi à rester longtemps en profondeur sans bouger en se tenant au rocher : bravo à lui !
Sa grâcieuse majesté la raie manta (vidéo prise par Romain Tesson)
Ensuite, nous nous posons sur une très belle plage d’un îlot des pléiades nord et le groupe de kanak s’occupent de la cuisson des poissons avec du bois et des coques de noix de coco. Ils complètent le déjeuner avec du riz, des bananes grillées, de la salade de papaye, du reste de poissons fumés ainsi que d’une sorte de rillettes. Nous savourons ces plats sur cet îlot paradisiaque avec un beau soleil puis nous reprenons le bateau pour faire une nouvelle plongée le long d’un nouveau récif coralien.
Pause déjeuner sur un îlot avec une grillade des poissons pêchés par les kanaks qui nous accompagnent
Je suis un des premiers à sauter à l’eau et j’aperçois rapidement au loin trois requins gris dont l’un me semble plutôt grand par rapport à ceux que j’ai vu auparavant, peut-être deux mètres cinquante de long. Ils nagent en profondeur en longeant le récif, la transparence de l’eau permet de les observer à distance et je préfère ne pas trop m’en rapprocher.
Nage avec des requins gris (vidéo de Romain Tesson)
Nous longeons ensuite le haut du récif à faible profondeur avec Amélie, Samuel nous suivant derrière. Il y a encore de beaux coraux multicolores et de jolis poissons, je savoure ces moments car c’est probablement ma dernière plongée en mer en Nouvelle-Calédonie. Il y a un passage où tous les coraux sont morts, complètement blanchis, on dirait un cimetière, c’est sinistre. Puis, nous retrouvons des lieux vivants et peuplés de créatures, les trois requins gris rodent toujours le long du récif dans les eaux profondes, on dirait qu’ils patrouillent. Clairement, le plus grand d’entre eux pourrait tenir dans sa gueule mon avant-bras mais ils restent heureusement à distance de nous et semblent nous ignorer.
Encore une magnifique vidéo de Romain pour montrer la beauté et la richesse des récifs coraliens
Ensuite, nous revenons au rivage en toute fin de journée, la tête plein d’images de ces fonds marins grandioses et des êtres vivant qui la peuplent, c’est sans hésitation ma meilleure sortie en PMT : merci Amélie d’avoir organiser cela!
Nous rentrons à notre hôtel, heureux mais un peu fatigués, la nage en mer prend de l’énergie. Nous dînons tôt sachant que c’est ma dernière soirée avec Amélie car, ensuite, je partirai pour deux jours avec Samuel découvrir une autre partie de la Grande Terre avant de prendre mon avion. Le temps est passé si vite ! Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer avec toutes ces activités organisées par Amélie et Samuel, je n’avais qu’à me laisser guider et à m’émerveiller de la beauté de cet archipel. Cela fait plaisir aussi de pouvoir partager ces moments ensemble, c’est plus facile à les faire revivre et à conserver leurs mémoires ou alors il faut faire un blog 😉
Dernier repas tous les trois en Nouvelle-Calédonie
La nuit est agitée, nos estomacs sont en fusion et nous obligent à faire des visites régulières aux toilettes. Après un petit sondage auprès d’autres participants de notre excursion aux iliades nord, de forts soupçons pèsent sur les rillettes. Nous prenons l’avion le lendemain matin pour rejoindre la Grande Terre. Nous sommes un peu vaseux et les perturbations dans les airs qui secouent l’avion ne vont pas aider à dissiper nos nausées, bien au contraire ! Il nous faudra attendre au moins vingt-quatre heures avant d’être complètement rétablis.
En rejoignant l’appartement, je remplis mon sac avec toutes mes affaires car je n’y reviendrai plus et je dis au revoir à Amélie qui somnole dans son lit en lui souhaitant de se rétablir au plus vite. On se rappellera ces anecdotes avec amusement à nos retrouvailles cet été !
Je m’installe dans un nouveau camping en face de la mer juste avant le coucher du soleil, il n’y a personne d’autre. La plage est belle, c’est la marée basse donc je peux m’y promener facilement en passant sous des rochers voûtés avec des racines d’arbres qui pendent dans le vide.
Le lendemain, il fait beau, ce sera plus facile pour ranger mes affaires sans les salir. Je suis plus efficace pour le pliage de la tente deux secondes même si je préfère m’y reprendre à deux fois par précaution.
La plage de mon camping au coucher (à gauche) puis au lever du soleil (à droite)
Ensuite, je règle la propriétaire du camping et je dis au revoir au chat qui était le seul avec moi hier soir puis je pars en voiture. Les kanaks me saluent amicalement de la main lorsque l’on se croise comme dans le nord, qu’ils soient à pied ou en voiture.
La route est en mauvais état avec de nombreux et gros nids de poules, il y a aussi des dos d’ânes étroits et élevés sans toujours être indiqués, j’entends un bruit inquiétant lorsque j’en passe un trop vite, j’espère qu’il n’y a rien de cassé…
Cette région de la Nouvelle-Calédonie semble peu touristique, je n’ai pas vu de restaurants ni de supermarchés ou même un simple snack depuis une cinquantaine de kilomètres et je n’en retrouverai pas avant d’avoir terminé ma boucle dans le sud, une soixantaine de kilomètres plus loin.
Je m’arrête à la tribu de Goro dont le nom désigne à la fois le groupe d’individus kanaks qui sont rassemblés autour d’un chef et de plusieurs familles mais aussi le village dans lequel ils habitent. Celui-ci est situé en bord de mer, il y a quelques habitations, un terrain de sport et un grand hall en bois qui semble servir de marché aux habitants. Il y a aussi des sapins très hauts et très fins avec des branchages clairsemés.
