Du 12 au 15 juin 2023

Après une dizaine d’heures passées sur le ferry pendant la nuit où j’ai pu trouver un canapé plutôt confortable pour dormir, nous arrivons tôt le matin au port d’Ancône. Il fait beau, je monte sur les hauteurs en me faufilant à moto dans les rues du centre-ville tant qu’il n’y a pas trop de monde à cette heure mais je ne m’attarde pas trop car j’ai de la route à faire.

La ville d’Ancône

Je ne suis pas le seul motard à avoir pris le ferry, je croise un groupe de français qui reviennent chez eux en Charente Maritimes en passant par Florence et la Toscane. Pour ma part, j’ai choisi de rouler au plus court en longeant un temps la côte est italienne puis tracer une diagonale vers Modène où je passerai la nuit.

Le bord de mer ne donne pas envie, tout l’espace est urbanisé, même la plage est occupée par des armées de transats et de parasols aux couleurs des restaurants ou hôtels auxquels ils appartiennent. La route est ennuyeuse au milieu de ces stations balnéaires sans charme pour le tourisme de masse, on est bien loin des plages paradisiaques de la Nouvelle Calédonie !

En rentrant dans les terres, je pensais qu’il y aurait un peu plus de relief et de la nature mais, malheureusement, le terrain reste plat et la route traverse une succession de zones d’activités, de ronds-points, de zones pavillonnaires uniformes et de quelques champs. Je fais tout de même une rapide halte pour découvrir de l’extérieur un joli château en briques dans une petite ville dont j’ai oublié le nom.

Joli château de briques que je découvre au hasard de la route

En arrivant dans l’agglomération de la ville de Modène, je découvre des usines de la marque italienne de voitures de luxes Lamborghini. En effet, en plus de la richesse de son patrimoine architectural et de sa gastronomie locale, la ville de Modène est célèbre aussi pour concentrer dans ses alentours de nombreuses usines de plusieurs grandes marques de voitures italiennes (Ferrari, Maserati, Lamborghini). Il y a d’ailleurs un musée Ferrari en plein centre-ville.

Après avoir garé ma moto dans la cour de mon auberge en fin d’après-midi, je pars aussitôt visiter Modène tant qu’il y a du soleil car j’ai pu apercevoir de beaux immeubles colorés en venant et je suis impatient d’en voir davantage.

Autant la route n’a pas été réjouissante pour ses points de vue mais la découverte du centre-ville de Modène va me ravir avec ses grandes rues piétonnes bordées de beaux immeubles aux façades de multiples couleurs vives et bien préservées qui sont percées de fenêtres fermées par des volets en bois, il y a aussi de grandes places et une immense cathédrale de pierres blanches de style gothique. Ce contraste se répètera quasiment tout au long de mon séjour en Italie entre des routes fades et monotones et des villes chaleureuses d’un raffinement et d’une richesse patrimoniale impressionnante.

De plus, la ville est peu fréquentée en ce début de semaine à quatre heures de l’après-midi, il y a très peu de touristes contrairement aux villes de Kotor et Dubrovnik sur la côte adriatique donc j’ai tout le loisir de me promener et prendre des photos sans avoir besoin que des troupeaux de chapeaux, de shorts et de caméras en bandoulières passent leur chemin.

Il y a également beaucoup de rues avec des arcades où l’on peut se déplacer à l’abri du soleil, quasiment tous les immeubles d’habitations du centre-ville sont colorés et sont très bien entretenus, on a l’impression de se balader dans un immense musée vivant.

L’intérieur de la cathédrale de Modène est richement décoré avec ses immenses fresques peintes sur les murs et les coupoles, il y a aussi de belles gravures sur bois derrière l’autel et une crypte somptueuse.

Le temps passe et les habitants ayant terminé leur journée de travail ou d’études commencent à s’installer en terrasse donc les rues s’animent. J’entends leur joli accent chantant, je ne peux pas les comprendre même si certains mots sont reconnaissables de par leur racine latine mais l’écrit est en revanche plus facile à déchiffrer au moins pour les informations de base.

Par contre, pour comprendre les multiples aliments sur les différentes pizzas proposées au menu, là c’est plus compliqué. Peu importe, je fais confiance à la serveuse et je choisi la pizza locale avec du vinaigre balsamique de Modène. Les pizzas ne sont pas chères même dans un restaurant dans le centre et elles sont naturellement très bonnes.

