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Port douglas – Daintree forest – Cap Tribulation

Du mardi 9 mai au vendredi 12 mai 2023

Etant donné qu’il n’y a plus de ligne de bus desservant la côte plus au nord de Cairns et qu’il y a plusieurs sites touristiques d’importance à visiter dans cette région, nous optons pour la location d’une voiture pendant quatre jours afin d’aller jusqu’au Cap Tribulation en passant par Port Douglas et la forêt de Daintree.

Avec Julia, nous récupérons la voiture de location le matin, elle est moderne et en très bon état, un peu petite par rapport à la moyenne des voitures australiennes mais cela fera l’affaire pour une courte durée.

La route en direction de Port Douglas longe la côte, parfois presque au bord de la mer et elle offre des vues magnifiques avec une route en lacets qui borde des plages sauvages entourées de végétation. Je savoure ces moments au volant au son de la bonne musique électronique de Julia, c’est vraiment l’idée que je me faisais d’un road trip en Australie.

Nous faisons un arrêt rapide à la petite station balnéaire de Palm Cove qui est très calme avec de belles habitations en bois peint en blanc dans le style colonial de la fin du XIXème siècle. L’eau de mer en bord de plage est marron, peut-être à cause du vent et des vagues qui remuent le fond, et il y a des panneaux alertant sur la présence de méduses mais aussi désormais de crocodiles donc on a clairement pas envie de s’y baigner.

Ensuite, on fait une randonnée pour voir la belle cascade de Hartley’s Creek au bout d’un assez long chemin (trois kilomètres et demi) pas très intéressant avec des arbres fins et secs, sauf sur la fin où l’on se rapproche d’une forêt tropicale avec une densité de végétation verdoyante bordant une rivière.

La matinée est déjà largement dépassée et la faim se fait ressentir donc nous faisons une rapide pause pour prendre des photos depuis un beau point de vue sur la route puis nous rejoignons Port Douglas afin d’y déjeuner.

Point de vue sur la route: “Rex lookout”

Ensuite, on s’arrête à un pont piéton enjambant la rivière Mowbray d’où l’on peut parfois apercevoir des crocodiles et, en effet, nous avons la chance de voir notre premier crocodile australien à une centaine de mètres, allongé sur la berge boueuse de la rivière. Donc ce n’est pas une légende, ils existent vraiment et nous sommes très content de pouvoir en observer un en espérant en voir d’autres de plus près.

Puis, on se balade en voiture à l’intérieur des terres au milieu d’immenses champs de cannes a sucres quadrillés par d’anciens étroits de rails de chemins de fer qui sont désormais à l’abandon. Il y a également de grandes prairies d’herbe verte et grasse où broute paisiblement des troupeaux de vaches, on pourrait se croire en Europe alors que nous sommes sous les tropiques, c’est étonnant.

En fin de journée, nous rejoignons notre auberge qui est remplis de travailleurs étrangers, apparemment c’est plus facile de trouver du travail à Port Douglas notamment dans la restauration et les logements sont moins chers que dans les grandes villes d’Australie. Donc les frigos de la cuisine commune sont remplis à ras bord et la propreté des éviers et des plans de travail laissent à désirer. C’est assez similaire à l’état de la cuisine de l’auberge où j’étais à Brisbane qui avait également de nombreux travailleurs étrangers.

Ce sont généralement des jeunes d’Europe ou d’Amérique du Sud qui prennent un visa d’un an afin de pouvoir travailler en Australie tout en visitant le pays lorsqu’ils ont économisé suffisamment d’argent. S’ils travaillent au moins trois mois dans un emploi agricole ou de restauration, alors ils peuvent demander le renouvellement de leur visa pour une année supplémentaire. Ce n’est pas toujours évident de faire connaissance avec ces voyageurs travailleurs car généralement ils se connaissent déjà entre eux et restent en groupe. Ils sont aussi moins enclins à faire connaissance avec des voyageurs de passage, ce que je comprends car cela doit être usant de voir chaque jour des personnes arriver puis repartir sans avoir le temps de vraiment se connaitre. Donc c’est en partie pour cela que j’ai plus de mal à rencontrer des personnes en Australie par rapport au Vietnam et au Cambodge où il y avait beaucoup de voyageurs « backpackers » comme moi mais, je remarque que depuis que je voyage avec Julia, je fais plus facilement des rencontres.

Le réveil au matin est agréable dans notre auberge qui propose des logements en tentes ou en fines maisonnettes couvertes de moustiquaires en plein d’arbres tropicaux.

Ensuite, nous retournons à un point de vue pour observer la plage de Port Douglas car cette fois-ci il y a du soleil et moins de vent donc la couleur de l’eau est plus claire et le paysage est bien plus joli comme cela.

La ville de Port Douglas a du charme avec ses maisons à un étage tout en bois et colorées de peinture blanche, il y a de nombreux commerces et restaurants assez chics dans le centre et il y a même une charmante petite église en bois qui date de la fin du XIXème siècle.

La plage de Port Douglas

Puis, nous visitons dans l’intérieur des terres les gorges Mossman, c’est un site très touristique avec un système de navette pour nous emmener au cœur de la forêt tropicale puis nous empruntons des plateformes métalliques à mi-hauteur des arbres qui nous permettent de pouvoir bien observer la végétation et nous finissons par un chemin balisé qui fait une petite boucle dans la forêt en longeant des cours d’eau. Il y a des arbres immenses et des lianes de la taille de l’épaisseur d’un bras qui pendent en l’air sur des dizaines de mètres, c’est très dépaysant, on a l’impression d’être dans un nouveau monde ou plutôt dans l’Ancien Monde aux origines de l’humanité car ce lieu naturel a plus de cent millions d’années !

On tombe sur un ancien piège à crocodiles rouillé qui est hors d’usage mais il permet de mieux se rendre compte de la taille de certains des spécimens. Cette immersion en pleine nature tropicale est très agréable et nous ne croisons quasiment personne à cette heure matinale.

Ensuite, on retrouve Emma et Marius pour faire une visite guidée en bateau sur la rivière Daintree dans le but de voir des crocodiles de plus près et nous allons être servis. Notre embarcation fonctionne à l’énergie solaire donc elle fait peu de bruit et notre guide semble très bien connaître cette zone, notamment les reptiles qui y vivent, il leur a même donné un prénom à chacun. Notre guide nous donne quelques consignes de sécurité en insistant bien sur le fait que les crocodiles ne sont pas dangereux si l’on respecte un minimum de règles de bons sens, il y a eu très peu d’attaques en Australie depuis cinquante ans, encore moins mortelle et dans la majorité des cas les victimes s’étaient mises dans des situations dangereuses comme pêcher au bord d’une rivière à l’eau trouble dans une zone interdite ou parfois même les pieds dans l’eau!

Nous apprenons de lui que nous sommes sur le territoire de « Scarface » (visage avec une cicatrice), un redoutable crocodile des mers de plus de quatre mètres de long. Il règne sur une portion de rivière d’environ six kilomètres avec ses concubines dont j’ai oublié le nom sauf l’une de ses préférées : Dusty (poussiéreuse).

Nous allons avoir la chance de les trouver assez rapidement au bord de la rivière à une vingtaine de mètres d’intervalle. Scarface est impressionnant, il lui manque des dents en raison de son âge avancé, je crois une cinquantaine d’années, mais notre guide nous prévient qu’il aurait bien assez de force pour nous noyer puis nous manger si on s’approchait trop près de lui au bord de l’eau. On voit également un bébé crocodile, une grenouille vert fluo et un python bien caché dans l’arbre.

Bébé crocodile

Nous sommes très satisfaits de cette balade, le bateau solaire permet de s’approcher très près de ces animaux fascinants sans prendre de risque et le guide en connaît un rayon sur ces animaux dont il essaie d’enlever l’image négative qu’ils ont dans les médias alors qu’ils ont été décimés jusqu’au début des années soixante-dix mais ce n’est pas évident de leur donner une image sympathique avec leur gueule patibulaire et leur carrure imposante. Il y en aurait en tout cent milles dans toute l’Australie et environ trente milles dans l’état du Queensland où nous sommes.

Ensuite, on traverse la rivière en ferry car il n’y a pas de pont à cet endroit puis nous rejoignons notre auberge pour déposer nos affaires après avoir fait un arrêt sur un beau point de vue en hauteur.

Point de vue depuis le “Alexandra lookout”

L’après-midi, nous allons au bord d’une “creek” qui nous a été conseillé pour se baigner, c’est une sorte de bras de rivière dont l’eau est profonde et claire comme une piscine naturelle. Mais il y a un panneau qui nous met en garde contre le risque de crocodiles dans cette zone et, en discutant avec un australien du coin, il semble nous racontait des anecdotes d’attaques sur des chiens ou des humains, c’est difficile de comprendre ses histoires avec son accent mais il finit par nous dire que l’on peut s’y baigner nous ne sommes pas seul. Ça tombe bien, un groupe nous rejoint accompagnée d’un guide local qui nous confirme que l’on peut se baigner dans cette zone. L’eau est magnifique, limpide, transparente avec un ton légèrement vert. La température n’est pas trop fraîche et nous sommes trois téméraires ou inconscients à nous y baigner avec délice.

Ensuite, on visite une autre « creek » en bord de rivière qui nous a été recommandé par une française travaillant à Port Douglas. C’est un bras de rivière d’un bleu magnifique, pas étonnant que ce soit un espace sacré pour les Aborigènes. Il est interdit de s’y baigner pour les hommes, seules les femmes le peuvent et il faut parler à voix basse en respect des traditions. C’est un lieu très apaisant.

“Blue hole”

Nous terminons l’après-midi en mangeant une glace artisanale avec un mélange de parfums issus des nombreux fruits tropicaux présents dans la région : noix de coco, fruit de la passion, jackfruit et un autre à base de graines dont j’ai oublié le nom. En interrogeant le vendeur de glaces pour connaitre la raison de leur présence dans ce lieu tropical et isolé, il me répond que c’est une manière de mettre en valeur les nombreux fruits de cette région en les associant avec le lait des vaches des prairies autour. Bonne idée effectivement.

Le soir, nous participons à une balade nocturne organisée par notre auberge avec un guide expérimenté mais qui parle avec une toute petite voix et qui utilise de nombreux termes techniques en anglais donc c’est difficile pour nous autres français de comprendre. On se promène avec une lampe torche chacun en espérant débusquer des animaux comme des rongeurs, pourquoi pas un serpent de loin ou un “lézard dragon” mais nous observons principalement des plantes et des arbres, quelques crickets, des araignées, un lézard, des fourmis et quelques écrevisses dans l’eau.

