Du 10 au 11 juin 2023
La route après la frontière est surélevée à flanc de collines et offre une belle vue sur la côte adriatique croate avec ses eaux turquoises et ses ports de plaisance. A peine ai-je parcouru une trentaine de kilomètres que j’aperçois depuis les hauteurs, la célèbre ville de Dubrovnik.
Il est encore tôt dans l’après-midi et des voyageurs m’ont dit que la ville est chère et bondée de touristes donc je décide de faire un arrêt rapide pour visiter Dubrovnik puis rejoindre la ville de Split où je prévois de prendre un ferry pour l’Italie.
Malgré le ciel légèrement voilé, la vue depuis les hauteurs est tout de même belle sur les remparts de la vielle ville en plein bord de mer avec une rade protégée par des bastions en pierre. Par temps ensoleillé, les eaux peu profondes autour du port doivent être teintées de couleur turquoise, cela doit être splendide.
Je parviens à me garer à proximité du centre-ville et je laisse mes affaires sur ma moto afin de pouvoir me promener plus rapidement. La ville de Dubrovnik est magnifique mais elle est, comme bien des villes à la renommée internationale, remplie de touristes qui fourmillent dans les rues principales du centre historique entièrement piétonnisé, c’est donc difficile de prendre des photos sans ces figurants.
Le style architectural est similaire à la ville de Kotor avec ses larges pierres blanches légèrement jaunies mais à une échelle supérieure, tout est plus grand : les rues, les places, les palais, les églises.
En gravissant des escaliers aux hautes marches qui donnent accès aux hauteurs du centre historique, je parviens à m’éloigner de la foule et à découvrir des quartiers où les habitants semblent pouvoir préserver une vie plus authentique à l’écart des zones touristiques avec des squares pour enfants, des fils à linge étendus d’une fenêtre à l’autre en hauteur des rues, des petits lopins de terre pour jardiner.
Ensuite, je fais un rapide tour sur le port à l’extérieur des remparts où une petite plage a été aménagé puis je reprends la route avec ma moto toujours en longeant la côte.
Je traverse l’immense pont à haubans de Pelješac qui mesure 2,4 kilomètres de long et 55 mètres de haut. Il permet de relier une presqu’île au continent afin de contourner la minuscule enclave côtière bosniaque tout en restant en Croatie.
Il me reste encore une centaine de kilomètres pour rejoindre la ville de Split et il est déjà tard dans l’après-midi, je me suis levé tardivement ce matin et j’ai pris mon temps pour admirer la magnifique baie autour de Kotor avec ses jolies villes anciennes au bord de l’eau puis la ville de Dubrovnik. De plus, il y a du monde sur les routes en ce samedi et j’avance lentement en longeant la côte. Je décide donc de prendre l’autoroute pour aller plus vite, cet itinéraire passe par l’intérieur des terres au milieu de moyennes montagnes semi arides balayées par les vents. Je commence à avoir froid en roulant à vive allure face à ce vent fort alors que le ciel est couvert, le bruit des bourrasques dans mon casque m’empêche de rêvasser ou de penser, c’est donc un peu ennuyant sur cette route monotone mais au moins j’avance.
Je finis par arriver en fin de journée à mon auberge située dans un quartier résidentiel légèrement excentré. Après une bonne douche, je vais dans le centre-ville pour dîner et regarder la finale de la Ligue des Champions dans un bar mais le spectacle sportif n’est pas au rendez-vous.
Par contre, le centre historique de Split est très intéressant, dans la même lignée que les villes de Dubrovnik et Kotor, ce qui implique également des cohortes de touristes circulant dans les nombreuses rues piétonnes entourées par une vielle enceinte de pierres formant un carré et dont l’ensemble de la superficie est classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
J’apprends que l’empereur romain Dioclétien, originaire de la région de Dalmatie dans la Croatie actuelle, pris sa retraite dans un palais de la ville Split après avoir abdiqué. En effet, on peut encore voir de nombreux vestiges de l’époque romaine avec des mosaïques, des murs et des arcades construites avec de fines briques rouges, des places entourées de colonnes supportant des arches.
Il y a également d’anciens monuments datant de la Renaissance ou d’autres époques plus récentes. Toute cette partie de la côte Adriatique depuis la ville de Kotor est chargée d’Histoire et je ne fais que survoler les sujets avec le peu de temps que je me suis donné pour ne pas trop tarder à rentrer en France donc je ne peux que vous en donner une vision partielle, il faudra revenir.
Le lendemain, c’est journée de repos sans moto en attendant le ferry qui partira le soir et m’emmènera en Italie dans la ville d’Ancône. Je me promène à nouveau dans les rues anciennes de Split et je déguste de très bons pitas et bureks, ce qui me confirme que les meilleurs sont en Croatie comme j’avais pu le constater lors de mon voyage aller (cf article sur la Croatie).
Dans l’après-midi, je me promène dans un parc situé à l’ouest de la ville sur une pointe rocheuse qui s’enfonce dans la baie de Split. Il y a de belles plages faciles d’accès à pied mais sans être bondées ni bétonnées. C’est également bien aménagé avec des petites tables rondes et des planches de bois installées sur des petits murets de pierre en guise de banc, il y a des douches, c’est très agréable.
En fin de journée, je récupère mes affaires et ma moto à l’auberge puis j’embarque sur le ferry à destination du prochain pays que je vais visiter avant de rejoindre enfin la France : l’Italie !