Category

Europe

Europe

Slovénie

Jour 7 (24/09/2022)

Après une nuit encore fraîche sous la tente dans un camping au bord du lac Bohinjsko jezero situé au parc national de Triglaski, j’ai prévu un petit trajet à moto cette journée afin de pouvoir profiter davantage du lieu. Je remballe mes affaires et je recouvre mon sac à dos par des sacs poubelles car le ciel s’est couvert et ils annoncent de la pluie dans la journée et les jours suivants, on dirait que je transporte un cadavre sur ma moto mais au moins cela devrait protéger mes affaires, ce sera un nouveau test !
Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour repérer les itinéraires de randonnée et je n’ai prévu que la matinée donc j’opte pour un chemin simple au départ du lac qui monte jusqu’à la cascade de Slap Savica, agréable à regarder avec ses eaux de couleur vert émeraude mais j’ai préféré la marche d’approche. Il y en a pour environ une heure à la montée avec une pente assez douce donc c’est une promenade mais c’est agréable de pouvoir se déplacer au calme dans la nature avec peu d’affaires sur soi. Je redescends faire mon picnic au lac et sans baignade cette fois-ci car je ne voudrais pas arriver trop tard à la capitale Ljubiana afin de la visiter en fin de journée.

Vue sur le parc Triglaski et le lac Bohinjsko jezero au niveau de la cascade Slap Savica

Je reprends la moto sur une jolie route de montagne qui passe notamment par le lac de Bled qui vaut le détour avec une île au milieu sur laquelle a été bâtie une église et il y a également un beau château sur le haut d’une falaise aux abords du lac. C’est difficile de se garer à proximité du lac mais, au voyage aller la veille, j’avais quand même réussi à faire une pause express pour la photo, c’est un des nombreux avantages de la moto.

Lac de Bled

La ville de Ljubljana n’est pas très loin et j’arrive à mon hébergement vers 16h. C’est une auberge de jeunesse que j’ai réservée à la hâte avec comme critère qu’il y ait un parking pour sécuriser ma moto mais je me rends compte qu’elle est très éloignée du centre-ville et, de plus, ses locataires ne correspondent pas vraiment à l’idée que je me faisais de ce type d’hébergement sur la base de l’auberge espagnole avec des jeunes européens en voyage. Ce sont plutôt des personnes issues des pays des Balkans, parfois approchant la quarantaine, et qui sont là principalement pour gagner leur vie.
Je fais la rencontre de mes deux premiers colocataires dans notre dortoir de 6 lits, ils sont issus du Kosovo et ils vont d’un pays européen à l’autre pour travailler en fonction des opportunités qui s’offrent à eux avec l’aide de leurs proches. Fatlind parle anglais donc nous pouvons plus facilement sympathiser, il s’est spécialisé dans la confection et la vente de glaces à emporter, il me parle de son pays d’origine avec passion et de son envie de découvrir d’autres pays dont la France. Je leur parle de mon itinéraire et ils sont curieux de voir ma moto, je me sens un peu en décalage avec mon projet de voyage de plusieurs mois que je peux m’offrir avec mes économies de cadre supérieur tout comme la moto de bonne qualité que je possède comparé à leur train de vie qui est, je suppose, bien plus modeste. Fatlind aimerait lui aussi une moto, avec son ami ils me posent des questions sur la puissance de ma moto, quelle est la vitesse maximale que j’ai atteinte mais je leur explique que c’est davantage le voyage qui me plait que la moto. Même si j’aime beaucoup en faire, je ne suis pas à la recherche de sensations fortes. Ils me montrent des vidéos de leurs amis sur des motos de courses BMW en train de faire des roues arrières sur l’autoroute, ce n’est clairement pas mon niveau!
J’en profite pour prendre une douche et tester le lavage de mes vêtements à la main puis je pars à pied visiter la capitale en laissant mes deux collocs qui sont déjà sur place depuis plusieurs jours donc je me doute que cela les intéresse moins. Je mets quasiment trente minutes à pied pour atteindre le centre-ville et j’ai tout juste une heure pour découvrir la capitale avant la tombée de la nuit. C’est une jolie petite ville avec ses nombreux ponts, ses terrasses et ses grandes rues piétonnes pavées. Par contre, je trouve le reste de la ville plutôt austère avec des grandes avenues et un peu trop de béton de style soviétique à mon goût. Cette balade en ville me fait également davantage prendre conscience de ma solitude alors que les jours précédents je ne m’en rendais pas compte car j’étais concentré sur la route ou bien en train de faire ou défaire le campement, rédiger le blog, manger… Bizarrement, quand je marchais seul dans la montagne slovène cela ne me dérangeait pas mais là, en ville, malgré la foule je me sens seul et je redoute d’avoir d’autres périodes d’ennuis comme celle-ci pendant ce voyage. Il va falloir que je fasse davantage d’efforts pour rencontrer des personnes.