Finalement, la forêt de Daintree n’est pas infestée de bêtes dangereuses et, s’il y en a, elles doivent prendre peur à la vue de notre colonne illuminée. Notre guide a un savoir encyclopédique, il nous présente les plantes et les fruits de la forêt qui peuvent soigner mais aussi ceux qui peuvent tuer sachant qu’il est parfois très difficile de les distinguer entre eux. Il nous parle également des techniques ancestrales des Aborigènes qui leur ont permis de vivre dans cet environnement en apparence hostile, de l’intelligence et de la communication entre les plantes et les arbres, ce qui n’empêchent pas les luttes entre certaines espèces comme l’arbre étrangleur qui s’enroule progressivement autour de sa proie puis grossit et finit par le détruire.

Le lendemain, nous nous levons tôt le matin pour que Julia puisse faire une sortie masque et tuba à Cap Tribulation, au bout de la route goudronnée. Pour ma part, j’ai repéré sur internet la « Emmagen Creek » qui est située quelques kilomètres plus au nord. J’emprunte donc avec précaution la route qui devient rapidement une piste de graviers avec de gros nids de poules, ayant en tête nos mésaventures avec l’agence de location de Magnetic island. Notre voiture automatique MG3 peine un peu dans les côtes mais j’avance doucement et je finis par arriver à un parking au départ de la randonnée pour accéder à la crique. Un panneau avertit qu’il faut un 4×4 pour continuer la route au-delà et, en effet, cela commence par un passage à gué.

Je m’enfonce seul sur le sentier dans une forêt dense, il n’y a personne à cette heure matinale. J’ai l’impression d’être remonté dans le temps aux origines du monde dans cette forêt âgée de plus de cents millions d’années. Après nos randonnées de la veille y compris la nuit, je n’ai aucune appréhension de rencontrer des bêtes dangereuses car j’ai constaté qu’il n’y en a pas ou qu’elles se cachent. Néanmoins, je reste sur le sentier pour éviter de me retrouver dans une toile d’araignée, ce que je déteste, ou, sait-on, marcher sur un serpent ou une autre bestiole.

Au bout d’une quinzaine de minutes, j’arrive à un bras de rivière où il y a une poche d’eau semi profonde entre deux petits rapides. L’eau est transparente avec une légère teinte de vert émeraude où l’on peut voir avec netteté les poissons comme dans un immense aquarium. Un large et vieil arbre est au bord et ses multiples racines entrelacées servent de terrasse pour admirer le spectacle.

Emmagen Creek: première zone de baignade
Emmagen creek: première zone de baignade

Je finis par me jeter à l’eau, c’est un délice de se baigner dans cette piscine naturelle vert émeraude au milieu de la forêt primaire avec ses grands arbres touffus. Je peux voir avec netteté mes pieds dans l’eau et les poissons qui nagent à proximité, visiblement habitués à la présence des humains qui leur donnent probablement à manger. Je retourne au bord du cours d’eau pour me lever et guetter la présence d’éventuels reptiles, je ne vois rien, je me baigne à nouveau mais pas trop longtemps car il n’y a personne donc je préfère limiter les risques, j’en ai déjà bien profité.

Ensuite, je continue sur le chemin en pensant qu’il fait une boucle mais je découvre un autre bras de rivière plus long avec une eau tout aussi magnifique, les rayons du soleil traversent le vert émeraude, on croirait que c’est un diamant. Il y a également des poissons, une immense souche d’arbre qui forme un barrage naturel et un petit muret de roche couvert de mousse. Je dois être dans le jardin d’Eden, j’adore. Toujours personne à l’horizon, y compris les crocos, je me jette donc à nouveau à l’eau en savourant ces moments.

Emmagen creek: deuxième zone de baignade
Emmagen creek: deuxième zone de baignade

Puis, je récupère la voiture et je retourne à Cap Tribulation. Ce n’est pas vraiment un village, il y a seulement un petit carrefour avec quelques commerces disséminés dans la forêt. La plage est complètement sauvage, il y a juste une petite embarcation moteur amarrée, aucune installation humaine, seulement des arbres puis du sable et enfin la mer. On a l’impression d’être au bout du monde.

Plage de Cap Tribulation

Je fais une petite balade à pied sur un chemin aménagé avec des pontons en bois au milieu de la forêt et de la mangrove, c’est très agréable de se promener en plein cœur de ce milieu naturel, les australiens sont doués pour les aménagements extérieurs qui s’insèrent bien dans leur environnement.

Ensuite, je récupère Julia qui est ravie de sa sortie dans la Grande Barrière de Corail où elle a pu notamment nager avec des tortues. Sur le chemin du retour, on s’arrête pour faire une dernière petite randonnée dans la Daintree forest mais le chemin est rapidement barré pour cause de maintenance. Dommage, je serais bien resté davantage dans cette forêt envoûtante mais c’est comme ça. Nous reprenons le ferry pour retourner à Port Douglas où nous retrouvons Emma et Marius pour passer notre dernière soirée ensemble en Australie.

En fin de journée, je me promène seul sur la longue plage de Port Douglas qui s’étend sur des kilomètres. J’éprouve déjà de la nostalgie de la Daintree forest que j’ai quitté trop vite en sachant que je n’y reviendrai sans doute jamais, je me rends compte qu’elle va me manquer après que nous soyons séparés, classique. Mais je n’ai pas à me plaindre, je voyage depuis longtemps et j’ai pu découvrir énormément de choses.

Je réfléchis aussi à mon voyage qui touche à sa fin, j’ai principalement voyagé seul en rencontrant des personnes sur la route mais, la plupart du temps, je décidais seul de ce que j’allais faire, des lieux à visiter, des hébergements, de la nourriture, des transports… Quand Bertrand m’a rejoint au Népal pour deux semaines, j’ai redécouvert la vie en communauté sur une longue durée avec le plaisir des discussions, du partage des bons moments, de l’entraide. Mais ce duo réunit nécessitait également un réglage pour s’adapter l’un à l’autre: moi avec l’habitude des auberges en dortoirs parfois un peu crado, de faire attention au budget pour un voyage au long cours mais qui peut se permettre de prendre le temps quand c’est nécessaire tandis que Bertrand a peu de temps pour ses loisirs personnels entre un boulot prenant et une future vie de famille mais son salaire peut lui permettre de faire des extras quand il part en vacances sur une durée limitée. Il fallait donc faire des concessions mais on se connaît bien car nous avons l’habitude de partir en voyage ensemble donc ce n’était pas si difficile.

Avec Julia, nous nous connaissions très peu quand on s’est dit que l’on pourrait continuer la découverte de la côte est ensemble car le timing était bon. On a appris à se connaître pendant le voyage avec parfois des envies qui n’étaient pas les mêmes dans la manière de voyager et des tempéraments différents qui ont pu mener parfois à des incompréhensions ou un peu de tension mais sans pour autant rendre impossible la poursuite de notre voyage ensemble.

L’Autre est comme un miroir, parfois déformant mais il renvoie tout de même une image de soi dont on ne se rend parfois pas compte et qu’on aimerait aussi par moments ne pas voir : les défauts, les faiblesses, les hésitations. Il faut chercher ce que l’on peut ajuster, y compris parfois l’angle du miroir pour renvoyer une image plus juste de soi, quitte à mettre un peu de lumière sur certains de ses atouts. C’est ça aussi le voyage, des rencontres humaines et la (re)découverte de soi-même, ce n’est pas seulement la visite de paysages de cartes postales qui sont certes plaisants.

Nous passons une dernière soirée tous les quatre à Port Douglas avec Julia, Emma et Marius où nous dinons dans un délicieux restaurant thaïlandais puis nous buvons quelques bières dans un bar animé par des australiens qui fêtent l’anniversaire d’un ami.

Le lendemain, nous rentrons sur Cairns, Julia est au volant et je prends quelques vidéos de cette route magnifique dont vous pouvez voir quelques extraits ci-dessous. Après avoir rendu la voiture de location, nous allons à l’aéroport où nous nous disons au revoir avec Julia après une dizaine de journée passés ensemble : Julia part pour Bali après un transit à Sydney et je m’envole pour la Nouvelle Calédonie en transitant par Brisbane.

Route de Port Douglas à Cairns

Voilà, il est temps de clore ce chapitre de l’Australie pour en ouvrir un autre qui sera le plus à l’est de ce voyage. J’ai encore découvert un beau pays avec des paysages et une culture différents des autres, il y a tellement de diversité et de beauté dans ce monde !

Il y a de nombreux endroits que je n’ai pas pu visiter en Australie qui ont l’air grandiose comme la Great Ocean Road au sud de Melbourne, la côte ouest de Perth, le rocher Uluru et j’aurais aimé également discuter avec des Aborigènes pour mieux comprendre leurs coutumes, leur culture et leur histoire mais ce sera peut-être d’autres personnes qui lisent ce blog qui feront ces découvertes et me les raconteront ensuite pour que je puisse compléter ce voyage par l’esprit.

Cap à l’est !

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Cairns – Grande Barrière de Corail

Lundi 8 mai 2023

Nous avons prévu de rester seulement une journée avec Julia à Cairns avant de louer une voiture pour explorer la côte plus au nord jusqu’à Cap Tribulation ainsi que la multi millionnaires forêt tropicale de Daintree.

Pour cette journée, je fais une sortie plongée sur un des multiples récifs de la Grande Barrière de Corail. En partant à pied de l’auberge pour rejoindre le port, j’aperçois de gros nuages gris menaçant qui me font craindre une mauvaise visibilité dans ce lieu aquatique réputé, ce serait dommage. Une fois installé dans le bateau, je relis rapidement sur internet les fondamentaux de la plongée sous-marine, notamment les gestes de la main, car cela fait longtemps que je n’en ai pas fait.

Notre navire démarre et file à vive allure sur l’océan alors qu’il y a du vent et donc de la houle qui nous secoue, je tâche de regarder droit devant l’horizon en respirant à grandes bouffées et j’arrive à éviter la nausée. Notre moniteur nous briefe sur les règles de sécurité, l’équipement et la plongée que nous allons faire puis le bateau s’immobilise au bout d’une cinquantaine de minutes.

Notre site de plongée dans la Grande Barrière de Corail

Nous nous jetons à l’eau avec nos combinaisons anti-méduses et notre équipement de plongée (bouteille d’oxygène, détendeur, stabilisateur, masque et palmes) puis nous nous enfonçons progressivement en profondeur en libérant l’oxygène de notre stabilisateur tout en équilibrant nos tympans en soufflant tout en bouchant notre nez. Je mets un peu de temps à équilibrer et mes oreilles me font un peu mal puis cela finit par passer.

Nous sommes désormais à dix-huit mètres de profondeur avec trois autres plongeurs et notre moniteur. Nous longeons un récif coralien face au courant afin de pouvoir revenir plus facilement.  Finalement, la visibilité est plutôt bonne, on peut distinguer nettement les couleurs variées des coraux et des poissons et, lorsque des rayons de soleil transpercent les eaux par intermittence, on peut admirer les couleurs vives de tous ces êtres vivants sous cette eau bleu turquoise, c’est magnifique.