La tribu représente un lien social très important pour les kanaks, ils vivent plus ou moins en autarcie avec leurs fruits et légumes du jardin en plus des prises de la chasse ou de la pêche. Ils ne cherchent pas à produire davantage pour vendre leurs excédents et il y a donc peu de fruits et légumes locaux disponibles dans les grandes surfaces ou alors à des prix élevés.
Le village de la tribu de Goro
Un peu plus loin, je découvre la cascade de Goro qui est très belle avec ses roches rouges.
La cascade de Goro
Ensuite la route de terre rouge suit le bord de la mer sur plusieurs kilomètres, je ne croise quasiment personne. Parfois, je me demande si je suis sur la bonne route au vu de son état mais de toute façon il n’y en a qu’une. Parfois, des sortes de barrières de sécurité improvisées par les habitants avec ce qu’ils ont sur la main sont installées sur la route : des pierres, un pneu, un pare-chocs de camion…
Je traverse quelques passages à niveaux avec une fine couche d’eau, le paysage devient aride avec des petits arbustes secs et des montagnes rouges et rocailleuses. Depuis un point de vue, je peux apercevoir la célèbre « île des Pins », réputée pour ses plages paradisiaques et une piscine naturelle intérieure. Il y a des récifs et des îlots coraliens un peu partout, cette zone est protégée et classée à l’UNESCO pour sa biodiversité, le lagon sud.
Ile des Pins à gauche et l’usine de nickel à droite
Il est bientôt midi, beaucoup de salariés en pick-up semblent pressés de rentrer chez eux ou de déjeuner et ils sont une bonne dizaine à me doubler successivement sur une route étroite avec des nids de poules. Malheureusement, je roule dans l’un d’entre eux un peu trop vite, encore un choc dont le son est inquiétant. Je sors pour examiner la voiture et j’aperçois avec dépis une assez grosse éraflure sur le bas du pare-chocs avant, la peinture est enlevée, difficile de faire mine qu’il ne s’est rien passé. Ah le con, j’aurais dû faire plus attention, cela risque de me coûter cher !
Cette mésaventure me refroidit, j’ai le choix à une intersection entre continuer de longer la côte sud sur une route que peu de voitures empruntent et qui est signalée avec beaucoup de nids de poules, quand j’avance sur quelques dizaines de mètres j’aperçois un passage à niveau avec plus de profondeur d’eau que ceux que j’ai traversés auparavant donc je décide de ne pas prendre plus de risques et je continue sur l’autre route à l’intérieur des terres qui me fait terminer plus rapidement ma boucle.
Après avoir fait mes courses pour le déjeuner, je remarque une trace de liquide sous la voiture, il y a une légère fuite de liquide, ah la la c’est pas bon. Cela me convainc d’abréger ma balade. Je fais un pic-nic en bord de mer sans trop regarder le paysage puis je rentre sur Nouméa. Je décide de jouer la franchise à moitié en prévenant que j’ai touché le parechoc avant mais sans parler de la fuite, on verra bien s’ils la remarquent. Finalement, ils me font payer une surcharge pour la réparation qui n’est pas très grave mais cela me fait quand même doubler le prix de la location, soyez prudents sur les routes de Nouvelle-Calédonie !
Ce mercredi 24 mai, je pars seul à la découverte du sud de la Grande Terre pendant trois jours avant de retrouver Amélie et Samuel le week-end de la Pentecôte pour aller ensemble à l’île d’Ouvéa.
Je récupère ma voiture de location puis je fais des courses et je me dépêche de rejoindre le parc de la Rivière Bleue pour une sortie de deux jours avec une nuit en bivouac sur place. La route à l’intérieur des terres est belle, il y a de nombreuses montagnes dont la coloration légèrement bleutée à la cime des arbres qui les couvrent me fait penser aux « Blue Mountains » en Australie.
La route à l’intérieur des terres au sud de la Grande Terre
Une fois entré dans le parc, la route devient une piste de terre rouge qui longe la Rivière Bleue et contourne les moyennes montagnes. Après avoir garé ma voiture au parking devant les locaux de la société Sud Loisirs qui s’occupe de la logistique, je récupère un VTT et je leur laisse mes affaires de bivouac qu’ils me déposeront à l’emplacement prévu.
Je traverse un ponton en bois puis je pédale sur une piste toujours de terre rouge. Il y a peu de dénivelé et la balade est facile et agréable. Il y a plusieurs endroits où l’on peut s’arrêter pour découvrir à pied la faune et la flore locale sur des petites boucles entre vingt minutes et une heure de marche.
Entrée dans le parc de la Rivière Bleue
La végétation luxuriante et les hauts arbres me rappellent avec plaisir la forêt de Daintree en Australie. Je fais plusieurs petites randonnées très sympathiques en laissant mon vélo au bord de la route, les espaces sont bien aménagés et permettent de s’immerger facilement dans cette nature sauvage.
Je découvre dans la forêt plusieurs « cagous » qui est la mascotte de la Nouvelle Calédonie. C’est une espèce d’oiseau qui ne peut plus voler, il picore dans le sol des vers et il chante le matin pour marquer son territoire. C’est une espèce protégée car en risque d’extinction. Des touristes japonais sont là avec leur guide et attendent en espérant les voir dresser leurs plumes blanches sur la tête mais ils restent impassibles.