Ville de Ljubljana

Dans ce but, je tâche de suivre les conseils d’un ami et collègue qui a l’habitude de voyager seul et qui n’hésite pas à aborder d’autres personnes pour discuter, notamment dans des bars. Je trouve donc un bar sympathique qui propose un large choix de bières (merci Google) et je savoure ma première boisson alcoolisée du voyage.

En faisant un rapide tour d’horizon, je constate qu’un autre homme en face de moi est attablé seul et, après quelques gorgées, je me décide à engager la discussion avec lui. Il m’explique qu’il attend des amis qui devraient arriver prochainement donc je retourne à ma table avec un sourire gêné. Je ne m’avoue pas pour autant vaincu et au deuxième verre, je m’aperçois que mon voisin à ma droite semble seul également et pianote sur son téléphone. Je tente une nouvelle approche, cela s’annonce plutôt bien car il n’attend personne et il est en voyage comme moi. Il est américain et il a prévu de visiter plusieurs pays d’Europe centrale avant de rejoindre des amis à Munich pour la fête de la bière Oktoberfest. Néanmoins, après quelques échanges je ne le sens pas très motivé pour relancer la discussion et il vient de recevoir son plat donc je le laisse dîner tranquillement et je me commande une troisième bière qui sera la dernière car j’estime avoir suffisamment tenter ma chance et je ne me vois pas tester toutes les bières du bar.

Bar Lajbah et son offre pléthorique de bières

Je rentre donc à pied à l’auberge pour me dégriser, il est 21h30 et c’est samedi soir, le dortoir est vide. Je remarque un nouveau sac à dos qui pourrait être celui d’un voyageur perdu comme moi dans cette auberge. Je commence à mettre à jour mon blog quand soudain, la porte s’ouvre et je découvre ma nouvelle colocataire qui s’appelle Laure, elle est française et voyage en Europe avec le pass Interrail qui est très pratique et d’un bon rapport qualité prix.
Tout comme moi, elle ne se sent pas très en phase dans cette auberge qui n’est pas dans l’ambiance des autres auberges qu’elle a faite et elle ne compte pas s’éterniser, sa prochaine destination sera l’Italie. Puis nos deux locataires reviennent dans le dortoir et un nouveau nous rejoint également, il est slovène et fait un stage dans la région pour devenir coach en badminton. La conversation s’engage principalement avec Fatlind et Laure, l’ambiance est finalement sympathique et cela permet de terminer cette soirée sur une bonne note. Je leur montre le parcours que j’ai prévu, on discute des cultures de différents pays et on s’échange nos comptes Instagram avant de se coucher vers minuit.