Les poissons nagent calmement les uns à côté des autres en harmonie et en se frôlant parfois, ils ont visiblement l’habitude des nageurs et on peut s’en approcher sans qu’ils s’enfuient. Il y a des poissons de toutes tailles avec des formes et des couleurs variées, certains picorent les coraux avec une sorte de bec. Malheureusement je n’avais pas de caméra amphibie donc il faudra vous contenter de mes descriptions.

Au bout d’une quarantaine de minutes, nous refaisons surface et je repars aussitôt à l’eau avec un masque et un tuba pour continuer d’observer ce monde sous-marin fascinant. On voit très bien également à la surface de l’eau car les coraux sont proches et les poissons, même les gros, s’y déplacent sans craintes.

Ensuite, nous remontons à bord et le bateau nous emmène sur un deuxième site de plongée après avoir fait une rapide pause déjeuner. Cette fois-ci, on voit un gros banc de poissons, il est tellement dense que l’on ne peut plus voir la surface de l’eau, c’est impressionnant toute cette vie qui grouille dans ces fonds marins. Par contre, on ne voit pas de tortues ni de raies ou de petits requins mais c’est le jeu, le spectacle est déjà grandiose et c’est une de mes meilleures sorties plongées. En revenant sur le bateau, du sang coule de mon nez lorsque j’enlève mon masque mais le moniteur me rassure en me disant que cela peut arriver à cause de la pression et que ce n’est pas grave. Je retourne donc faire du masque et tuba avant que nous retournions à Cairns.

En arrivant sur le port, je fais une petite balade le long des quais et je découvre une très belle piscine ouverte, le « lagon » de Cairns, qui a des dalles d’un côté et du sable de l’autre avec une légère pente pour entrer facilement dans l’eau, c’est très agréable.

Le lagon de Cairns

Ensuite je retrouve Julia à l’auberge puis, le soir, on boit un verre avec Emma et Marius qui ont rejoint Cairns dans la journée avec leur 4 x 4 et nous nous donnons rendez-vous dans deux jours pour visiter la forêt de Daintree où nous dormirons dans une auberge en plein milieu des arbres.

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Whitsunday islands – Airlie Beach

Du 1er du 3 mai 2023

Après un long voyage en bus de nuit, j’arrive tôt le matin à Airlie Beach, un peu assoupi. Il fait beau, je me dirige vers le front de mer près du centre-ville sachant que la réception n’est pas encore ouverte pour déposer mon sac. La mer est plate, il n’y a pas ou très peu de vagues dans cette partie de l’Australie car elles sont stoppées par la grande Barrière de Corail. De plus, la baie de Airlie Beach semble à l’abri du vent grâce aux îles montagneuses au large et au relief autour de la ville. La couleur de l’eau est attirante mais des panneaux alertent sur le risque de minuscules méduses qui sont très dangereuses, elles peuvent créer de graves lésions sur la peau mais aussi tuer en quelques minutes en raison de la puissance de leur venin. Donc la baignade est interdite ou alors il faut une combinaison spéciale.

Heureusement, il y a une grande piscine en bord de mer avec du gazon autour qui est très agréable, il n’y a quasiment personne en ce début de matinée donc j’en profite pour me baigner en toute tranquillité, cela m’aidera à me réveiller. Nous sommes désormais sous les tropiques donc la météo est sensée être meilleure que dans le sud de l’Australie et, effectivement, il fait beau et les températures sont plus élevées.

Piscine extérieure de Airlie Beach, appelée “lagon”

Ensuite, je prends mon petit-déjeuner à côté de la piscine puis je dépose mon sac à l’auberge et je fais une balade le long de la côte. La couleur de l’eau est belle et le chemin est bien aménagé mais c’est un peu trop urbanisé à mon goût, il y a de grande jetée qui protègent des ports de plaisance remplis de yachts ou de bateaux à voiles de luxe qui sont généralement utilisés pour faire une croisière aux îles Whitsunday.

Port de plaisance à Airlie beach

Nous avons prévu de les découvrir ensemble avec Julia, une française que j’ai rencontrée à un cours de surf à Byron Bay avec son amie Claire. Elles avaient loué un van pour découvrir la côte est de Melbourne à Brisbane puis Claire est repartie et Julia ayant prévu d’aller jusqu’à Cairns, on s’est dit que l’on pourrait faire le reste du voyage ensemble. Julia me rejoindra le lendemain, en attendant, j’en profite pour mettre à jour mon blog et préparer la suite du voyage. Le soir, c’est la cohue dans la cuisine de l’auberge où il y a seulement trois casseroles pour un site d’hébergement immense d’une capacité de plusieurs centaines de personnes alors que les pâtes à la sauce tomate est le plat le plus populaire chez nous autres voyageurs d’Australie…

Les îles Whitsundays font parties des incontournables de la côte est australienne et, à juste raison, comme vous pourrez le découvrir dans cet article. Mais cela signifie qu’il y a une forte demande et mieux vaut s’y prendre en avance pour réserver une croisière. Nous voulions initialement faire un séjour en bateau de deux jours et deux nuits mais il n’y avait plus de créneaux quand nous avons cherché une semaine avant et nous n’avons pu réserver que pour une sortie d’une journée, ce qui est déjà très bien.

Coucher de soleil sur le port de plaisance de Airlie Beach

Nous commençons avec Julia la sortie bateau tôt le matin en embarquant sur un immense catamaran violet du nom de Camila, il y a une quarantaine de passagers et un équipage de six ou sept personnes. Le capitaine nous présente au micro le programme de la journée ainsi que les règles de sécurité tandis que nous faisons cap sur les îles Whitsundays au moteur. Ensuite, quand nous sortons de la baie et que le vent devient plus puissant, le bateau est placé face au vent puis la grand-voile est hissée avec un mécanisme automatique et ensuite le génois est étiré. Notre navire est probablement un ancien bateau de courses et nous voguons sur les flots à une vitesse moyenne d’environ douze nœuds sans trop ressentir les à-coups des vagues. C’est très agréable et il y a suffisamment d’espace à bord pour que chacun puisse trouver un emplacement qui lui convienne, confortablement assis sur un siège à l’arrière ou bien installé à l’avant sur les filets entre les deux coques du catamaran ou debout à la proue du bateau.

Après environ deux heures de navigation, nous arrivons à la première étape pour découvrir la plage la plus célèbre, car la plus belle, de ces îles et elle est également classée parmi les dix plus belles plages au monde selon notre capitaine : il s’agit de Whitehaven beach (la plage de have blanc en français).

Nous débarquons par groupes successifs à l’aide d’un canot moteur de l’autre côté de l’île où la plage nous est cachée par une colline que nous gravissons pour atteindre ensuite un point de vue magnifique sur cette plage qui mérite bien sa réputation. Nous la découvrons au dernier moment avec Julia après une marche au milieu des arbres, l’effet n’en est que plus saisissant. Des pontons en bois ont été installés avec des promontoires afin d’accueillir les nombreux visiteurs et d’offrir une vue panoramique.

Le blanc du sable se marie au vert émeraude de l’eau avec des teintes variant suivant la profondeur du sable ou de la présence de coraux. A cela s’ajoute le vert plus foncé de la végétation sur les côtes autour. C’est paradisiaque.

On prend notre temps pour admirer ce paysage unique et faire des photos pour en garder un souvenir plus fiable que nos mémoires même si, encore une fois, il ne peut restituer entièrement la palette de couleurs et ses formes majestueuses, surtout avec mon téléphone de qualité moyenne.

Whitehaven beach toujours

Ensuite, nous descendons nous promener sur la plage, il y a aussi un risque de méduses dans cette zone donc il est fortement recommandé de se baigner en combinaison qui donne des allures de Télétubbies ou d’extraterrestres d’un film de science-fiction à petit budget du style « La soupe aux choux ». Je me baigne tout de même dans cette tenue, ce n’est pas trop désagréable mais ce serait bien mieux de pouvoir s’en passer, c’est bien le seul défaut de ce lieu magique.

Whitehaven beach toujours

Nous retournons à bord de notre catamaran pour déjeuner puis nous faisons une nouvelle étape pour nous baigner en combinaison avec masques et tubas au-dessus de coraux. La visibilité n’est pas très bonne sur les premiers mètres mais, en plongeant plus profond, on peut découvrir toute la diversité de formes et de couleurs de ces organismes vivants qui semblent respirer au rythme des courants marins qui les traversent. On peut également les observer plus facilement aux endroits où le massif coralien est plus proche de la surface mais il faut bien faire attention à ne pas les toucher car ils sont très fragiles. Il y a une profusion de poissons de couleur unie ou multicolores, avec des rayures ou des points, un corps arrondi ou allongé, de toutes tailles, un nombre et des formes de nageoires variées, ces fonds marins fourmillent de vie et de diversité.

Je ne me lasse pas de les observer sous tous les angles en essayant de rester le plus longtemps possible sous l’eau pour suivre les bancs de poissons ou longer les massifs coralliens. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu autant de vie colorée sous l’eau. N’ayant pas de caméra amphibie, je ne peux malheureusement pas vous partager ces images, il faudra vous user de votre imagination en espérant que ma description soit suffisante.

Après une bonne heure, l’équipage sonne le rappel et tente d’amadouer les derniers nageurs sous-marins comme moi en nous indiquant que les bières sont désormais en libre-service sur le bateau (c’était inclus de la formule mais interdit d’en consommer avant la sortie masque et tube). Donc après avoir nagé dans un corps liquide, c’est désormais au tour du liquide de s’écouler dans mon corps et aussi un peu dans mon esprit.

Le bateau fait cap sur le port, la journée touche à sa fin en nous offrant une belle lumière du soleil, tout le monde est détendu en buvant sa boisson face à la mer qui nous entoure et en écoutant de la musique entraînante diffusée par les enceintes. Je me sens bien, très bien même et j’aurais bien aimé que le bateau fasse un détour pour prolonger ce moment enivrant pour tous les sens.

Retour à Airlie Beach sur notre Catamaran Camila

Le lendemain, nous partons en bus pour découvrir une nouvelle île le long de la côte est : à suivre !

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Magnetic island – Townsville

Nous arrivons avec Julia à la cité portuaire de Townsville en fin de matinée après un trajet en bus de plusieurs heures sans encombre. On comptait initialement aller directement sur l’île Magnetic island qui est à une vingtaine de minutes en ferry mais il n’y avait pas de logements intéressants pour cette nuit donc on a choisi de rester à Townsville puis de rejoindre l’île de lendemain.

C’est une ville relativement importante en population avec quasiment deux cent mille habitants dont une importante garnison militaire sachant que cette ville fut une importante base pour les armées américano-australienne pendant la seconde guerre mondiale afin de planifier et lancer des attaques contre les forces japonaises qui stationnaient sur des îles proches et protéger l’Australie d’une invasion. Il y a d’ailleurs d’anciens forts sur les hauteurs de la ville, sur les côtes et sur l’île de Magnetic island.