La piste de terre rouge que je parcours en VTT à gauche et à droite les cagous
Il y a également un immense arbre « kaori » qui est une espèce endémique de la Nouvelle-Calédonie. Il a plus de mille ans, son tronc est extrêmement large et haut, c’est impressionnant. Heureusement, il était trop gros pour être coupé à l’époque de l’exploitation forestière dans cette région entre la fin du XIXème siècle et le milieu du vingtième siècle.
Le grand kaori de 1000 ans
Les nuages commencent à devenir menaçants et le temps alterne entre la pluie et le soleil mais cela ne m’empêche pas de continuer ma découverte du parc en randonnant sous la protection des arbres.
Je rejoins ma zone de bivouac en milieu d’après-midi et mes affaires ont été déposé sur un emplacement avec une table de pic-nic abritée d’un toit et il y a un coin feu à proximité ainsi qu’un robinet d’eau. Il y a même des toilettes et une douche dans un cabanon plus en amont du chemin, c’est très bien organisé.
J’installe mon campement puis je descends au bord d’une rivière qui est juste en contrebas. A cet endroit, il n’y a pas de courant, l’eau est limpide et de couleur vert émeraude, cela me rappelle encore une fois la forêt de Daintree avec ses magnifiques creeks. C’est une immense piscine naturelle rien que pour moi car je serai seul ce soir à bivouaquer. Je savoure cette baignade, l’eau est transparente et je peux voir avec netteté le fond et, du côté de la rive opposée, elle reflète à la perfection la végétation qui la borde tel un miroir. Ce décor sauvage et paisible me fait penser à l’image que j’ai des cours d’eau de montagne dans le Canada.
La rivière de montagne qui se transforme en piscine naturelle
Ensuite, je fais le tour à pied des alentours de la zone de campement et je découvre encore de sympathiques chemins de randonnées dans la forêt. C’est une autre facette de la Nouvelle-Calédonie après ses plages paradisiaques.
Des chemins de rando autour de mon campement
Je rentre en fin d’après-midi à mon espace bivouac et je profite des dernières lueurs du jour pour écrire le texte de mon blog sur la table de pic-nic. Puis je prépare le repas en utilisant mon réchaud à gaz après des mois d’inaction, pour le menu j’ai opté pour la simplicité et une valeur sûre : coquillettes, gruyère et sauce tomate !
Ensuite, je me couche tôt après avoir observé les étoiles dans le ciel. La nuit est paisible, il n’y a quasiment pas de bruit et je dors très bien.
Le lendemain matin, deux petits oiseaux au ventre jaune me tiennent compagnie pendant mon petit déjeuner. Je me suis levé tôt afin de pouvoir faire une nouvelle randonnée le matin avant de partir mais je mets du temps à lever le camp, notamment pour trouver comment plier la tente « 2 secondes » que m’a gentiment prêté Walid. Je m’y reprends à plusieurs fois car je redoute de la casser en la tordant mais il faut avoir confiance et je finis enfin par la ranger dans son sac.
Ensuite, je fais une balade en m’enfonçant plus profondément dans le parc sur une ancienne route forestière mais c’est assez similaire aux paysages de la veille et il y a peu de points de vue. A noter néanmoins sur le chemin, des plantes carnivores « Nepenthes» que j’avais déjà vues sur la côte calédonienne en haut de certaines montagnes mais celles-ci sont très grandes et je découvre également avec étonnement une connexion de plusieurs toiles d’araignées formant un immense réseau de fils reliés entre eux. Le web est présent même dans la jungle !
Toiles d’araignées interconnectées à gauche et plante carnivore Nepenthes à droite
De retour à mon campement, je me baigne une dernière fois dans la piscine naturelle puis je dépose mon VTT pour échanger avec un kayak. Le service logistique est bien rodé, mes affaires de camping sont ramenées au parking voiture et je récupérerai le VTT plus loin pour terminer le parcours.
La balade en kayak est sympathique sans être grandiose, la rivière est large, elle traverse une forêt d’arbres qui ont été noyés lors de la création du barrage hydroélectrique qui alimente en électricité les communes environnantes de Yaté et du Mont Dore. Parfois, je trouve ce décor d’arbres submergés sans feuilles un peu désolant, on aperçoit des souches d’arbres au fond.
Balade en kayak sur la Rivière Bleue
Ensuite, je reprends la voiture, la route est belle comme au trajet allé en faisant des lacets au milieu des montagnes rayées de rouge, de la verdure de la végétation et en longeant le lac bleu du barrage de Yaté. Après avoir passé un col, j’aperçois à nouveau la mer au loin et je vous raconterai la suite de mon itinéraire dans le sud de la Grande Terre dans un prochain article 😊
Je quitte l’intérieur des terres pour rejoindre la côte au sud de la Grande Terre
Avec Amélie, nous partons donc pour la pointe nord-ouest de la Grande Terre, la route est encore magnifique en bord de mer, j’avais aimé la route de Cairns a Cap Tribulation en Australie mais là, c’est encore plus impressionnant. Effectivement, avec les nuages gris, cela me fait penser un peu à l’image que j’ai de l’Ecosse sans y être allé.
Route en direction de la pointe nord de la Grande Terre
Puis, nous traversons un bras de mer à l’aide d’un bac, ce qui me fait encore penser avec nostalgie à la forêt de Daintree en Australie. Ensuite, nous faisons une rapide pause pour admirer la belle cascade de Colnette qui est facile d’accès à pied.