Début du jour 8 (25/09/2022)

On se lève tôt dans le dortoir, tout le monde est réveillé ou déjà parti à 8h. Je remballe mes affaires en recouvrant mon sac à dos de sacs poubelles pour protéger de la pluie comme la dernière fois. Les affaires que j’ai lavé à la main ne sont pas sèches, tant pis je les ferai sécher en fin de journée, je préfère partir le matin tant que je suis motivé même s’il pleut. Je mets également les vêtements de pluie que m’ont gentiment donné Philippe et Monique. Je dis au revoir à mes colocataires et je repars en moto.
La route est ennuyante dans un milieu périurbain sans relief et sans authenticité, c’est une succession de ronds-points, de maisons individuelles assez banales et de champs de culture mis à part le charmant château Otočec situé sur une petite île que traverse la petite route que j’emprunte.

Château Otočec, un oasis dans un désert périurbain

Ces conditions me plongent dans un état d’esprit maussade et j’en viens à oublier que j’ai une frontière à passer avec pour la première fois un contrôle d’identité car la Croatie ne fais pas partie, pour le moment, de l’espace Schengen. Autre changement il n’y a plus l’euro et surtout, à ma grande tristesse, je ne vois plus dans mon horizon la chaine des Alpes et ce sera pour un long moment…
Allez, il y aura d’autres montagnes à voir : cap à l’Est !

Continue reading
Europe

AutricheFeatured

Jour 6 (23/09/2022)

Je traverse l’Autriche en une seule journée dans des conditions encore parfaites : un beau ciel bleu, la lumière du soleil qui permet d’apprécier les couleurs et les reliefs qui ne manquent pas dans cette région. La route longe la chaîne des Alpes au plus près dont certains sommets sont toujours enneigés. Tout comme en Bavière, les villages et les routes sont en parfait état et il y a de nombreuses pistes cyclables. J’avais cherché des châteaux sur mon itinéraire de la veille sans succès et j’en découvre un par hasard, niché sur le sommet d’un rocher surplombant la route avec les montagnes comme enceinte extérieure naturelle.

Château de Hohenwerfen

La route “99” que j’emprunte semble assez connue des motards car j’en croisent beaucoup et, en effet, je la recommande car les paysages de montagnes sont grandioses et il y a également de nombreux virages qui peuvent s’opérer sans trop de risques sur un revêtement bien entretenu. Je prends progressivement de l’altitude et la température baisse jusqu’à atteindre le point culminant qui est la station de ski de Obertauern située à 1650 mètres. Je prends une photo pour garder un souvenir puis je redescends plus bas afin de manger un sandwich à des températures plus douces dans le village de Mautendorf.

Station de Obertauern
Village de Mauterndorf

Puis, un heureux hasard de travaux sur la route me fais emprunter un léger détour par le lac Millstatter qui vaut bien les précédents lacs de Bavière. Je ne pensais pas qu’il y avait autant et d’aussi grands lacs dans cette région qui est un vrai petit coin de paradis. Je fais donc une halte baignade avant de reprendre une jolie route de montagnes sinueuse et pentue par laquelle je passe la frontière Slovène et pour me mener encore, oh surprise, vers un autre lac afin d’y établir mon campement.

La suite au prochain article !

Lac Millstatter See
Continue reading
Europe

AllemagneFeatured

Fin du jour 3 (20/09/2022)

Je découvre les routes allemandes et c’est heureusement assez facile car la signalétique est similaire et ma carte routière de France couvre même la fin de mon itinéraire pour cette journée. Je constate qu’il y a également de nombreuses et larges pistes cyclables isolées de la route et cela se confirmera tout au long de mon parcours en Allemagne du Sud.

Les rayons du soleil m’aident à me réchauffer alors que la température diminue progressivement, tout comme le niveau de mon réservoir qui crie famine. Je m’arrête à une station essence sur la route et je suis confronté à mon premier étonnement à l’étranger : je ne trouve pas de super 98! Après une recherche sur internet il s’avère que la dénomination allemande est tout simplement « super plus » donc me voilà rassuré. Il faut que je me dépêche car il est bientôt 18h, je n’ai pas réservé de camping et je me doute qu’en Allemagne ils ferment plus tôt qu’en France. J’arrive finalement au lac de Titisee que j’avais repéré sur l’itinéraire et, effectivement, l’accueil du camping situé sur les hauteurs du lac s’apprêtait à fermer donc j’ai eu de la chance car je ne me voyais pas trop commencer par du camping sauvage avec ces températures fraîches.