De retour à l’auberge, je fais la rencontre de mes voisins de chambrée : il s’agit d’un allemand ayant fait des études au Canada puis il a voyagé pendant quelques semaines dans plusieurs pays d’Amérique latine et il termine par l’Italie avant de rentrer dans son pays et d’un colombien qui commence des études en Allemagne et qui passe quelques jours à Modène car il est passionné par l’automobile. Tous les deux ont tout juste vingt ans et ils font des études supérieures dans la mécanique donc une ville comme Modène ne les laissent pas indifférents !

Le lendemain, je reprends la route tôt le matin pour bien rouler tant qu’il fait encore un peu frais et avoir le temps ensuite de visiter la prochaine ville où je m’arrêterai pour passer la nuit : Pavie.

En passant un rond-point sur une route au milieu des champs et des petites villes agglomérées, je découvre un panneau avec l’affiche du film « Don Camillo e Peponne », il semble que cette série de films en noir et blanc des années cinquante ait été tournée dans cette ville qui s’appelle Brescello. Je fais donc un nouveau tour de rond-poit et je prends la sortie en direction du centre de cette ville afin d’en savoir plus. J’ai en mémoire quelques extraits amusants avec Fernandel qui joue le rôle d’un curé face au maire communiste dans la période de l’après-guerre en Italie. Ils sont tous les deux d’anciens résistants face aux fascistes mais leurs convictions et leurs forts caractères les opposent dans des scènes cocasses et drôles. Le film, basé sur le récit d’un auteur italien, a eu un immense succès à sa sortie en salles en 1951 et il y eut plusieurs suites des aventures de ce duo qui symbolisait avec humour les luttes des principales forces politiques et sociales de l’époque.

Je fais ensuite un nouvel arrêt pour déjeuner dans la ville de Crémone. Le centre est entièrement piétonnisé, c’est agréable de s’y promener et le patrimoine architectural est encore impressionnant. D’ailleurs, je n’arrive même pas à avoir assez de recul pour obtenir un angle de vue permettant de prendre l’ensemble des édifices présents autour des immenses places de la ville tellement ils sont nombreux et de dimensions imposantes, disséminés à chaque coin du carré de la place.

Je ne connaissais même pas cette ville de Crémone avant de m’y arrêter, elle était simplement sur ma route et située sur mon trajet à l’heure du déjeuner. Pourtant, elle a un patrimoine architectural de quoi faire rougir beaucoup de villes de sa taille (environ soixante-dix mille habitants). J’apprendrais plus tard que Crémone était célèbre pour ses luthiers en étant notamment le lieu de naissance du célèbre luthier Stradivarius et mon oncle Philippe m’apprendra à mon retour en France que cette ville est également connue pour un type de serrure du même nom.

La place de la ville de Crémone

La cathédrale de Crémone est magnifiquement décorée de l’intérieur avec d’immenses fresques murales, c’est impressionnant. Décidément, l’Italie est le pays des églises !

Fabrizio me parle notamment de l’Afghanistan qui est un pays fascinant pour la particularité de sa population qui semble accueillante pour ceux qui la respecte car elle est également fière et indépendante. Fabrizio me raconte notamment l’anecdote d’un afghan qui travaillait auparavant pour lui et qui avait refusé un poste bien rémunéré dans une organisation humanitaire car il n’appréciait pas la personne en charge et il préférait retourner aux travaux difficiles des champs. Les rapports humains leur semblent plus importants que la richesse matérielle. Il y a également apparemment de magnifiques paysages de montagnes et de déserts mais, malheureusement, la situation politique et sécuritaire du pays en rend son accès pour le moment difficile.

Nous partons à pied avec Fabrizio pour rejoindre le centre-ville de Pavie, il y en a pour une bonne vingtaine de minutes mais je ne vois pas le temps passé car la discussion est facile et intéressante.