La cascade de Colnette
Nous arrivons de nuit en terminant les derniers kilomètres sur une piste non goudronnée avec de nombreux nids de poules et des chevaux sauvages. Notre hébergement est encore digne d’une lune de miel avec des maisonnettes en bois toutes équipées et bien décorées mais il n’y a de toute façon pas beaucoup de choix dans cette région. On a hâte de découvrir le coin le lendemain !
Notre hébergement “Beach House Lodge” tout au nord
Nous nous levons de bonne heure le matin afin de profiter pleinement de la journée. Nous commençons par emprunter un kayak de mer de notre hébergement qui est mis à la disposition des clients et nous rejoignons un îlot qui est à seulement une centaine de mètres de distance. Après avoir accosté sur la plage, nous faisons le tour de l’îlot à pied. Le ciel est voilé mais il laisse quand même par moments quelques rayons illuminer les eaux et la végétation.
Sortie kayak pour rejoindre un îlot
On a l’impression d’être sur une île loin de tout, seuls au monde comme Tom Hanks avec son ballon Wilson. Nous longeons la plage qui est une suite de criques de sable fin recouvert de coraux morts et de coquillages. Il y a de belles fleurs violettes sur le bord et nous découvrons entre deux rochers une peau de serpent Tricot Rayé encore en bon état.
Balade sur l’îlot
Finalement, l’îlot est plus grand que ce que l’on pensait, c’est même une île car à chaque fois que l’on rejoint le bout d’une crique on en trouve une autre et, sur la fin, il y a même de petites falaises qui sont difficiles de d’accès. On tente donc de couper par l’intérieur de l’île pour faire une boucle et on se retrouve sur un chemin qui devient vite recouvert d’herbes hautes, impossible de voir où l’on met les pieds. Je tape donc sur le sol pour éloigner les éventuelles bestioles et nous continuons d’avancer. On aperçoit enfin la mer de l’autre côté de l’îlot depuis un point en hauteur et nous la rejoignons soulagés, c’est bien plus facile de se promener sur la plage !
Ensuite, on récupère notre voiture et nous partons faire la randonnée du col d’Amara. La randonnée ressemble en partie à celle de la Roche de la Ouaième à Hienghène mais avec moins de marche à faire car la route permet d’accéder à un point de départ assez élevé. Le chemin est raide et suit une ligne de crête sur le haut des montagnes qui ont peu de végétation, le nord de la Grande Terre est plus aride. Il y a beaucoup de vent et le ciel est toujours gris mais on peut tout de même admirer pendant la marche les nombreux points de vue panoramique sur les côtes est et ouest de la Grande Terre qui se resserrent tout au nord de l’île en formant une pointe avec des îles autour. C’est très beau.
Le sentier sur les crêtes
Col d’Arama
Au retour à notre maisonnette, nous assistons à un magnifique coucher de soleil depuis notre terrasse, c’est grandiose et cela clôture en beauté notre escapade dans le nord de l’île. Le lendemain matin, nous faisons la route d’une traite jusqu’à Nouméa d’où je repartirai le jour suivant pour découvrir le sud de l’île que je vous raconterai dans les prochains articles 😉
Notre nouvel hébergement à Hienghène est encore très sympathique, ce sont des sortes de grandes cabanes en bois sur pilotis en plein milieu de la forêt avec une terrasse spacieuse.
Gîte Ka Waboana de Hienghène
Nous nous levons à nouveau tôt le matin pour faire une sortie plongée en bouteille. C’est un club français donc nous sommes beaucoup plus en autonomie pour préparer notre matériel, accrocher le gilet stabilisateur et les tuyaux du détendeur à la bouteille, vérifier la pression. En Australie, nous étions des grands groupes de plongeurs sur des gros bateaux et tout était prêt, on avait plus qu’à se lancer à l’eau et suivre le guide. Là, nous sommes une dizaine sur le même type de petit bateau pneumatique que la veille et nos guides gèrent à la fois la navigation, l’ancrage et les plongées donc nous faisons notre mise à l’eau quasiment seul et nous les rejoignons quelques mètres plus bas après avoir équilibré nos tympans.
Pour la première plongée, nous descendons jusqu’à vingt mètres de profondeur et nous avons des passages dans des grottes, c’est amusant même s’il faut faire attention à ne pas se cogner contre la roche avec nos bouteilles ou coincer nos tuyaux de détendeurs dans des coraux.
Passage dans une grotte en plongée avec bouteilles (vidéo Walid)
Nous apercevons un requin à pointes blanches couché sur le sable qui ne bouge pas puis, plus loin, deux bébés requins qui nagent près d’un grand banc de petits poissons sans attaquer. Pourtant, même lorsqu’ils ont la mâchoire fermée, ils ont un air inquiétant.
Les fonds marins sous encore impressionnants avec ces grottes tunnels mais aussi de larges et profonds canyons sous-marins, c’est un autre monde que nous pouvons découvrir grâce aux bouteilles d’oxygène et, heureusement Walid, a une caméra Gopro et j’ai pu récupérer ses vidéos pour vous en faire profiter. En moyenne, nous sommes restés sous l’eau une cinquantaine de minutes pour nos deux sorties plongées.
Le banc de poissons (vidéo Walid)Les deux bébés requins
La vue sur la côte est également magnifique avec des roches noires aux pointes acérées qui forment comme une muraille naturelle derrière de larges plages sauvages bordées par une végétation dense.
Lors de la pause déjeuner, le personnel du restaurant nous prévient qu’une alerte tsunami a été lancé sur toute la Nouvelle-Calédonie après qu’un séisme se soit déclenché au large des côtes. La zone de sécurité la plus proche est un parking en haut d’une colline qui offre un magnifique point de vue : tant mieux ! Nous avons tout le temps d’observer la jolie baie de Hienghène et surtout une masse rocheuse sur la pointe d’un petit îlot à proximité qui ressemble à une poule en train de pondre.