Je monte la tente puis je descends découvrir le lac avant que le soleil disparaisse. Ensuite je cuisine ou plutôt je chauffe de l’eau pour un plat lyophilisé made in Décathlon. Ça fait du bien un plat chaud surtout que la nuit tombe et ma respiration se transforme en fumée donc ma première nuit en camping va être un bon test de l’efficacité de mon duvet “confort 0°C”. Heureusement, le camping a un espace commun chauffé avec des banquettes et des prises électriques donc j’en profite pour me réchauffer tout en prenant des nouvelles et en alimentant le blog. Je ne croise pas grand monde, il n’y a qu’une seule autre tente et la plupart des camping-cars ou caravanes semblent inoccupés.

Je finis par aller me coucher après une bonne douche chaude et je m’endors rapidement après la lecture de quelques pages du récit de voyage de Nicolas Bouvier « L’usage du monde ». Je l’avais déjà lu mais c’est le cadeau de départ d’un collègue et ami Stéphane du même homonyme et c’est intéressant à relire car l’écrivain a voyagé dans certains pays que je compte faire comme la Serbie ou l’Iran même si c’était à une autre époque et dans d’autres conditions, ça permet quand même de s’y projeter, on verra ensuite la réalité.

Première nuit en camping au lac de Titisee

Jour 4 (21/09/2022)

Je me lève vers 8h, un peu refroidi, mon duvet m’a tout juste permis de dormir sans trop me réveiller par le froid mais c’était juste. Je mets quasiment deux heures pour ranger mes affaires et prendre mon petit déjeuner, je n’ai pas encore les automatismes ni trouver un rangement optimisé pour chaque objet si j’y arrive avant mon arrivée en Bulgarie…

Allez, c’est reparti et avec encore une très belle route ensoleillée dans un décor alternant les champs et la forêt sur une ondulation de collines. En fin de matinée, je rejoins la plaine et j’aperçois au loin l’immense et majestueux lac de Constance, surplombé de l’autre côté de la rive par la chaîne des Alpes qui seront dans mon champ de vision pendant de nombreux jours pour ma plus grande joie. Je longe les bords du lac à moto et je me jette à l’eau dès que je trouve un emplacement facile d’accès, l’eau est un peu fraiche mais pas moins qu’en Bretagne et le soleil permet de sécher rapidement. A proximité, il y a des thermes et certains clients se baignent dans le plus simple appareil. 

Lac de Constance

Je me laisse tenter de longer toute la rive sud du lac et je m’attarde à chercher de beaux points de vue, encore une fois j’ai envie de tout faire et le temps file. J’observe que la majorité des touristes sont des retraités en cette période hors vacances scolaires, ils ont le temps de voyager comme moi. Je finis par quitter le lac pour m’enfoncer dans les terres de la Bavière, les routes sont très bien entretenues et sécurisées, il est possible de rouler assez vite sans prendre l’autoroute et avec de belles vues en prime. Par contre, mon réservoir réclame son biberon quotidien et j’ai seulement pu contacter un camping à la ferme par mail qui m’a répondu en allemand qu’il y avait de la place mais je n’ai pas eu le temps de tout traduire et demander s’il y a des heures limites d’arrivée. Je fais des détours pour trouver une station essence avec du super plus et j’arrive en toute hâte à la ferme vers 19h. L’avantage du camping à la ferme c’est que les propriétaires sont toujours là et ils m’indiquent un emplacement pour ma tente. Je me dépêche avant la tombée de la nuit puis je prends une douche chaude et j’attends dehors que le fermier revienne afin que je puisse lui acheter de la nourriture. Finalement, je prends une soupe en poudre, du pain et du fromage que je déguste dans la nuit. Pendant ce temps, d’autres fermiers réparent une machine, le travail ne s’arrête jamais à la ferme.