Après avoir déposé nos sacs à l’auberge, nous commençons la visite par le centre-ville qui est tout petit et très peu animé puis nous longeons le front de mer, toujours aussi bien entretenu dans le style « Aussie » avec de nombreux parcs, des voies piétonnes, des jeux pour enfants, des plages surveillées avec filet de sécurité contre les méduses, des toilettes et douches publiques propres. Il y a également une piscine publique en plein air comme à Airlie beach, généralement dénommée « lagon » dans la plupart des villes australiennes côtières qui sont sous la menace de ces méduses.

La balade est agréable bien que l’on croise peu de monde, on remarque par contre avec Julia qu’il y a une communauté relativement importante de personnes d’origines aborigènes dans cette ville. C’est la première fois que j’en vois depuis que je longe la côte est de l’Australie et nous en verrons ensuite régulièrement dans les villes plus au nord.

Ensuite, nous nous dirigeons vers une montagne de granite rouge qui domine la ville à une altitude d’environ trois cents mètres. On peut la voir de loin, sa masse est impressionnante, c’est une sorte de rocher Uluru en bord de mer en guise de lot de consolation pour les voyageurs comme moi qui n’ont pas le temps de visiter ce site parmi les plus célèbres de l’Australie.

L’ascension est raide avec de hautes marches à gravir, le cœur bat à toute vitesse et le souffle se fait court mais nous avons l’habitude de marcher toute la journée donc nous arrivons à maintenir notre effort. A l’arrivée au sommet, nous découvrons les nombreux points de vue panoramique sur les alentours grâce à des plateformes et des chemins aménagés. Nous pouvons voir Magnetic island, une presqu’ile, le centre de Townsville et la vallée autour qui est entourée par une petite chaine de montagnes tandis que le soleil se couche.

Le soir, nous cuisinons à l’auberge et nous y faisons la connaissance d’un sympathique couple de jeunes anglo-irlandais qui travaillent et voyagent en Australie. Ils ont quitté Melbourne pour visiter la côte est et désormais ils cherchent un nouveau travail dans cette région. On entend pas de témoignages de voyageurs en Australie qui ont du mal à trouver du travail mais ils ont l’air confiant donc on leur souhaite bonne chance !

Le lendemain, nous rejoignons tôt dans la matinée l’île Magnetic island et nous faisons la connaissance de deux jeunes français sur le ferry, Markus et Emma, qui vont dans la même auberge que nous. Ils ont travaillé plusieurs mois dans un centre d’élevages de chevaux de compétitions grâce à leurs connaissances dans ce domaine et leur culot pour dégoter ce type de travail assez original. Ils nous décrivent les conditions de vie des animaux qui ne sont pas toujours réjouissantes car leurs propriétaires les voient davantage comme une valeur marchande plutôt qu’un être vivant et ils pensent aux profits bien avant leur bien-être mais ce fut visiblement une belle expérience malgré tout avec des animaux attachants et des collègues et patrons sympathiques.

Notre auberge est bien située et agréable, au bord de la plage avec des dortoirs de six ou huit lits dans des maisonnettes aux toits très pointus comme des tipis, une piscine et de grands espaces communs.

Avec Julia, nous partons à pied à la découverte de l’île en commençant par la côte sud-ouest qui est juste à côté. Les plages sont très tentantes mais il y a toujours un risque de méduses donc il faut se cantonner aux quelques zones protégées avec un filet, surtout que je n’ai pas de combinaison Télétubbies. Il y a un beau soleil et l’eau bleu turquoise est magnifique, Magnetic island a peu d’habitations, elle est recouverte de forêts et il y a beaucoup de rochers en bord de mer qui ressemblent à d’immenses galets polis par la mer.

Il y a également des zones de mangroves, notamment sur la côte ouest de l’île mais l’accès est plus difficile avec une route peu entretenue probablement en raison du faible nombre d’habitations de ce côté, la plupart des habitants ont un 4×4.

Ensuite, nous continuons notre balade en retournant vers le sud de l’île où l’on trouve un merveilleux endroit pour notre picnic à l’ombre d’un rocher avec vue sur la mer turquoise.

Pas mal comme vue pour un picnic, non?

Puis on se sépare, je fais une longue randonnée dans l’intérieur des terres tandis que Julia retourne vers l’auberge tout en se promenant dans les environs. Mon chemin s’enfonce dans la forêt en enjambant les collines, je croise mon premier kangourou, heureux comme un enfant, même si c’est une espèce de kangourou dont la taille est petite par rapport à ses congénères de l’outback. Il y a quelques beaux points de vue très joli sur les côtes de l’île mais il faut marcher longtemps et je ne croise quasiment personne.

En fin de journée, on se rejoint à l’auberge avec Julia et nous allons à pied vers un point de vue panoramique sur le haut d’une colline pour admirer le coucher du soleil. Je me trompe de chemin et on se retrouve à marcher en Crocs pour moi et en claquette pour Julia dans des broussailles pleines de terre et à escalader des rochers en espérant ne pas croiser d’araignées ni de serpents. Finalement, on retrouve le chemin et nous arrivons juste avant pour le coucher du soleil, c’est beau mais sans être inoubliable, ce n’est pas faute d’avoir essayé plusieurs fois ces derniers jours ! Par contre, c’est un soir de pleine lune et on la voit nettement avec sa lumière qui trace une voie blanche brillante en se reflétant sur la mer.

Le soir, nous dînons à l’auberge et on prend un verre avec Marius et Emma qui ont loué chacun un scooter sur l’île pour deux jours. Nous avons décidé d’en louer également un chacun avec Julia le lendemain pour découvrir plus facilement l’île car il y a du dénivelé et ce sera un bon exercice pour Julia avant de continuer son voyage en Asie alors qu’elle n’a encore jamais fait de scooter.

Le lendemain, la gérante de l’agence de location de deux roues nous montre bien sur un plan les routes qui sont autorisées pour ses véhicules et indique la route à l’ouest que l’on ne pas emprunter car elle est en mauvais état. C’est embêtant car l’île est déjà petite et il n’y a finalement pas beaucoup de distance à parcourir. De plus, Emma et Marius nous ont dit qu’ils sont allés sur cette route la veille et ils s’en sont sortis sans casse.

Julia se fait expliquer les fondamentaux de la conduite par le mécano puis on fait un test autour d’un pâté de maisons avant de se lancer à la découverte de l’île. Les scooters sont minuscules, il y a de la place uniquement pour le conducteur, ils ont un style rétro assez sympa comme un vespa avec un phare avant rond et ils peuvent rouler à une vitesse maximale de cinquante kilomètres heures mais, dans les montées, je me traîne péniblement à trente.

Au bout d’une quinzaine de minutes nous avons déjà traversé l’île du sud au nord ! Nous retournons ensuite sur nos pas afin de faire une boucle à pied en suivant un chemin reliant d’anciennes fortifications et à travers un parc où nous croisons quelques koalas faisant la sieste dans les arbres.

La randonnée offre de beaux points de vue sur les criques de l’île entourées par la végétation et les roches polies, on pourrait se croire en Corse comme le dit Julia. Fort heureusement, les bunkers n’ont pas eu à servir contre une invasion japonaise et ils servent désormais de plate-forme panoramique pour les touristes.

Après avoir déjeuner sur une plage, nous allons en scooter sur une jetée en bord de mer qui permet de rejoindre un site où il y a toute une colonie de petits kangourous qui ont l’habitude d’être nourris à cet endroit. Ils ne sont pas aussi impressionnants que leurs grands cousins mais on les voient quand même sautiller de temps un temps et une femelle abrite un bébé dans sa poche avant.

Comme il est encore tôt et qu’il n’y a plus grand chose à faire, on décide d’aller en scooter dans la “zone interdite” à l’endroit où nous avons été la veille dans les mangroves car nous savons que la route est peu accidentée. Julia passe devant et se débrouille très bien en prenant soin d’éviter les nids de poules et en roulant doucement. Je fais attention aussi car, avec mon poids, j’ai l’impression que le châssis du scooter se rapproche dangereusement du sol.

Nous y arrivons sans problème et, encouragés par ce succès sachant que Emma et Marius sont allés au bout de la route interdite, nous décidons également de franchir le Rubicon tout en restant prudents. Cette fois-ci, la route est nettement plus endommagée, il y a de nombreux nids de poules, voir de gros trous qu’il faut contourner prudemment et des passages à niveaux heureusement non inondés. Nous ne croisons que des 4×4 dans le sens opposé qui sourient en voyant nos frêles montures mais nous tenons bons et cela permet à Julia d’être dans des conditions proches de certaines routes d’Asie.

On passe partout avec ces scooters

On arrive finalement au bout de la piste avec une plage en récompense, nous sommes fiers de nous. Le retour se fait sans problème, nous espérons juste que l’agence de location n’a pas d’informateurs car ce sont les seuls à louer des scooters sur l’île et ils ont chacun un nom à l’avant.

Objectif atteint!

Puis nous retournons à la plage du nord pour voir un assez beau coucher de soleil malgré des nuages.

Coucher de soleil à Horseshoe bay

Le soir, nous dînons avec Emma et Marius dans un excellent restaurant mexicain avec un serveur local très particulier comme vous pouvez le voir sur la photo.

Nous sommes fiers de leur annoncer que nous avons fait la route interdite mais ils nous font une grimace. En effet, ils ont rendu leurs scooters en fin de journée et la gérante a découvert qu’ils y avaient été et ne leur a pas rendu la caution de cent dollars chacun. C’est la douche froide, on tente d’en savoir plus sur comment elle a pu savoir mais ils n’ont pas bien compris ce qu’elle leur a dit. On inspecte nos scooters mais on ne trouve rien d’abîmé, j’hésite à les laver à l’éponge mais je ne les trouve pas très sales à la lumière des lampadaires en comparaison à ce que j’ai pu voir en Asie donc je me dis que ça devrait aller, mauvaise décision…

En effet, le lendemain matin, après une rapide observation des scooters par la gérante, elle nous demande d’un ton innocent si nous avons été dans la zone interdite et nous répondons tout autant innocemment que non. Peu convaincue, elle nous demande d’une voix sèche pourquoi ils sont plein de poussière. On ne s’attendait pas à cette question en pensant qu’elle s’appuierait sur une éventuelle casse de matériel mais on demande à voir. Alors, elle touche du doigt l’arrière des gardes boues où l’on voit des traces en précisant que cela n’arriverait pas si nous étions restés sur les routes autorisées. Nous maintenons quand même notre version en arguant que toutes les routes ne sont pas si propres que cela mais d’un ton moins assuré et elle réitère fermement ses accusations en haussant la voix tout en refusant de nous rendre nos cautions. On propose de laver les scooters nous-même mais elle indique qu’il faut démonter certaines pièces et donc cela ne peut être fait que par des personnes expérimentés avec un coût de main d’œuvre et d’immobilisation à la clef. Nous finissons par abandonner piteusement, c’était le prix à payer pour avoir été dans cette zone mais je m’en veux de ne pas avoir laver un minimum les scooters, peut-être que ce serait passé inaperçu.

