Du 6 au 7 juin 2023
Quelques kilomètres après avoir passé le poste frontière de la Macédoine du Nord, je fais la rencontre d’un motard alors que le trafic routier est fortement ralenti. Il prévoit d’aller plus loin que moi mais on fait une partie du trajet ensemble jusqu’à la capitale Skopje où je m’arrête pour la nuit.
Il est encore tôt dans l’après-midi donc j’ai le temps de me promener en ville. De ce que j’ai pu voir, Skopje ne semble pas avoir les moyens d’entretenir ses ambitions de grandeurs démesurées à la hauteur de l’illustre figure historique dont la Macédoine du Nord se revendique l’héritière : Alexandre le Grand (c’est un sujet de dissension avec son voisin la Grèce). En plein centre-ville, il y a d’immenses statues décolorées et des immeubles délabrés dans un style soviétique froid et austère, une église dont les travaux de rénovation semblent n’avoir jamais commencé et ne sont donc pas près de se terminer, bref je ne suis pas très enchanté.
Toutefois, en traversant la rivière qui scinde la capitale en deux parties, on accède au nord à des quartiers plus anciens de la ville avec notamment de nombreux édifices datant de la période de l’empire ottoman qui me font penser à Bursa en Turquie. Il y a également un fort en haut d’une colline qui offre une belle vue sur la ville mais il est complètement à l’abandon, de hautes herbes poussent partout dans la cour, c’est devenu un terrain vague.
Ensuite, je déguste de très bonnes pâtisseries turques (un flanc avec trois types de laits différents, des baklavas aux pistaches succulentes) accompagnées d’un thé, elles me donnaient envie à travers la vitrine dans une rue piétonne et je ne suis pas le seul français à avoir succombé à leurs charmes.
Skopje est un mélange de cultures et de religions, les mosquées et les églises se côtoient, l’architecture ottomane fait face aux statues et bâtiments soviétiques de l’autre côté de la rivière, l’écriture cyrillique est encore présente avec des sons de langues slaves. A noter également que c’est la ville de naissance de Mère Teresa.
Le lendemain, je fais tendre ma chaîne de moto dans un garage que j’ai trouvé sur internet avec de bonnes recommandations et la qualité du service se confirme. Ils parlent un anglais impeccable, ils prennent en charge immédiatement ma moto et ils m’offrent un thé en attendant. Je récupère ma moto au bout d’une trentaine de minutes, la chaîne nettoyée, tendue et graissée.
La route en quittant Skopje est agréable, je monte sur les hauteurs d’une montagne à proximité où il y a un très beau monastère orthodoxe du treizième siècle avec de magnifiques peintures murales à l’intérieur. Là aussi, le mélange des cultures est présent, on peut voir le minaret d’une mosquée d’un petit village en symétrie avec le clocher d’une église d’une petite localité située à seulement quelques centaines de mètres.
Puis, je fais un arrêt aux gorges de Matka qui me font penser aux Portes de Fer en Serbie avec ses hautes falaises bordant une large rivière de couleur verte.
Ensuite, je prends une très belle route pour rejoindre le Kosovo à travers une vallée étroite au milieu de moyennes montagnes verdoyantes longeant un ruisseau, il y a de belles fleurs en bord de route et des villages pittoresques.
Cela permet de terminer sur une belle image de la Macédoine du Nord que j’ai traversé en coup de vent, il est temps de passer au Kosovo!