La ferme où je me trouve a une longue histoire familiale et je fais la rencontre de Johanna qui est la mère de l’exploitant et qui avait auparavant la charge de la ferme avant lui avec son mari. Johanna s’inquiète que je passe la nuit dans ma tente avec le froid et elle m’invite très gentiment à dormir dans une petite maison à proximité qui n’est pas occupée. Je suis ravi et très reconnaissant envers Johanna car je m’attendais à une longue nuit frigorifique sans endroit où lire ou faire mon blog au chaud. J’en profite donc pour publier mon premier article sur mon trajet en France et pour prendre des nouvelles puis au lit.

Vue du camping à la ferme

Jour 5 (22/09/2022)

La nuit dans ma petite maison s’est très bien passée et je me réveille en pleine forme. Le soleil est toujours là, j’en profite pour faire sécher ma tente qui a légèrement givré pendant la nuit, heureusement que je n’y étais pas ! Johanna m’avait donné rendez-vous pour prendre le petit déjeuner ensemble, elle m’offre des produits de la ferme et du pain qu’elle a fait elle-même. Je profite de l’occasion pour lui montrer l’album de photos que j’ai emmené avec moi afin de lui présenter ma famille et mes amis sans être gêné par la barrière de la langue. On se sert aussi de Google traduction en vocal qui est très utile.

Je rachète encore un peu de nourriture de la ferme et je reprends la route, malheureusement j’ai oublié de prendre une photo avec Johanna mais on s’est dit que l’on se reverra un jour.

Dans les villages bavarois je trouve régulièrement un haut mât en bois de couleurs bleu et blanc avec des symboles de différents corps de métier. Après recherche sur internet, il s’agit du Maibaum ou “Arbre de mai” et c’est probablement une tradition de la région issue de la culture celte puis reprise à son compte par l’Eglise du fait de sa popularité. C’est l’occasion d’une grande fête dans chaque village lors de son installation au 1er mai (sans utilisation de machine mais à l’aide de perches en bois). Il y a une concurrence pour avoir le plus grand et beau mât naturellement et, pour la petite histoire, il est aussi permis de subtiliser le poteau du village voisin du moment que les règles admises soient respectées et les malheureux volés doivent régaler les voleurs lors d’un banquet arrosé à la bière. Ils sont fous ces bavarois !

Le fameux Maibaum ou Arbre de mai

Autre élément culturel que j’ai observé, c’est que la grande majorité des clochers des églises sont en forme de bulbes alors que ce sont des églises de rite catholique, il semble que ce type de clocher se soit diffusé en Europe du Nord même sans être orthodoxe car cela facilite l’évacuation de la neige.

Voilà pour le paragraphe culturel, la route du matin est encore magnifique sous un soleil radieux, le sud de la Bavière est une succession de collines recouvertes d’herbe grasse et fraiche que les vaches broutent paisiblement avec vue sur la montagne. Je fais à peine vingt kilomètres la première heure de la journée tellement je suis émerveillé par le spectacle, je fais plein d’arrêts photos mais ça ne rend pas aussi bien qu’en réalité malheureusement avec mon téléphone, ça sera à vous d’aller voir de vos propres yeux si ça vous intéresse !

Je croise également sur la route beaucoup d’agriculteurs sur leur tracteur qui sont en pleine activité de ramassage des foins ou récolte du maïs.

Route de Bavière

Ensuite, je redescends sur une plaine plus urbaine mais je trouve de très beaux et grands lacs paisibles pour ma pause déjeuner et baignade, toujours avec comme toile de fond les montagnes alpines. Je ne pensais qu’il y avait autant de lacs dans cette région, ils n’ont visiblement pas été atteints par la grande sécheresse de l’été.