La baie de Hienghène avec la roche en forme de poule
Deux groupes de motards se retrouvent sur le lieu de rassemblement et leurs motos se font face, les Harley Davidson d’un côté avec le club des « Free riders » dont le logo est imprimé sur leurs vestons en jean et, de l’autre, un groupe hétéroclite de motos japonaises, une Royal Enfield et même une Harley. L’ambiance est bon enfant, ils doivent probablement tous se connaitre à force de faire des tours en moto sur cette petite île.
Au bout d’environ une heure trente, l’alerte est levée. Heureusement il n’y a pas eu de tsunami même si on aurait bien aimé voir une grande vague mais sans faire de dégâts. Apparemment, ce type d’alerte arrive de temps en temps et, pour le moment, il n’y a pas eu de sinistres majeurs ou alors cela remonte à longtemps.
Le soir, nous nous installons dans un camping parce qu’il n’y avait plus de place dans notre gîte en ce week-end chargé, nous y retournerons le lendemain. Après un dîner très copieux avec un buffet à volonté de bonne qualité, nous essayons de dormir dans notre camping malgré le bruit de certains voisins qui parlent fort et mettent de la musique, ah ces jeunes…
Coucher de soleil depuis la plage de notre camping “Babou” à Hienghène
Après une nuit un peu agitée, nous partons de bonne heure pour faire la randonnée de la Roche de la Ouaième. La route le long de la côte est encore magnifique, notamment en contournant la baie de Hienghéne avec la vue sur la roche de la Poule.
Vue depuis la route longeant la baie de Hienghène
Un fait étonnant et amusant dans cette région de la Nouvelle-Calédonie est que les kanaks nous font systématiquement un signe de la main avec le sourire alors que l’on ne se connait pas et que l’on a le profil de touristes. C’est très agréable, on sent une certaine convivialité, cela sera le cas sur toute la Grande Terre du Nord au Sud, sauf dans les villes importantes comme Nouméa.
Par ailleurs, les kanaks sont en nombre et visibles sur l’île, on peut voir leur influence notamment sur l’architecture des habitations avec par exemple les farés qui sont des sortes de petits chapiteaux en bois sans mur, il y a également souvent des sortes de stands en bois devant leur maison en bord de route pour vendre des fruits ou des objets. En comparaison, je croise bien plus de kanaks en Nouvelle Calédonie que d’Aborigènes en Australie mais ce n’est pas la même Histoire.
Nous commençons la rando alors que le ciel est bien dégagé et le soleil tape déjà fort alors que la pente est raide donc nous nous arrêtons souvent pour nous hydrater. Heureusement, il y a de nombreux passages en forêt qui nous protège des rayons lumineux mais il faut faire attention à ne pas glisser sur la terre et les racines humides.
La mer est d’un bleu magnifique, on peut déjà apercevoir au loin des barrières de corail, la vue en haut s’annonce belle. Nous traversons quelques fois des cours d’eau à gué mais sans se mouiller les chaussures grâce à quelques pierres.
Rando en forêt sur le parcours de la Roche de la Ouaième
Ça y est, nous sommes enfin au sommet qui culmine à 744 mètres après un peu moins de deux heures d’efforts. Nous découvrons le point de vue de l’autre côté de la montagne que nous avons gravi et nous avons une vue panoramique sur toute la côte avec ses récifs coralliens, ses ilots, son eau turquoise, les montagnes pointus couvertes de végétation qui plongent vers la mer : c’est magnifique !
C’est mon plus beau point de vue depuis mon trek dans les Annapurnas, je suis ébahi par toute cette beauté de la nature, oui la Nouvelle-Calédonie c’est le paradis ! Le chemin continue sur une crête un peu vertigineuse qui offre une nouvelle vue à couper le souffle.
Vue depuis le sommet de la Roche de la Ouaième
Je mitraille de photos et je prends des vidéos pour immortaliser ce moment et ce lieu magiques. Walid a son drone également, cela permet de faire des vidéos en mouvement très impressionnantes comme vous pouvez le voir.
Vidéo prise avec mon appareilVidéos prises par Walid avec son drone
Walid aux manettes du drone avec Camille et Amélie sur notre coin pic-nic
Nous mangeons notre pic-nic depuis ce point de vue afin d’avoir tout le temps pour l’apprécier puis nous redescendons de notre promontoire idyllique et nous prenons nos quartiers dans le précédent logement avec les cabanes en bois sur pilotis au milieu des arbres. On se repose de toutes ces émotions et de ces efforts puis nous faisons un bon gueuleton bien arrosé suivi d’une partie du jeu « Times up » afin de profiter un maximum de ces moments ensemble car nous nous quitterons le lendemain.
Le lendemain matin, nous faisons une dernière session de PMT tous ensemble sur la « Plage du billet de cinq cents francs », à savoir qu’en Nouvelle-Calédonie on utilise une monnaie locale qui s’appelle le Franc Pacifique, un euro correspond environ à cent vingt francs pacifiques. La Nouvelle Calédonie a beaucoup d’autres particularités locales, par exemple il faut une carte Sim spéciale sinon la connexion coûterait trop cher avec un abonnement français.
La plage de “500 francs”
La plongée est magnifique sur cette plage, nous longeons des falaises qui s’enfoncent dans la mer et dont les parois immergées sont couvertes de coraux, il y a quelques gorgones, de beaux poissons mais pas de tortues ni de requins. Nous essayons de nous frayer un chemin en évitant quelques petites méduses et algues urticantes.