Fabrizio me parle de l’Italie pendant que nous déambulons dans les rues de Pavie, il connaît beaucoup de choses sur l’Histoire et la culture de son pays, c’est très enrichissant. Je lui fais part de mon étonnement de voir autant de grands et beaux édifices dans des villes de tailles modestes que j’ai visitées sur mon parcours en Italie et il m’explique que c’est notamment dû au fait que l’unité de ce pays est récente et qu’il a été longtemps divisé en multiples royaumes, états ou républiques (Milan, Venise, Florence, Rome, Gênes, Naples…) dont les rivalités, les alliances et l’influence fluctuaient au cours des périodes. Ainsi, de nombreuses villes d’Italie ont pu être un jour la capitale ou du moins une place forte de l’une de ces entités et donc construire des places, des palais et de grandes églises ou cathédrales comme symboles de leur pouvoir.

La ville de Pavie n’y fait pas exception, pour environ soixante-dix mille habitants, elle possède un patrimoine exceptionnel avec un large pont fortifié en briques et couvert par un toit de tuiles (reconstruit après la seconde guerre mondiale mais en s’inspirant de l’original datant du XIVème siècle) qui enjambe la rivière du Tessin , il y a aussi d’innombrables églises et une cathédrale immense de style roman que l’on découvre soudain au détour d’une ruelle, le souffle coupé par sa taille monumentale.

De nombreux bâtiments officiels sont en brique, il y a un grand château juste en dehors du centre historique avec de profondes douves entourant de hauts murs formant un carré et des tours à chaque coin dans lesquels ont été percées des fenêtres à arches et des créneaux sur le haut, c’est à la fois imposant et élégant.

Nous découvrons également trois hautes tours au milieu d’une place, Fabrizio m’indique qu’elles appartenaient sans doute à de riches familles qui voulaient démontrer leur puissance mais aussi se protéger d’autres familles rivales qui étaient parfois de l’autre côté de la rue. Il y a ainsi certaines villes en Italie qui avaient des dizaines de ces tours fortifiées. Ils sont fous ces italiens !

Pavie est également une ville universitaire donc il y a de nombreux jeunes attablés en terrasse en train de siroter un verre à l’heure de l’aperitivo, c’est la dolce vita.

Ensuite, nous entrons dans l’enceinte historique de l’une de ces universités qui date du XIVème siècle ! Il y a plusieurs cours intérieurs entourées d’arcades et qui abritent de grands arbres à l’ombre desquels de jeunes étudiants révisent leurs devoirs dans ces illustres lieux comme leurs prédécesseurs depuis sept siècles…

Nous avons bien marché avec Fabrizio et nous nous offrons une bonne pizza dans un restaurant du centre qui semble être apprécié par les locaux et c’est effectivement très bon mais Fabrizio me conseille de visiter le sud de l’Italie et notamment la Sicile où la gastronomie est la meilleure d’Italie selon lui.

Pizzas avec Fabrizio

J’avais hésité à prendre cette auberge de jeunesse qui était éloignée du centre et assez mal noté sur internet mais je n’en avais pas trouvé beaucoup sur mon itinéraire et, finalement, je ne regrette pas ce choix car cela m’a permis de faire la rencontre de Fabrizio avec qui nous nous sommes très bien entendus.

Nous partons tous les deux tôt le matin pour continuer notre route, lui en vélo et moi en moto. Fabrizio m’a conseillé plusieurs points d’intérêts dans les environs et cela tombe bien car j’ai du temps libre avant d’aller à Turin où je rejoindrai un couple d’amis de Paris, Ouang et Audrey, qui ont prévu d’y passer quelques jours.

Je fais un premier arrêt au monastère de la Chartreuse de Pavie sur les conseils de Fabrizio donc et j’ai le plaisir de l’y retrouver juste au moment de repartir pour nous saluer une dernière fois. Il n’y avait qu’une dizaine de kilomètres à parcourir et il avait commencé plus tôt que moi.

Les retrouvailles sur la route avec Fabrizio avant de se séparer pour de bon

L’accès à la première cour intérieure et à l’église de la Chartreuse de Pavie est libre, je ne croise quasiment aucun touriste comme dans les autres villes italiennes que j’ai visitées lors de ce voyage alors qu’elles sont pourtant riches en monuments historiques de grande valeur mais il y en a tellement en Italie !

La plaine du Pô est traversée par de multiples cours d’eau et il y a de nombreuses rizières dans cette région d’Italie, ce qui a suscité mon étonnement, probablement influencé par mon voyage en Asie où j’en avais forgé l’idée que ce type de culture existait quasi exclusivement sur ce continent mais ma famille m’a justement fait remarquer que nous avons des rizières également en Camargue donc ce n’est pas aussi surprenant que je ne le pensais 😊 Par contre, toute cette eau et cette végétation implique qu’il y a de nombreux moustiques et moucherons, je dois régulièrement nettoyer ma visière de casque de moto.