Lac de Chiemsee, en couverture de l’article également

Il est temps de reprendre la route, cette fois-ci j’ai prévu un itinéraire plus court pour éviter d’être trop pressé en fin de journée et c’est effectivement plus agréable. Je passe en Autriche pour rejoindre un camping proche de la frontière dans les environs de la ville de Salzbourg. J’ai le temps de monter ma tente et consulté mes messages et le blog avant la tombée de la nuit qui s’annonce encore fraiche. A suivre!

Continue reading
Europe

FranceFeatured

Jour 1 (18/09/2022)

Ça y est, c’est le grand départ, tout s’est passé très vite, j’ai eu à peine le temps de dire au revoir à mes collègues et à mes proches qu’il fallait déjà ranger et nettoyer mon appartement pour le louer pendant mon voyage.

C’est moi-même qui m’était fixé cette date du lundi 19 septembre alors que mon dernier jour de travail était le vendredi mais je voulais profiter d’une météo encore clémente en Europe pour faire mon voyage à moto.

Heureusement que ma famille m’a donné un sérieux coup de main pour rendre mon appartement à temps ! J’ai commencé mon périple par une courte distance le dimanche en fin de journée de mon ex domicile au Pré Saint Gervais à Meaux où j’étais hébergé chez ma sœur Maud et son copain Ricardo pour un dernier dîner en famille avec mes parents Michel et Christine ainsi que mon frère Samuel.

Dîner en famille à Meaux avant mon départ

Jour 2 (19/09/2022)

Le lendemain, c’est le départ avec tous mes bagages que j’avais entreposés chez ma sœur. Je prévois de laisser des affaires avec ma moto en Bulgarie et de garder uniquement mon sac à dos, il faudra faire des choix à ce moment mais en attendant je préfère prévoir large! Mon père, motard chevronné, m’aide à fixer mon sac sur la moto avec des sangles, je vérifie une dernière fois mes affaires et je file vers l’aventure avec un bon picnic maison.

Mon fidèle destrier pour les 2 prochaines semaines

Le temps est radieux, c’est bon signe, j’essaye une application avec itinéraire pour que mon père puisse suivre mon trajet en temps réel mais elle me dirige rapidement sur la nationale 4 sans que je m’en rende compte (peut-être une mauvaise configuration de ma part), la route est plate, droite et bruyante, bref je m’ennuie ferme et au bout d’une quarantaine de kilomètres je décide de reprendre le contrôle de mon destin en bifurquant sur une petite départementale comme je les aime. C’est plus long mais beaucoup plus intéressant : des virages, du relief, de jolis petits villages et du calme !

Là, je retrouve les sensations de mes précédents voyages en moto, ce sentiment de liberté, le plaisir de prendre l’air avec une vue panoramique sur les paysages qui défilent mais c’est sans doute moins agréable pour les piétons ou les vélos que je croise…

Le temps se couvre légèrement mais il n’y a pas de pluie donc le trajet se passe sans soucis. Je fais un détour pour découvrir le lac de Madine dans la région puis je redescends en fin de journée sur Nancy, ma ville natale, chez mon oncle Philippe et sa femme Monique. Il y a quelques années j’avais fait le parcours de Paris à Nancy en vélo et cela m’avait pris trois jours et demi alors qu’en moto j’ai mis quelques heures : miracle de l’alliance de la mécanique avec l’énergie.

Lac de Madine

Je profite encore d’un bon repas de famille convivial sachant que le reste du parcours sera plus solitaire et avec un matelas et des murs plus fins… Mon oncle Christian est là également avec sa femme Palmira et sa fille Agathe. Mes deux oncles me racontent leur équipée au mythique rassemblement de motards des Eléphants en Bavière en plein hiver avec de la neige et du verglas : il faut être motivé ! Finalement, malgré ces conditions extrêmes, ils en gardent de bons souvenirs de franches camaraderies et de dépassement de soi donc le plus dur dans ces situations c’est de se lancer.