Ensuite, on prend le ferry pour retourner à Townsville avec Julia. En attendant notre bus pour Cairns, nous nous promenons à nouveau dans le centre-ville qui est bien plus animé que la dernière fois. C’est le dimanche, une avenue principale est entièrement piétonnisée pour accueillir un marché. Il fait beau, ce qui rend plus attrayant la ville et son bord de mer, notamment avec la présence de ses habitants qui se baignent dans les zones prévues, font picnic, du sport, c’est pas si mal comme ville finalement.

A noter lors de notre trajet en bus pour nous emmener à Cairns, un arrêt intéressant dans une petite ville dénommée Cardwell qui est située en bord de mer avec une belle plage sauvage où l’on a le temps de se dégourdir les pattes, c’est le meilleur arrêt de bus de mon voyage en Australie !

Arrêt pendant le trajet en bus en bord de mer à Cardwell
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Australie

Frazer island – Hervey bay

30 avril 2023

L’île de Frazer est très célèbre parmi les voyageurs visitant l’Australie, c’est la plus grande île de sable au monde mesurant une centaine de kilomètres de long et une largeur variable allant jusqu’à vingt-quatre kilomètres. Elle possède à l’intérieur de ses terres des lacs d’eau douce, des lagons, de la mangrove et d’autres types de végétation. Elle est connue aussi pour abriter une espèce de chiens sauvages : les dingos. De juin à septembre, on peut apercevoir des baleines qui reviennent de l’Antarctique pour donner naissance près de la grande barrière de corail.

Il est possible de parcourir les immenses plages de sables blancs désertes de cette île en 4×4 en faisant attention à la marée et les eaux turquoises ajoutent au charme de cette île. Tous ces éléments font que c’est quasiment une étape incontournable pour les touristes sur la côte est. Néanmoins, j’ai hésité jusqu’au dernier moment pour la visiter car je n’étais pas suffisamment convaincu que c’était un lieu exceptionnel qui justifiait une dépense conséquente pour la découvrir étant donné que les conditions d’accès sont difficiles.

Finalement, je me suis laissé tenter car c’était le seul point d’intérêt à faire dans cette zone avant une longue étape en bus et toutes les personnes rencontrées qui avaient visité cette île me conseillaient de le faire. Donc j’ai réservé une journée de visite pour une centaine d’euros sur un grand bateau moteur muni de kayaks, de palmes, de masques et de tubas pour découvrir une partie de la côte ouest de l’île.

Ce fut une jolie balade avec de belles grandes plages de sables blancs et de l’eau turquoise, on a pu faire du kayak sur des cours d’eau formant des serpentins à l’intérieur des terres et dont l’eau devient progressivement douce. On a pu voir de loin des dingos et aussi quelques dauphins au moment du coucher de soleil mais, personnellement, j’ai pris plus de plaisir et j’ai eu plus d’émerveillements à parcourir à pied les côtes de Port Macquarie, de Byron Bay et de Noosa Heads.

En Australie, il y a tellement de sites d’exceptions à voir qu’il faudrait au moins un an pour tout parcourir et un gros budget car certains sont difficiles d’accès donc il faut parfois choisir entre la plus grande île de sable du monde, la plus grande forêt de mangrove, la plus grande barrière de corail, les plus belles îles coraliennes… Je n’ai pas envie de passer à côté de sites exceptionnels dans cette région car je ne suis pas sûr d’y retourner mais il faut bien mettre une limite par manque de temps mais aussi de budget car les coûts de mon voyage montent en flèche par rapport à l’Asie.

En dehors des animaux, ce fut l’occasion de découvrir une nouvelle catégorie d’australiens qui se rapprochent des américains (en généralisant) avec des moyens démesurés pour faire une simple sortie camping sur l’île : un 4×4, une remorque pour transporter un petit bateau de pêche avec tout le matériel qui va avec, des tentes pour cuisiner, dormir ou même se doucher, des enceintes dignes d’une boite de nuit… Une canette de bière à la main, le torse nu et musclé, éventuellement un grand chapeau sur la tête pour se protéger du soleil, ils font du sport sur la plage ou discutent. Le lundi 1er mai est férié en Australie donc c’est l’occasion pour eux de faire un long week-end en famille ou entre amis.

La veille, en arrivant à Hervey Bay avant d’embarquer pour l’île Frazer, j’avais assisté à une sorte de défilé d’anciennes grosses voitures américaines (Chevrolet, Mustang…) qui faisaient vrombir leurs moteurs sous les yeux de spectateurs assis sur leurs fauteuils de camping au bord de la route, là aussi cela me faisait penser aux américains. Il n’y a pas que des surfeurs en Australie.

Défilé d’anciennes voitures américaines à Hervey Bay
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Australie

Noosa Heads

Du 26 au 29 avril 2023

En arrivant à mon auberge de Noosa Heads, j’ai le présentiment que le lieu va être sympa. C’est une ancienne maison de la fin du XIXème siècle, tout en bois, disposant de nombreux espaces communs confortables et les dortoirs sont de petites tailles avec seulement quatre lits. L’habitat est bien conservé tout en ayant des équipements de qualité et propres.

Mon auberge à Noosa Heads: Halse Lodge

Comme à mon habitude, je pars aussitôt faire un tour des environs en longeant un chemin côtier toujours aussi bien aménagé dans le style « Aussie » (abréviation locale d’australien) avec de belles vues sur des plages sauvages où seuls des surfeurs s’aventurent en raison des forts courants et des hautes vagues. Je suis bien content d’avoir réservé trois nuits dans ce lieu afin d’en profiter pleinement en retrouvant la belle nature et la quiétude que j’avais apprécié à Port Macquerie et dans une certaine mesure à Byron Bay.

Noosa Heads est un autre lieu très prisé des surfeurs qui sont toujours aussi pressés de rejoindre les vagues en courant, les cheveux au vent et les muscles du haut du corps saillants avec des tatouages. La météo est toujours capricieuse, je me fais copieusement rincer plusieurs fois pendant ma balade mais cela ne m’empêche pas d’avancer.

Sur le retour, je vois à nouveau des dauphins qui sautillent dans l’eau à proximité des surfeurs, cela en devient presque une habitude. J’observe longuement les surfeurs patientant assis sur leurs planches en attendant leur tour ou LA bonne vague puis, quand c’est le moment, ils tournent le dos à la mer, s’allongent sur leur planche, donnent quelques coups de pagaie avec leurs mains puis, lorsqu’ils sont au haut de la vague, ils bondissent debout sur leur planche, les jambes légèrement fléchis, les bras servant de stabilisateur et regardant droit devant. Ils prennent rapidement de la vitesse en devançant légèrement la vague, généralement ils essaient ensuite de faire des virages pour rester sur la vague tout en évitant les têtes et les planches des surfeurs, certains tentent avec plus ou moins de succès de ne pas se faire aspirer par les hauts rouleaux qui s’écrasent avec fracas puis, si la vague ne les a pas fait chuter ou avaler, ils finissent par sauter à l’eau d’eux-mêmes pour revenir à la nage vers la zone de prise des vagues et ainsi de suite.

Les dauphins sont de la partie
Démonstration de surf

Devant ce spectacle, je ne peux rester les bras croisés et je décide de louer une planche de surf deux matins d’affilé afin d’essayer de mettre à profit les enseignements que j’ai reçu à Byron Bay. La première heure ce n’est pas glorieux, je découvre la zone de surf que m’a conseillé le loueur, il y a un courant fort au milieu qui me fait dériver rapidement parallèle à la côte et j’ai beaucoup de mal à trouver le bon moment pour prendre une vague. Enfin, disons plutôt le reste d’une vague après qu’elle ait cassé en formant une sorte de bouillon blanc, c’est en quelque sorte le petit bain pour les surfeurs débutants tandis que ceux qui ont de l’expérience (la majorité ici) vont plus au large pour prendre les vagues avant qu’elles se fracassent sur la surface de la mer. Après de nombreuses tentatives, j’arrive enfin à prendre de la vitesse en me plaçant au bon endroit. Au début, je reste couché sur la planche puis je tente de me lever, je tombe, je réessaye et j’arrive après deux bonnes heures de pratique à me lever et à avancer sur la planche sur plusieurs mètres. Ce n’est pas aussi impressionnant que les surfeurs australiens mais je prends du plaisir, c’est le plus important. J’ai la peau au niveau des genoux qui commence à rougir à force de me frotter à la planche en me levant.

Le lendemain, je connais déjà les lieux donc je retrouve plus rapidement mes repères et j’arrive à me lever sur la planche plusieurs fois de suite en avançant parfois sur plusieurs dizaines de mètres, c’est grisant ! Mais il me suffit de regarder plus au large pour constater l’écart de niveau avec les surfeurs expérimentés, certains semblent rester dans l’eau du matin au soir, ils sont infatigables. Le loueur de planches sur la plage est le profil typique du surfeur « aussie », les cheveux longs et blonds, la silhouette affutée, un grand sourire, détendu. Il me fait cadeau de mes heures de dépassement de location lorsque je m’apprête à le régler : « no worries mate, have fun », j’adore.

L’après-midi, je me balade sur les chemins côtiers en essayant de passer entre les gouttes. Lors de la dernière journée, il y a un beau ciel bleu qui me fait redécouvrir les paysages en mode couleurs et c’est encore plus beau. Je serais bien resté plus longtemps mais j’ai encore beaucoup d’endroits à découvrir et de kilomètres à parcourir et de toute façon je ne pouvais pas prolonger d’une nuit car c’était le week-end et l’auberge était au complet. J’assiste encore à de belles démonstrations de surfeurs, ça donne envie de continuer, le cadre est génial pour la pratique de ce sport, de cette passion.

Magnifiques plages désertes sous le soleil

Au coucher du soleil, le public s’installe sur le rivage, autant pour admirer les lumières colorées de l’astre à son crépuscule que les prouesses des surfeurs dont on aperçoit encore les silhouettes sombres qui défient les vagues inlassablement.

Les soirs à l’auberge sont calmes, la plupart des occupants sont visiblement là pour profiter de la nature pendant la journée comme moi, notamment l’un de mes colocataires anglais qui surfe tous les jours, matin et après-midi, depuis une semaine.