Les points d’intérêts que m’a conseillés Fabrizio me font également emprunter une belle route en pleine campagne avec peu de circulation, c’est plus sympa. Je traverse un pont flottant composé de barques métalliques puis je rejoins la ville de Vigevano pour faire ma pause déjeuner.

C’est une modeste ville de soixante mille habitants mais, là encore, vous vous en doutez, avec un riche patrimoine chargé d’Histoire. En effet, confirmant les explications de Fabrizio la veille sur la multiplicité des villes d’importances historiques en Italie, cette cité a été une place forte du duché de Milan notamment pendant la Renaissance et c’était également un lieu prisé des seigneurs pour y séjourner pendant leurs parties de chasse.

Il y a un imposant château en plein centre avec un pont fortifié permettant de se retirer vers Milan en cas d’attaque. Il y a également une grande place avec de très belles arcades et des églises magnifiquement décorées, naturellement.

Enfin, je fais un dernier arrêt non prévu en voyant depuis la route un long édifice de plein pied constitué de somptueuses arcades soutenues par des colonnes de briques qui forment des demi cercles. En fait, il s’agit d’un cimetière !

Me voilà à Turin, j’arrive à me garer juste en face de l’immeuble où Ouang et Audrey ont loué un appartement pour quelques jours. Nous nous sommes rencontrés à Paris il y a quelques années et, quand Audrey a vu sur les réseaux sociaux que j’étais en Italie, ils m’ont gentiment proposé de venir les rejoindre.

Ce sont des premières retrouvailles d’amis avant mon arrivée en France après quasiment neuf mois de voyage. Nous sommes très contents de nous retrouver et, assez rapidement, nous retrouvons nos automatismes, c’est comme si on s’était quitté la veille. Ce sera le même sentiment lorsque je retrouverai ma famille et mes amis quelques jours plus tard, c’est surprenant, comme si ce voyage était une parenthèse où le temps avait été suspendu. Peut-être que les moyens de communication permettent désormais de mieux garder le contact et de palier à la distance géographique en maintenant un lien digital qui ne remplace toutefois pas le réel.

Il est tôt dans l’après-midi, nous avons donc le temps de nous poser en terrasse pour prendre un café avec de bonnes pâtisseries puis découvrir la ville de Turin. Il y a de grandes places, des galeries couvertes, des trottoirs protégés par des arcades le long de grandes avenues piétonisées.

Retrouvailles avec Ouang et Audrey à Turin

Nous rejoignons ensuite les bords du Pô pour nous promener dans un parc sympathique où de nombreux turinois viennent faire leur footing ou promener leur chien. Le parc se termine devant un ancien large pont à arches puis il y a une reconstitution de château et d’un petit village médiéval assez réalistes avec des ruelles étroites, des peintures sur les murs et des enseignes de restaurant en imitant le style de l’époque.

Ensuite, c’est l’heure de l’aperitivo où l’on nous sert des bières ou du vin avec des olives et des chips, nous prolongeons ce moment avec plaisir. Puis, on s’offre une dégustation de plusieurs plats locaux copieux avant de rentrer nous coucher.

Le lendemain matin, on revisite de jour des monuments que nous avions découverts le soir comme la porte palatine dont une partie date de l’époque romaine et qui était une des quatre portes d’entrée de l’ancienne ville romaine.

Nous visitons également l’église qui abrite le fameux Saint Suaire de Turin où certains affirment que c’est le linceul qui a recouvert le corps de Jésus Christ après sa crucifixion et en a conservé les marques de son visage et d’une partie de son corps avec des traces de blessures aux mêmes endroits décrits dans les Evangiles, pour preuves de l’authenticité de cette relique. On ne peut qu’observer une photographie agrandie du linceul avec les traits d’un visage et le coffre en bois derrière une plaque de verre qui recueille le linceul. A chacun de se faire son jugement.

Puis, nous déambulons dans un marché couvert de Turin sous de grandes halles à travers des étals appétissants de charcuteries, de primeurs, de fleurs et de plantes aromatiques. Il y a de quoi faire de bons petits plats ! 