En présentant mon objectif de voyage, je découvre que la majorité des personnes sont enthousiastes et m’envient un peu, je sens qu’ils sont intéressés de voir où cela va me mener et les rencontres que je vais faire, les endroits que je vais découvrir. Cela me donne de la motivation pour raconter ce voyage dans ce blog et il en faut car cela prend un peu de temps et d’énergie après une journée de déplacement mais je ne me plains pas, je voulais justement essayer de faire ce voyage en le partageant aux personnes intéressées comme j’avais moi-même beaucoup aimé lire les récits d’autres voyageurs.

Jour 3 (20/09/2022)

Je pars à nouveau avec le soleil. Philippe et Monique, qui ont l’habitude de faire des voyages à moto, me conseillent vivement d’emporter une veste coupe-vent pour me protéger du froid et ils auront bien raison ! Ils me donnent également un pantalon de pluie plus facile à enfiler que ma combinaison intégrale que je n’ai d’ailleurs jamais utilisée et je leur laisse donc pour m’alléger.

Monique, Philippe et moi-même avec ma nouvelle veste coupe vent très utile

Je fais bien entendu une petite pause photo sur la fameuse place Stan et je repars en longeant la rivière de la Meurthe puis un canal latéral sur lequel se trouve un grand complexe de mines de sel puis une imposante usine chimique de Solvay. Ensuite, sans transition, je quitte la cité industrielle pour rejoindre la campagne via une charmante route bucolique et champêtre sous un beau ciel bleu, peu de circulation et de beaux lacets entre des champs ou des forêts : c’est que du bonheur et j’ai une petite pensée pour mes chers collègues…

La route champêtre en quittant Nancy

Puis je rejoins les reliefs du massif des Vosges avec ses montagnes arrondies en forme de ballons, le temps est frais avec l’altitude et le ciel se couvre peu à peu donc je suis bien content d’avoir ajouté une couche sur les conseils de Monique et Philippe. A moto, on est en plein contact avec la nature comme le vélo sauf que l’on fait moins d’efforts physiques pour se réchauffer donc il faut compenser avec les vêtements.

Mon état d’esprit suit la météo, j’étais très enthousiaste et euphorique ce matin en roulant dans une belle campagne avec un soleil radieux puis, avec l’arrivée des nuages, je commence à ressentir un peu la fatigue du voyage et je me pose des questions si j’arriverai à tenir ce rythme ou si je dois revoir ma façon de voyager. Par exemple, en faisant moins de détours afin de rouler moins longtemps et faire plus de pauses car j’en fais peu finalement. Je suis toujours attiré pour aller voir ce qu’il se cache au sommet d’une colline (un point de vue panoramique, un château…?)  ou derrière une forêt (une clairière, un lac, un chemin de randonnée… ?). C’est un dilemme difficile pour moi qui veut souvent tout faire et tout voir, il va falloir faire des choix, je pense que je ne visiterai pas beaucoup de grandes villes car cela prend du temps pour y accéder à moto et je ne peux pas laisser mes affaires sans surveillance pendant trop longtemps alors qu’à la campagne c’est plus simple. Tant pis, je reviendrai une autre fois à certains endroits.

Je longe une partie de la route des crètes en passant par le lac Blanc puis je redescends dans la vallée pour rejoindre Colmar. Les collines sont recouvertes de vignes, c’est la saison des vendanges et les travailleurs sont au repos quand j’arrive sur les hauteurs en début d’après-midi pour admirer le point de vue.

Sur les hauteurs des vignes de Sigolsheim près de Colmar

Je prends mon temps en faisant des détours car je sais que ce sont mes derniers moments en France, je fais encore quelques courses puis je traverse le Rhin pour rejoindre l’Allemagne, le soleil m’accueille de ses rayons réchauffants, c’est bon signe.

Cap à l’Est !

Passage de la frontière allemande sur le pont entre Neuf et Vieux-Brisach
Continue reading