Le jour de mon départ, en attendant à la gare routière mon bus pour une nouvelle destination, je lis quelques articles d’un journal local laissé sur un banc. Je suis amusé par les sujets traités, la grande polémique du moment qui fait les titres de la Une, c’est la plantation de conifères traditionnels de l’Australie, les bunyas, sur une rue qui suscite la controverse en raison des épines et des pommes de pins qu’ils déposent sur les trottoirs avec le risque de blesser notamment les personnes qui marchent pieds nus. On est bien loin des grandes manifestations et des nombreux sujets de tensions qui remplissent quotidiennement nos journaux en France ! Il y a aussi un article avec la photo d’un immense python que des habitants ont aidé à traverser une rue pour rejoindre son habitat naturel qui se trouve être la nature environnante tout simplement et non pas un zoo comme chez nous 😊 Il s’agit d’un journal local mais je sens quand même que l’on n’est pas dans le même climat social qu’en France, les conditions de vie ne sont pas les mêmes non plus.

Allez, pour conclure j’ajoute une vidéo du sport phare de Noosa Heads, une nouvelle destination coup de cœur de mon parcours en Australie!

Vive le surf!
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Australie

Brisbane (via Gold Coast)

Du 23 au 25 avril 2023

Après Byron Bay, je fais une étape d’une nuit dans la ville de Gold Coast où il y a une célèbre plage dénommée « surfer’s paradise » mais elle n’a de paradis que le nom et d’ailleurs il n’y a pas de surfeurs.

La ville est ultra moderne avec de hautes tours en verre au milieu de larges avenues remplies de magasins où déambule une foule cosmopolite pour acheter, boire et manger mais peu vont se baigner et encore moins surfer. De toute façon, les plages n’ont pas grand intérêt à mes yeux car elles sont étalées en longueur sans relief et balayées par le vent. Bref, j’ai décidé de ne pas y consacrer un article dédié et je vous déconseille de vous y arrêter ou alors simplement pour quelques heures.

On y retrouve quand même toujours la propreté et le bon aménagement côtier de l’Australie qui permet de se promener facilement en bord de mer et je vous mets ci-dessous quelques photos pour vous faire une idée.

Le lendemain, je patiente toute la journée dans mon auberge en attendant mon bus en fin de journée, j’en profite pour mettre à jour le blog et aller chez le coiffeur en demandant toujours la même coupe, classique. Je suis soulagé de quitter cette ville sans charme et je tâcherai de faire plus attention pour les prochaines fois. J’arrive à Brisbane sous la pluie, depuis que je suis arrivé en Australie il pleut très régulièrement en alternant brusquement avec le soleil, il faut toujours avoir un vêtement de pluie sur soi même si le ciel est bleu car la météo peut changer très rapidement, c’est comme en Bretagne.En arrivant à mon auberge, on me dit que je ne peux pas y entrer car c’est pour les jeunes de dix-huit à trente-cinq ans et j’ai tout juste trente-six ans depuis un mois. J’essaye de négocier mais le réceptionniste reste inflexible, heureusement il y a d’autres auberges à proximité. Cet épisode me donne un coup de vieux, je suis passé dans la tranche supérieure et je me demande parfois si ce type de voyage est de mon âge en voyant les autres pensionnaires des auberges qui sont en majorité plus jeunes, voir très jeunes notamment en Australie. Mais bon, chacun fait sa vie et pour moi c’était le bon moment, aucun regret.Finalement, ma nouvelle auberge est très sympa, elle a une vue géniale sur la ville de Brisbane avec ses tours du centre d’affaires illuminées le soir et il y a une immense terrasse avec piscine. La cuisine commune est dans les mêmes proportions, je recommence à me cuisiner des plats, très basiques pour le moment à base de pâtes et de sauce tomates et le midi c’est picnic. Je connais désormais les principales chaines de supermarché et je commence à identifier les produits locaux qui me correspondent, ça me change de la street food en Asie.

Le jour suivant est férié pour les australiens afin de rendre hommages aux forces armées du pays et aux anciens combattants. C’est le ANZAC day (Australian and New Zealand Army Corp). La date du 25 avril a été choisie car c’est le jour du débarquement de ce corps armée dans les Dardanelles (désignée comme la bataille de Gallipoli par les australiens) lors de la Première Guerre Mondiale avec pour objectif final de conquérir Istanbul pour prendre à revers les forces de l’Axe. Mais ils durent abandonner après de nombreux mois de combats meurtriers face à la résistance acharnée des turcs sous le commandement de leur future leader Atatürk.

J’arrive dans le centre-ville en plein préparatif pour le défilé, il y a de nombreux groupes disparates : des militaires en uniformes de tous types avec notamment des kilts, des anciens combattants en civils arborant leurs médailles militaires et accompagnés parfois par de la famille, il y a également des fanfares et de jeunes écoliers, tous en uniformes, des infirmières.

Le défilé commence sous le soleil et les applaudissements de la foule qui est nombreuse puis, une faible pluie tombe par intermittence mais les spectateurs restent en place et continuent de taper dans leurs mains, le flegme australien.

Début du défilé

Je suis le défilé à pied pour découvrir en même temps le centre de Brisbane qui est moderne et qui a, comme à Sydney, de grands espaces pour les piétons et de la verdure.

Puis, je visite le jardin botanique qui est très agréable avec ses nénuphars et ses dragons d’eau.

Ensuite, je continue la visite en traversant la rivière Brisbane grâce à l’une des nombreuses passerelles piétonnes de la ville et je suis stupéfait de découvrir en plein centre-ville une immense piscine à ciel ouvert qui est accessible pour tous, gratuitement, avec une plage de sable et des palmiers. Clairement, « Paris sur Seine » est un niveau en-dessous et c’est une piscine qui est probablement ouverte toute l’année au vu des températures douces dans cette contrée, même en hiver.

Par contre, en m’éloignant un peu des zones fréquentées et touristiques, je trouve plusieurs campements de fortune dans des parcs avec des caddies qui me rappellent que tout n’est pas idyllique, surtout pour certains et même en Australie.

Yann m’avait indiqué que, pendant le ANZAC day, il était exceptionnellement autorisé de miser de l’argent dans certains bars en jouant à « pile ou face » qui s’appelle ici « heads or tails » (têtes ou queues de derrière). La règle du jeu est simple, chacun peut miser avec une autre personne une somme en liquide dont le montant varie généralement entre cinq dollars et cinquante dollars même si j’ai vu des mises plus élevées. Pour trouver une personne avec qui miser, il faut agiter le billet de la somme que l’on souhaite mettre en jeu en le posant contre son front si on veut parier sur « heads » ou au-dessus de la tête en criant « tails ». Si une autre personne est d’accord pour relever le défi, celle qui a misé sur « heads » garde les billets en attendant le résultat. Ensuite, une personne lance trois pièces de monnaie en l’air à une hauteur supérieure à sa tête et en s’assurant que les pièces tournent sur elles-mêmes puis un speaker au micro annonce quelle est la face qui a deux pièces de monnaies du bon côté et environ la moitié de la foule amassée en cercle autour cris de joie tandis que les autres restent silencieux. Puis, l’argent de la mise revient au vainqueur et le jeu recommence aussitôt dans un joyeux brouhaha. Les billets circulent d’une main à l’autre en toute confiance avec quasiment aucun personnel de sécurité, je ne suis pas sûr que cela pourrait se faire dans n’importe quel pays.

“Heads” or “Tails”?

Grâce à un colocataire de mon dortoir, j’ai pu trouver un bar qui organisait ce jeu dans la journée et je suis très content de pouvoir y assister car c’est très amusant d’y assister. Après m’être fait expliquer les règles par un australien, je me lance en me fixant un montant total de mise à ne pas dépasser : vingt-cinq dollars. Je donne mes billets et je les prends à des inconnus en fonction de mon pari, chacun crie son « heads » ou « tails » lorsque les pièces sont lancées en espérant que cela puisse influer mais le hasard reste imprédictible. Une bière dans la main et les billets dans l’autre, je fais le calcul de mes gains et pertes qui évoluent aléatoirement mais il me reste toujours de quoi miser et, finalement, à quatre heures de l’après-midi, quand le jeu est terminé, je me retrouve avec cinq dollars supplémentaires que j’ai largement dépensés en bières. A noter que le jeu fut interrompu pendant cinq minutes dans un silence de cathédrale pour écouter un morceau de trompette en l’honneur des anciens combattants. Puis, le jeu repris de plus belle. Sacrés australiens !

Les enchères
Le verdict

Ensuite, je rentre sagement à l’auberge, je partirai le lendemain matin pour continuer ma découverte de la côte est : à suivre !

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Australie

Byron Bay

Du 19 avril au 22 avril 2023

Après un bus de nuit, j’arrive tôt le matin à Byron Bay qui est un lieu très apprécié par les surfeurs car il offre de bonnes conditions de glisse dans un joli cadre. Je me pose sur la plage à proximité de mon auberge en attendant que la réception ouvre pour laisser mon sac. Je suis à moitié assoupi, pas facile de dormir dans un bus bondé avec un siège semi inclinable…

Le ciel est à moitié couvert, la plage est très longue et assez large, on doit-être à mi-marrée. Le bord de mer a peu de relief, sauf à la pointe est de la plage avec un cap rocheux dominé par un phare. Aux premiers abords, ce paysage me charme moins qu’à Port Macquerie qui était plus varié avec de nombreuses criques et il y avait moins de touristes. Byron Bay est un lieu très connu donc il y a davantage d’habitations et de commerces même si cela reste une petite ville paisible et sans immeubles à plusieurs étages.

Après m’être libéré de mon sac à dos, je me promène sur le chemin côtier qui fait le tour du cap tandis que les nuages se dégagent, ce qui me permet de mieux apprécier la belle couleur turquoise de l’eau et les points de vue depuis les rochers sont plus jolis que sur la plage. Il y a un site d’observation sur l’un d’entre eux, légèrement détaché de la côte, qui permet d’observer au plus près les nombreux surfeurs qui font la queue dans l’eau pour prendre une des vagues qui se succèdent à intervalles réguliers en formant de hauts rouleaux. Ils surfent tout près des rochers et en esquivant les têtes des surfeurs qui attendent leur tour, c’est un spectacle impressionnant à regarder.

The Pass, Byron Bay

Soudain, je vois au large des dauphins qui bondissent des vagues en se rapprochant du rivage, c’est magnifique, j’ai tout juste le temps de prendre en vidéo la fin de leur exercice de natation synchronisée sous les yeux ébahis des spectateurs.

Natation synchronisée des dauphins

Je continue mon chemin vers le cap en découvrant de belles plages protégées de part et d’autre par des murs de roches, comme à Port Macquarie.

Puis, le soleil se couvre à nouveau mais la visibilité reste bonne et je peux découvrir de l’autre côté du cap, plus au nord, une belle et grande plage quasi déserte sur laquelle j’irai me promener un autre jour. Il y a quand même deux sauveteurs qui surveillent cette plage mais c’est de toute manière déconseillé de se baigner en raison des forts courants.