Mais ce n’est pas encore l’heure de manger donc nous allons visiter le Musée National du Cinéma qui est situé dans un bâtiment très impressionnant et original sous la forme d’une large et haute tour terminant en pointe avec une sorte d’armature de fer, ce bâtiment est appelé le « Mole Antonelliana ». Nous l’avions aperçu de loin en nous promenant dans Turin, il date de la toute fin du XIXème siècle et son architecture ainsi que sa hauteur (167 mètres) me font penser aux premiers gratte-ciels de New-York.

Fort heureusement, la qualité des pièces d’exposition et des explications du musée est à la hauteur des dimensions imposantes de sa structure. Il retrace chronologiquement les avancées techniques et les idées inventives et ingénieuses qui ont permis d’aboutir à l’invention du cinéma. On découvre que bien avant l’arrivée de l’électricité, il y a déjà plusieurs siècles, l’Homme jouait avec la lumière et des systèmes d’optique (miroirs, lentilles…) pour déformer ou agrandir des images, modifier la luminosité comme si le jour se levait. Ensuite, il y a eu des sortes d’objets d’abord très volumineux mais dont la taille diminue à mesure que les technologies progressent, pour animer des images en les déplaçant à grande vitesse afin de donner l’impression du mouvement. Puis, il y a l’invention de la photographie qui ouvrira ensuite bientôt la voie à celle du cinéma, ces technologies étaient initialement prévues pour des expériences scientifiques mais certains y ont vu un prodigieux moyen de divertissement et cela est devenu rapidement populaire à la toute fin du XIXème siècle avec les premières projections de film, notamment celle des frères Lumière à Paris.

On commence la visite du musée par le sous-sol puis on remonte à la base de la tour dont l’intérieur est creux, cela permet de bien se rendre compte du volume disponible. Il est aménagé avec des décors de cinéma et des écrans qui projettent d’anciens films puis des rampes longeant les murs permettent d’accéder à d’autres salles d’exposition sur les étages supérieurs avec des affiches de films, des photographies de stars, des extraits de tournages. Au centre, un ascenseur permet d’accéder au toit pour admirer la vue sur Turin en étant tiré par des câbles.

Le cinéma est finalement dans la lignée de certains arts comme la peinture et l’écriture mais aussi des tours de magie qui permettent une sorte de mystification à partir du réel pour surprendre, divertir et questionner un public plus ou moins conscient et consentant. Ce musée était très intéressant et il faudrait y revenir pour revoir plus en détails les nombreuses explications qui sont fournies dans ce musée. Cela me fait penser à la pièce de théâtre « Le cercle des illusionnistes » ainsi qu’au film « Le prestige » qui traitent essentiellement de tours de magie mais on peut aussi faire le parallèle avec le monde du cinéma dans l’idée de divertir et surprendre les spectateurs, créer une illusion temporaire avant de retourner à la vie réelle.

A la sortie, nous prenons des boissons à la terrasse d’un café accompagnées d’olives et de biscuits salés puis nous dégustons plusieurs types de Focaccias. Ensuite, il est temps pour moi de partir, j’ai rendez-vous le lendemain dans le massif de la Chartreuse chez mon frère Jérémie, sa compagne Raphaële et mes deux nièces dont la dernière est née pendant mon voyage. Mes parents seront là également ainsi que ma sœur Maud et son copain Ricardo donc ce sera une belle réunion de famille. Je préfère entrer en France dès aujourd’hui pour avoir le temps de traverser les Alpes et de profiter des montagnes. Je quitte donc Ouang et Audrey en fin d’après-midi, on se reverra à Paris !

Je fais un petit arrêt pour me promener dans la ville italienne de Suse qui a un charmant centre-ville avec des bâtiments anciens puis je commence à monter le col du Mont-Cenis sur une route agréable avec de nombreux virages.

Il fait beau, les montagnes sont à nouveau dans mon champ de mire et elles sont comme toujours majestueuses. Ça y est, je passe la frontière, une belle route en lacets s’ouvre à moi avec une petite rivière qui coule à côté et les sommets nous entourent tandis que le soleil s’incline doucement.

Je passe la frontière italo-française

Je suis de retour en France ! Il ne me reste plus qu’à trouver un endroit où dormir, à suivre dans le prochain et dernier article de ce voyage 😊