Il est désormais temps de se séparer, Camille, Walid et Samuel rentre à Nouméa pour reprendre le travail le lendemain tandis que je reste une journée supplémentaire avec Amélie pour visiter la pointe nord de Grande Terre que je vous raconterai dans le prochain article.
Nous prenons la route en toute fin de matinée avec Samuel et Amélie pour rejoindre un couple d’amis qu’ils ont rencontrés à Nouméa, Camille et Walid, et avec qui nous allons passer ensemble le week-end de l’Ascension sur la côte nord-est de la Grande Terre.
Nous nous retrouvons pour déjeuner ensemble à côté du centre médical tout neuf au nord de Nouméa, le Médipôle, où travaille Walid en tant qu’ophtalmologue tandis que Camille est pharmacienne. Ils sont tous les deux proches en âge de Samélie, entre 29 et 32 ans.
Nous commençons par longer la côte ouest en remontant vers le nord, la route se rétrécit assez rapidement à une seule voie mais le revêtement est en bon état. Les montagnes défilent au loin sur notre droite derrière des champs plats avec quelques cultures ou en jachère.
Vue depuis la route le long de la côte ouest de la Grande Terre
Puis, nous bifurquons à l’est via une route étroite et sinueuse alors qu’il fait nuit et qu’il n’y a quasiment aucun éclairage, la conduite n’est pas facile mais nous finissons par arriver à notre lieu d’hébergement à Poindimié.
Nous dormons dans une grande cabane en bois avec une immense salle de bain et un accès direct à la mer, on entend les vagues depuis notre chambre. C’est le grand luxe comparé à mes précédentes auberges de jeunesse ! J’ai l’impression d’être dans un décor de lune de miel. Il y a des pontons en bois qui permettent d’accéder au restaurant et à la piscine de l’hôtel. Nous prenons un repas copieux puis nous allons nous coucher tôt car nous avons une session matinale de PMT le lendemain.
Au réveil, je découvre la plage qui est à côté de notre cabane, elle est magnifique avec ses grands cocotiers, sa végétation dense. Il n’y a aucune habitation visible et pas de déchets, la mer reflète le bleu du ciel, c’est apaisant.
Notre hébergement à Poindimié au bord de la plage
Le centre de PMT est juste à côté, nous testons les équipements puis nous partons en bateau pneumatique avec une dizaine de personnes et deux guides, Adèle et Martin. Après une petite vingtaine de minutes, nous traversons le lagon et nous passons derrière la barrière de corail pour une première plongée avec de la profondeur. L’eau est limpide et il n’y a pas de vagues, on peut presque voir le fond depuis le bateau, c’est de bon augure. Martin nous fait le topo du milieu sous-marin que nous allons découvrir et nous fait un rappel des techniques de PMT ainsi que des règles de sécurité. Puis, nous nous jetons à l’eau en formant deux groupes de cinq personnes avec un guide. Samélie, Walid, Camille et moi-même sommes avec Adèle.
Allez hop, tous à l’eau!
Dès le début, j’en prends plein la vue, le fond marin est impressionnant avec de hautes falaises sous-marines qui s’enfoncent en profondeur entre environ dix et vingt mètres. A peine avons-nous commencé à nager que nous apercevons deux requins à pointes blanches qui se faufilent dans l’eau ainsi qu’un requin gris puis une raie mais on a du mal à observer cette dernière car elle s’est rapidement enfouie dans le sable.
Requin gris puis requin à pointes blanches
La visibilité est excellente, on voit nettement à une bonne vingtaine de mètres. Il y a moins de coraux colorés que sur la Grande Barrière de Corail mais le fond marin est très varié avec des couloirs rocheux et, surtout, je n’avais encore jamais vu de requins avant de venir en Nouvelle Calédonie.
Samuel et Walid plongent assez facilement en profondeur, j’essaye de les suivre mais j’ai besoin de plus de temps pour équilibrer la pression avec mes tympans. Adèle nous fait de magnifiques cercles d’air avec sa bouche dans l’eau que nous tentons d’imiter avec difficultés.
Walid et Samuel comme deux poissons dans l’eauSamuel dans une bulle d’air d’Adèle tandis que je m’y essaie péniblement
Ensuite, nous reprenons le bateau pour une dizaine de minutes en passant derrière la barrière de corail afin de découvrir une passe à faible profondeur. Cette fois-ci, on peut découvrir davantage de coraux de formes et de couleurs variés comme j’avais pu en voir en Australie et je suis content de pouvoir vous partager de belles images grâce aux photos prises par nos guides Adèle et Martin pendant notre plongée.
Il y a des coraux en formes de bouquets de fleurs, de champignons, de bénitiers (c’est leur nom), ils peuvent être mous ou durs. On peut admirer également de magnifiques gorgones rouges qui ressemblent à de petits arbres sans feuilles avec une multitude de branches qui partent dans toutes les directions, des anémones bicolores avec des sortes de spaghettis qui s’agitent dans l’eau, des mini sapins de Noël aux différentes couleurs, des concombres de mer tout boudinés et posés sur le sable.
Saurez-vous reconnaitre les coraux que j’ai décrits?
A ce spectacle, il faut ajouter également les poissons qui ont autant de variétés à observer : les poissons Perroquets avec leurs couleurs exotiques, les poissons Clowns popularisés par Némo, les poissons Napoléon dont leurs têtes ont la forme de son chapeau, les poissons Diagrammes Oriental qui ont des nageoires à points noirs sur un fond jaune et le corps barré de rayures blanches et noires. Je vais le répéter souvent dans ce séjour en Nouvelle Calédonie : c’est le paradis !