Plage Tallow

Le vent finit par chasser les nuages en fin de journée et je peux admirer un beau coucher de soleil depuis la plage centrale de Byron Bay tandis que des surfeurs continuent sans relâche de prendre des vagues, ils sont infatigables, de vrais passionnés. Ils sont présents dès le petit matin et jusqu’à la tombée de la nuit, lorsqu’ils arrivent sur la plage avec leur planche sous le bras, ils se mettent aussitôt à courir pour ne pas perdre une minute !

Coucher de soleil sur la plage principale de Byron Bay

Etant donné que j’ai du temps pour découvrir la côte est de l’Australie, je décide de rester quatre jours à Byron Bay afin notamment de prendre des cours de surf et faire une pause après quasiment une quinzaine d’heures de bus depuis Sydney.

Mon auberge de jeunesse est pratique car elle est en plein centre-ville et proche de la plage, elle est également bien équipée et il y a même un repas offert le soir bien que ce ne soit pas aussi convivial que les « family dinners » du Vietnam car le service est en mode self donc c’est plus compliqué de faire connaissance. Par ailleurs, la clientèle est très jeune et une bonne partie voyagent en groupe donc c’est plus difficile pour moi de faire connaissances.

J’arrive quand même à sympathiser avec un irlandais puis, de fil en aiguille, on se retrouve en équipe avec des anglaises et des américains pour jouer à un quizz. C’est là que je me rends compte que j’ai beaucoup de mal à comprendre des conversations rapides en anglais avec des mots parfois techniques ou spécifiques. L’animateur parle vite et prononce certains mots à l’australienne en coupant certaines syllabes donc c’est plus difficile pour repérer même les mots que je connais, de plus tous mes coéquipiers sont anglophones donc la conversation de groupe fuse dans tous les sens dans un brouhaha global et j’ai du mal à intervenir. J’arrive au moins à utiliser mes connaissances en géographie grâce à mon voyage pour donner le nom du second plus haut sommet : le K2. Finalement, nous arrivons premiers avec un peu d’aide de Google en toute discrétion et nous recevons un bon pour consommer des boissons sur place : pas mal !

La team victorieuse au quizz!

Pour le dernier soir à Byron Bay, je dois changer d’auberge car il n’y a plus de place, je n’avais pas prolongé en avance en pensant que j’avais le temps mais en Australie la demande est visiblement forte par rapport à l’offre donc il faut que je réserve en amont mon bus et mon logement. Finalement, c’est une chance car ma nouvelle auberge est bien plus sympathique que la précédente, elle est éloignée du centre et de la plage mais elle est en pleine nature avec de hauts arbres, un petit étang recouvert de plantes d’eau. On peut même apercevoir des « dragons d’eau » qui ressemblent à de gros lézards.

J’arrive pile pour un tournoi de volley avec des voyageurs de tous les pays, ils sont plus proches de mon âge et ils sont nombreux à voyager avec leur propre véhicule. Il y a une très bonne ambiance, tout le monde est détendu, naturel, sans soucis des apparences, la maturité a pour avantage de mieux connaitre ses préférences et de vivre comme tel avec moins de pression sociale, ou du moins en étant capable de mieux la gérer. La musique est dynamique et entrainante, les personnes sont globalement en bonne forme physique même s’ils sont déjà plusieurs à fumer et boire dès l’après-midi.

Il y a un pensionnaire qui dénote un peu avec sa bedaine sur laquelle est éparpillé à la hâte de la crème solaire ou du plâtre je ne saurais dire. Il doit avoir la quarantaine, il mesure au moins deux mètres, il a une barbe hirsute et le teint rouge, pas seulement à cause du soleil au vu des canettes de bières et des cigarettes qu’il consomme sans modération. Lorsque je vois qu’il s’inscrit au tournoi de volley, je souris en imaginant ses coéquipiers, désignés au tirage au sort, découvrir cet énergumène mais finalement c’est moi que me retrouve avec lui avec deux autres jeunes hommes plus affutés, un italien et un israélien. Je suis un peu dépité car j’étais motivé pour aller le plus loin possible dans ce tournoi et j’ai de gros doutes sur les capacités physiques de notre géant scandinave, surtout qu’il continue de boire et fumer en attendant notre premier match. Mais, à ma grande surprise, il s’avérera être notre meilleur joueur pour le premier match, il rattrape toutes les balles avec ses grosses mains et les renvoie de manière peu académique mais efficace dans le camp adverse. On gagne le premier match haut la main et on commence à sympathiser alors que l’on ne se connaissait pas avant. Notre équipe s’appelle « No Wukas » qui est une abréviation australienne pour l’expression « No fuckin’ worries », tout à fait dans l’état d’esprit de l’auberge. Le deuxième match est plus serré mais on parvient à creuser l’écart sur la fin, ce qui nous ouvre les voies de la demi-finale. La nuit commence à tomber, il y a de bons matchs entre les autres équipes avec des gestes collectifs de grande qualité et des sauvetages improbables, beaucoup de suspense mais sans mauvais esprit, tout le monde prend du plaisir et reste fairplay. Malheureusement, notre aventure s’arrête aux portes de la finale après un match étriqué, « good game ».

A force de voir des surfeurs prendre les vagues, j’ai eu envie de me lancer à mon tour mais en prenant des cours car j’ai très peu d’expérience et les conditions sont assez difficiles avec du courant et de hautes vagues. Je m’inscris donc pour trois cours du matin. Les profs sont tous « cools » et diffusent cet état d’esprit dans le groupe. Il y a des règles de sécurité à respecter bien entendu mais, le plus important, c’est de s’amuser, prendre du plaisir. Cette fois-ci, je n’ai pas de mal à les comprendre contrairement à l’animateur du quizz dans mon auberge, ils utilisent des mots connus et il n’y a pas de bruit autour, seulement le roulement des vagues.

Mon premier cours est compliqué, ça a l’air facile en regardant les surfeurs se lever sur leurs planches et glisser sur l’eau mais, malgré l’aide du prof, je tombe souvent avant d’avoir pu avancer sur l’eau debout sur ma planche. Pour le deuxième cours, c’est nettement mieux, je me sens bien et j’arrive la plupart du temps à me lever sur la planche et glisser sur plusieurs mètres, c’est plaisant ! Par contre le prof y contribue beaucoup en m’aidant à me positionner, à sélectionner la bonne vague et à me lancer au bon moment donc, au troisième cours, je décide d’essayer de faire sans aide et là, c’est beaucoup plus difficile. Je n’arrive plus à me lever et glisser sur l’eau avec la planche, il va falloir que je pratique encore.

Participer à ces cours me permet également de sociabiliser et je rencontre notamment deux françaises, Claire et Julia, qui voyagent dans un van qu’elles ont loué pour découvrir la côte est de Melbourne à Brisbane. On se retrouve le soir pour boire des verres dans les deux bars principaux de la ville, l’ambiance est très sympa, il y a beaucoup de locaux de tous âges qui ont le style australien : casquette sur des cheveux longs et une moustache, on se croirait dans les années 70. Il y a de bons concerts de rock qui font bouger les gens, le seul bémol c’est que les bars ferment à minuit, même le week-end, mais comme ça cela limite les excès et on peut se lever pas trop tard le lendemain.

Il est temps de continuer ma route en direction de Brisbane: à suivre!

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Australie

Port Macquarie

18 avril 2023

En partant de Sydney après cinq jours passés avec Alicia et Yann, j’éprouve les mêmes sentiments que lorsque j’avais quitté Istanbul après mon séjour chez Ozlem, un peu de tristesse après ces bons moments passés ensemble, pas trop pressé de continuer ma vie de nomade avec ses hauts et ses bas alors que j’étais dans de bonnes conditions sédentaires mais il y a aussi l’excitation de la découverte de l’inconnu, de nouveaux paysages et de nouvelles personnes, c’est ça qui me fait avancer.

Je prends donc un bus en fin de journée le lundi 17 avril, j’ai finalement opté pour un passe de trente jours chez la compagnie Greyhound qui me permet de longer en bus toute la côte est de Sydney jusqu’à Cairns en faisant autant d’arrêts que je le souhaite parmi un large choix d’étapes possibles et pour un prix que je trouve raisonnable compte tenu du coût de la vie en Australie : 415 dollars australiens soit environ 250 euros.

J’arrive à Port Macquarie à minuit après six heures de bus, comme prévu, j’ai choisi cette destination un peu au hasard car elle est située à mi-chemin de Byron Bay qui m’a été conseillé par Yann et aussi parce que cette ville est en bord de mer donc je pourrais facilement m’y promener sans avoir besoin de prendre un taxi ou un autre bus. Je rejoins mon auberge de jeunesse en suivant les indications laissées par le personnel et je me couche dans le dortoir en essayant de ne pas faire trop de bruit.

Le lendemain, j’ai la journée complète pour visiter les environs puis je prendrai un nouveau bus à minuit pour rejoindre Byron Bay. Je rejoins le bord de mer à pied qui est proche de l’auberge et je découvre qu’il y a un chemin côtier aménagé sur plusieurs kilomètres donc cela va pouvoir m’occuper pour la journée.

Comme à Sydney, c’est très bien entretenu, il y a de la verdure et tout le monde semble détendu. Le ciel est bien dégagé et le soleil met en valeur le bleu profond de l’océan qui ondule et vient terminer son mouvement par des rouleaux blancs s’écrasant sur une plage de sable orange ou des rochers sombres. Tout autour du rivage, la végétation est présente. Je passe d’une crique à une autre dans un émerveillement continu devant la beauté de ces paysages quasi sauvages avec très peu de bâtiments sur la côte et un simple chemin piéton qui passe parfois directement sur la plage alors qu’une route longe le bord de mer.

Balade côtière à Port Macquarie

Je fais de nombreuses pauses baignades en profitant des installations avec des douches et toilettes gratuites ainsi que des fontaines à eau. Parfois, je suis quasiment seul au milieu d’une immense plage.

Un phare isolé à la pointe d’un rocher vient nous rappeler que ce n’est pas une île déserte et il y a également quelques panneaux avec des photos du début du XXème siècle présentant la vie des aborigènes lorsqu’ils vivaient encore paisiblement sur ces côtes.

A la tombée de la nuit, je rentre à mon auberge pour me cuire un plat de pâtes en attendant mon bus de nuit. Ce fut encore une merveilleuse balade dans cette Australie que je découvre avec grand plaisir et, heureusement, ce n’est que le début, à suivre !

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Australie

Sydney

Du 13 au 17 avril 2023

Pour mon premier vol long-courrier depuis plusieurs années partant de Ho Chi Minh, j’ai la mauvaise surprise de découvrir qu’il n’y a pas d’écrans pour regarder des films et que le repas n’est pas inclus. Heureusement, j’avais téléchargé de nouveaux livres électroniques sur ma tablette donc cela me permit de passer le temps en lisant un livre sur les premiers temps de la colonisation de l’Australie.