Qui sont ces poissons?Anémone bicoloreLe paradis vous dis-je!
Nous finissons par rentrer en bateau en passant à proximité d’un îlot célèbre dans le monde entier pour sa beauté: l’îlot Tibarama. Il y en a toute une multitude d’îlots de ce type autour de la Grande Terre, assez souvent à faible distance de la côte. Il est possible de passer quelques jours seuls sur certains îlots avec son groupe d’amis pour plusieurs jours avec une tente et une grande glacière en passant son temps à faire du PMT, se promener, bronzer, faire des barbecues sur la plage : le rêve.
Ilot Tibarama avec à gauche une photo prise par Walid avec son drone
Après une pause déjeuner, nous reprenons la route en remontant plus au nord de la côte est, les vues sur le littoral sont magnifiques, la route longe le bord de mer avec ses plages sauvages, ses moyennes montagnes, ses îlots, c’est le para… enfin, vous avez compris 😉
Nous prenons l’apéro devant un beau coucher de soleil en bord de mer avant de rejoindre notre nouvel hébergement dans la localité de Hienghéne où nous allons passer deux journées.
Apéro devant le coucher de soleil entre Poindimié et Hienghéne
Après une nuit de transit passée à Brisbane, je prends mon avion pour la nouvelle Calédonie en ayant hâte de retrouver mon frère Samuel et sa copine Amélie qui y habitent depuis le mois de novembre. Ils sont tous les deux ophtalmologues et ils font des remplacements dans un cabinet à Nouméa pour environ un an. C’est l’occasion pour eux de vivre dans un lieu plus exotique que la métropole ainsi que de découvrir des pays proches de cette région du Pacifique alors que depuis l’Hexagone ce serait très loin et cher pour y accéder.
Lors de la phase de descente de notre avion sur l’aéroport de Tontouta, je découvre par le hublot une immense barrière de corail ceinturant la côte ouest de l’île principale de nouvelle Calédonie, appelée Grande Terre, et des petits ilots à proximité qui forment un archipel. Le spectacle est magnifique, on peut distinguer les lagons à l’eau bleu turquoise derrière les vagues blanches s’écrasant contre les récifs de coraux malgré les nuages qui couvrent le ciel.
Vue depuis le hublot avant d’atterrir en Nouvelle-Calédonie
Samuel m’accueille à l’aéroport, cela fait plaisir de le revoir après tous ces mois. Aussitôt, les automatismes reviennent et c’est comme si on s’était vu la veille. Il était là le jour de mon départ en voyage lors du dîner chez ma sœur à Meaux après m’avoir aidé avec ma famille à ranger mon appartement. Depuis, il a eu le temps de découvrir la Nouvelle Calédonie avec Amélie et ils y ont rencontré plusieurs amis. Le cadre de vie semble très agréable même si le coût de la vie est élevé, c’est quasiment au niveau de Paris à cause notamment des coûts d’importation de nombreux produits.
Je retrouve Amélie dans leur appartement qui est situé dans le même immeuble que leur cabinet, un étage en dessous : pratique ! C’est comme du télétravail en termes de distances à parcourir mais avec le relationnel en plus, tous les avantages sans les inconvénients.
Je suis accueilli par mon frère Samuel et Amélie sa copine dans leur appartement de Nouméa
Ensuite, nous dînons dans un bon restaurant français appelé « Marmite et Tire-Bouchon » avec un couple d’amis, rien qu’au menu sur la carte et la description des suggestions du jour récité par le serveur tel un poème, je sais que je suis dans un bon restaurant français qui entretient cet art de vivre, cette gastronomie riche et variée tout en incorporant des aliments et ingrédients locaux. Pour un plat, on croirait que c’est un menu complet, ce n’est pas fait à la va-vite dans un but fonctionnel de se nourrir rapidement comme dans les pays anglo-saxons, non, ici le palais et les papilles sont largement mis à contribution avec une large palette de saveurs grâce à la sélection des produits bruts puis leur préparation, à la cuisson, aux sauces, aux accompagnements. Notre regard est également séduit par le dressage et l’association des couleurs : c’est un art d’éveiller nos sens. Nous prenons la formule entrée plat dessert avec des bières à l’apéro et du vin rouge pour le plat bien sûr. J’ai perdu au moins huit kilos depuis le début de mon voyage après vérification sur la balance de Sam et Amélie qui me trouvaient maigrichon donc j’ai de la marge.
Voici la carte du restaurant « Marmite et Tire-Bouchon » de Nouméa pour vous faire une idée
Le lendemain, nous faisons une randonnée avec le même couple d’amis du côté de Dumbéa au nord de Nouméa, dans l’intérieur des terres. Le chemin s’appelle les Marmites du Diable en référence à des cours d’eaux qui creusent dans la roche des sortes de cuves naturelles reliées par des petites chutes d’eau claire.
Dès le début du chemin, nous devons traverser une rivière à gué en jouant les équilibristes sur des cailloux dispersés puis nous devons nous résoudre à tremper les pieds. Il y a des moyennes montagnes recouvertes d’herbes tout autour. La Grande Terre de Nouvelle Calédonie est traversée tout en long par une chaine de moyennes montagnes verdoyantes à la pente raide avec des monts culminant jusqu’à 1600m formant une sorte de dorsale. L’explorateur James Cook qui fut le premier occidental à découvrir officiellement cette île la nomma en référence à l’ancien nom de l’Ecosse car ces paysages de montagnes vertes en bord de mer lui rappelaient son pays natal.