A mon arrivée à l’aéroport de Sydney, je suis agréablement surpris par la rapidité et la facilité pour récupérer mon sac et passer les contrôles de douanes et d’immigration. J’avais pré remplis une demande de visa en ligne et il me suffit de scanner mon passeport à une borne automatique pour passer la frontière sans avoir de tampons sur mon passeport, je n’ai qu’à remettre un formulaire pré remplis à un agent où sont indiqués les raisons de ma venue et si j’ai des produits interdits ou soumis à des contrôles (les douanes sont très vigilants à ce que l’on importe pas de graines ou végétaux qui pourraient mettre en péril l’écosystème de cette grande île isolée) puis on m’indique la sortie sans passer par le contrôle au chien renifleur et me voici en Australie !

Mon ami Yann m’attend à la sortie, on se connait depuis la prépa à Toulouse, il y a déjà dix-huit ans, et il habite en Australie depuis une dizaine d’années, cela faisait longtemps que j’avais envie de venir le voir et découvrir ce pays dont il revenait bronzé et le visage radieux, généralement pendant les vacances de Noël, alors que nous autres du continent, et parisiens de surcroit, avions un teint blanchâtre.

Yann m’emmène en voiture à son appartement situé proche du centre-ville de Sydney qu’il partage avec sa copine et future épouse, Alicia. Je découvre sur le chemin les routes au revêtement impeccable avec des marquages au sol clairement visibles, les feux et panneaux de signalisation à chaque croisement que tout le monde, conducteurs, cyclistes ou piétons respectent scrupuleusement. Les trottoirs pour piétons sont larges et dégagés, il y a de nombreux arbres aux bords des allées et on circule assez facilement, même en début de matinée en semaine, cela n’a rien à voir avec les bouchons parisiens.

L’appartement de Yann et Alicia est spacieux et moderne, très bien équipé avec une belle vue depuis le balcon sur un jardin public et un port de plaisance qui donne accès à l’immense baie de Sydney qui abrite de nombreuses installations portuaires de ce type ou des petites plages. Je laisse Alicia et Yann à leur journée de travail et je pars à pied à la découverte de cette nouvelle capitale qui va s’avérer être un nouveau coup de cœur de mon voyage.

La vue depuis le balcon de l’appartement de mes hôtes Alicia et Yann à Sydney

En effet, je ne m’attendais à rien de particulier et je ne m’étais pas beaucoup renseigné sur cette ville, j’avais de vagues souvenirs des jeux olympiques et de l’Opéra avec l’image d’une ville moderne en bord de mer mais rien de plus. Les cinq jours que je vais y passer me permettront de découvrir et d’admirer la ville de Sydney mais aussi ses environs grâce aux conseils et aux visites avec Alicia et Yann.

Malgré une pluie fine en ce début de la saison d’automne pour l’hémisphère sud, je déambule à pied dans les rues de la capitale qui sont calmes et propres. La plupart des habitations sont des maisons à bas étage, certaines sont en briques dans le style britannique tout comme les églises. Il y a très souvent de la végétation bien taillée sous tous les angles sur les trottoirs, dans les jardins des maisons ou bien dans les nombreux parcs de la ville avec du beau gazon, j’ai l’impression d’être à Londres sauf que certaines espèces d’arbres et de plantes me rappellent que je suis dans une destination exotique.

Tout au long de mon séjour à Sydney et dans sa région, je ressentirais une impression de détente que ce soit en semaine ou le week-end, il n’y a pas de bruit de klaxon, tout le monde se déplace calmement que ce soit à pied ou en voiture, les gens sont plutôt souriants et notamment le personnel des commerces et restaurants est toujours aimable et, désormais, je ne suis plus dérangé dans la rue par des vendeurs en tous genres.

Je suis bien conscient que c’est une description subjective et partielle de la ville de Sydney mais elle offre des points de comparaison intéressants avec d’autres villes européennes qui pourraient s’en inspirer, même si il faut tenir compte de certains éléments qui jouent en faveur de cette île continent: l’Australie dispose d’une grande quantité de ressources naturelles, notamment des mines d’or et de charbon avec une faible densité de population et, du fait d’être une île lointaine, elle a plus de facilité à maitriser ses flux migratoires où elle choisit avec rigueur les personnes qui peuvent lui être utiles et refuse ou renvoie sans ménagement lorsque ce n’est pas ou plus le cas.

Le coût de la vie est également élevé tout comme les salaires locaux mais c’est plus difficile pour les voyageurs comme moi, je m’étais habitué aux prix bas depuis la Turquie et désormais je suis de retour dans les pays occidentaux donc il faudra que j’adapte mon mode de voyage, notamment aller moins souvent au restaurant.

D’ailleurs, il n’y a malheureusement plus de « street food » comme en Asie où les stands de nourriture ambulants étaient bien pratiques pour se restaurer avec de la nourriture cuisinée de qualité et de bon marché. Désormais, je me confectionne mes propres sandwichs dans les rayons des supermarchés. Par contre, on peut trouver plus facilement des produits français de qualité en y mettant le prix comme les viennoiseries et les fromages. Alicia et Yann y sont attentifs, et en bons compatriotes, ils me régalent chez eux ou dans de bons restaurants. Je retrouve les saveurs de notre bon pays, notamment lors de notre dernière soirée ensemble dans leur appartement en se faisant une planche de charcuteries et fromage avec du vin et du foie gras du sud-ouest : succulent ! Ils me feront découvrir également de nombreux restaurants dans leur quartier avec de très bons plats de différents pays, la ville de Sydney étant très cosmopolite. Par contre, mon estomac a besoin de se réhabituer aux plats en sauces et à la pâte à pizza, tout cela arrosés de vins rouges.

La bonne nouvelle pour compenser le coût de la vie plus élevé à Sydney, c’est que les musées sont gratuits pour tous donc j’en profite pour en savoir plus sur l’Australie en visitant le musée national qui m’en apprend davantage sur les nombreux animaux dangereux qui peuplent cette île et les eaux autour que sur son Histoire. Il semble d’ailleurs que les histoires de rencontres avec des animaux dangereux est un sujet de discussion très fréquent en Australie, notamment chez les expats et les voyageurs.

Je complète ensuite avec la visite d’un ancien bâtiment en briques dans le centre-ville, le Hyde Park Barracks, qui décrit avec précision la vie des condamnés qui furent exilés en Australie à la fin du XVIIIème siècle pour coloniser cette île et qui étaient généralement parqués la nuit dans ces baraquements puis étaient envoyés aux travaux de construction ou dans les champs sous la surveillance de quelques gardiens. L’envoie de prisonniers fut peu à peu remplacé par une immigration volontaire notamment pour élever des moutons dans les vastes plaines fertiles découvertes à proximité des côtes à l’époque où la laine était précieuse puis par des chercheurs d’or, des mineurs, des fermiers ou tout simplement des personnes fuyant la misère dans leur pays en espérant trouver mieux ailleurs.

Le musée présente également les conflits qui opposèrent les colons en pleine expansion à l’intérieur des terres face aux peuples « natifs » de l’Australie, les aborigènes, qui avaient un mode de vie et de pensée très différents. Malheureusement, comme en Amérique du Nord, le développement des premiers se fit au détriment de ces derniers et beaucoup périrent dans des massacres, épidémies ou à cause des ravages de l’alcool.

Sur les conseils d’Alicia, je pars me promener depuis la plage de Coogee située au sud-est de Sydney puis je remonte à pied la côte jusqu’à la plage de Bondi. J’utilise le bus pour m’y rendre, il n’y a pas besoin de tickets ou d’un passe, il suffit tout simplement de passer sa carte bancaire sur une borne au départ et à l’arrivée, c’est très pratique ! Il y a chemin très bien aménagé qui permet de longer la côte en serpentant au-dessus de falaises et donnant accès à plusieurs plages qui sont bien équipées en toilettes et douches publiques, il y a même parfois des piscines publiques aménagées en bord de mer. Ces paysages de falaises et de criques avec du beau gazon vert me fait penser à la Bretagne, en plus le ciel est à moitié couvert et il y a de fines averses qui alternent avec le soleil, ce qui renforce la pertinence de la comparaison.

Pendant le week-end, nous nous promenons avec Alicia et Yann dans le centre-ville près de l’Opéra de Sydney et du grand pont à arche qui permet de traverser la baie, probablement les deux monuments les plus connus de la ville. Puis, avec Yann nous prenons un ferry qui nous offre une vue magnifique sur la capitale avec en arrière-plan les tours du quartier d’affaires puis le jardin royal botanique sur la gauche et l’Opéra sur la droite et en premier plan la baie sur laquelle naviguent de beaux voiliers.

Cela fait rêver, non?

Nous rejoignons la commune de Manly qui est située à la jonction entre l’océan pacifique et la baie de Sydney. Elle est prisée par les habitants de la capitale car elle offre à la fois des plages du côté de la baie à l’ouest et du côté de l’océan à l’est, il y a également de nombreux commerces. Après une pause baignade dans l’océan, nous partons faire le tour de la côte autour des falaises d’où l’on peut avoir une belle vue sur la baie se jetant dans l’océan et au loin on peut apercevoir Sydney avec ses hautes tours du quartier d’affaires qui s’insèrent plutôt bien dans le paysage.

L’embouchure entre l’océan Pacifique à gauche et la baie de Sydney à droite, on peut apercevoir les gratte-ciels au fond à droite

Le dimanche, on se fait une belle rando avec Yann dans les « Blue Mountains » qui tirent leur nom de la légère coloration bleutée qui apparait au loin au-dessus de la cime des arbres. Le ciel est gris, il y a un vent fort et on se fait rincer par un rideau de pluie mais cela ne suffit pas à nous décourager. Après avoir admirer la vue depuis un promontoire sur une vallée entourée par de hautes falaises dont un groupe de trois isolées et en forme de pitons sont surnommées « Three Sisters », nous descendons des escaliers raides et nous quittons aussitôt la foule des touristes du dimanche. Ensuite, nous longeons les parois rocheuses dans une épaisse forêt sur plusieurs kilomètres avant de reprendre des escaliers qui nous permettent de réaccéder aux promontoires en haut des falaises. Pendant le trajet, nous avons pu admirer de belles vues sur une cascade et les falaises alors que le soleil est réapparu. Comme dans la région de Sydney, le chemin de randonnée est très bien entretenu et bien balisé, on profite des grands espaces sauvages tout en ayant le confort et la sécurité.

Le temps passe vite et, après cinq jours très agréables passés dans la capitale avec Yann et Alicia, il me faut quitter ce nid confortable pour retourner à ma vie de routard avec mon sac sur le dos, un bus de nuit puis un dortoir m’attend pour commencer la découverte de la côte est de l’Australie. Cap à l’est!

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