Passage à gué pendant la rando des Marmites du Diable
Le chemin est plutôt facile et agréable avec une pente douce et des paysages sauvages. Les montagnes ont parfois une balafre de terre rouge laissée par des explorations minières dans l’espoir de trouver des métaux comme le nickel qui est très répandu dans l’île.
Nous faisons une pause pic-nic sur des rochers en surplomb des fameuses « Marmites ». Malgré les nuages gris et un léger vent, je ne peux résister à la tentation des cuves d’eau claires dans ce bel environnement naturel et je me m’y plonge en maillot de bain : c’est frais mais ça fait du bien !
Terre rouge et baignade dans les marmites à l’eau claire
Le lendemain, je découvre une partie de Nouméa avec Amélie: la belle plage de la Baie des Citrons puis celle du Château Royal où eut lieu une attaque mortelle de requin il y a quelques mois qui a entraîné l’interdiction de se baigner qui est toujours en cours donc nous restons sur le sable en admirant la couleur de l’eau. Nous faisons quand même une pause baignade dans une magnifique piscine d’un hôtel à proximité puis nous allons tout en haut de la colline de Ouen Toro qui offre un beau point de vue sur la baie tout autour de Nouméa avec ses nombreux ilots et ses montagnes à proximité dont le Mont-Dore qui culmine à 770m.
Plage de la Baie de Citrons à gauche et vue sur le Mont-Dore depuis Ouen Toro à droite
Le jour suivant, je réserve une excursion sur les conseils de Amélie à l’île du Phare Amédée. Nous sommes une dizaine de personnes sur une petite embarcation moteur, il y a du vent et de la houle donc notre capitaine tente de les contourner en traçant des diagonales et nous finissons par arrivée sur l’île sans que personne n’ait eu besoin de rendre son petit-déjeuner par-dessus bord.
L’île est minuscule avec un phare au milieu, elle est entourée par des récifs coraliens à proximité et l’eau est d’un bleu turquoise magnifique, j’ai l’impression d’être dans un petit coin de paradis. Effectivement, on en est proche car il y a des serpents (appelés « tricots rayés ») qui s’y promènent sur le sable et dans l’eau, heureusement je n’ai pas prévu de fruit pour mon pic-nic. Un autre bateau nous rejoint avec une dizaine de touristes supplémentaires mais il y a largement de la place pour tout le monde. Chacun s’installe sur le sable ou sur des transats avec une bonne vingtaine de mètres de distance entre chaque groupe, c’est le grand luxe.
L’île du Phare Amédée
Le serpent Tricot rayé sur terre et dans la mer
Puis, je me lance à la découverte de la vie sous-marine en PMT (Palmes, Masque, Tuba), j’ai découvert cet acronyme en Nouvelle-Calédonie, avant j’utilisais l’expression anglaise « snorkeling » mais je l’ai désormais adopté. Donc, je plonge à l’eau qui doit être environ à vingt-six degrés et là, j’en prends plein la vue. A peine éloigné à une cinquantaine de mètres du rivage, je rejoins les coraux et je tombe sur une grande tortue, j’ai les yeux écarquillés, fasciné par cet animal si atypique avec sa belle carapace, ses quatre pattes nageoires qui semblent si petites par rapport à sa taille imposante et sa tête ronde avec un grand bec, on dirait que c’est un animal d’un ancien monde.
Je finis par la laisser tranquille et à continuer de m’éloigner du rivage pour avoir plus de profondeur et, au détour d’un rocher couvert de coraux où une multitude de poissons se faufilent, je découvre la queue d’un requin allongé sur le sable à l’ombre du rocher. Je ne m’attendais pas à cette rencontre ! Il ne bouge pas, la curiosité me pousse à plonger pour l’observer en entier tout en restant à distance, c’est un requin à pointes blanches (son aileron et ses nageoires ont une pointe blanche) qui doit mesurer entre un mètre cinquante et deux mètres donc normalement peu dangereux pour l’Homme si on reste prudent. Mais, quand j’en vois un deuxième nageant à proximité, je ne peux m’empêcher de sursauter à la vue de sa nage ondulatoire et son regard froid et perçant ainsi que de sa taille qui font instinctivement penser à un prédateur. Cependant, il nage au milieu des poissons sans chercher à en croquer un seul, je n’ai d’ailleurs jamais vu un poisson en attaquer un autre, ils semblent tous en harmonie paisible mais c’est probablement plus agité la nuit.
Je vois ensuite d’autres tortues plus petites que la première qui nagent à basse profondeur et remontent à la surface pour respirer de temps en temps. Certaines ont un poisson appelé « Rémora » qui se colle à leur carapace grâce à des ventouses qu’il a au-dessus de sa tête, cela lui permet de se déplacer en fournissant moins d’efforts. Apparemment, ce poisson peut se coller également à des requins, des raies et même parfois à des bateaux ou à des plongeurs.
Ensuite, je fais une pause pic-nic sur la plage puis je me promène à pied, je peux même voir des tortues en trempant à peine mes pieds dans l’eau, cet endroit est fantastique, c’est l’une de mes meilleures découvertes en PMT, un vrai petit coin de paradis.
Balade et pause pic-nic sur l’île du Phare AmédéLes tortues sont de sortie
Décidément, je n’en finis pas dans ce voyage de m’émerveiller à chaque destination de ce voyage et je sens que la Nouvelle Calédonie va être un nouveau coup de cœur grâce également à la présence de Samuel et Amélie, que l’on surnomme affectueusement Samélie.