Du 19 au 20 mai 2023
Notre nouvel hébergement à Hienghène est encore très sympathique, ce sont des sortes de grandes cabanes en bois sur pilotis en plein milieu de la forêt avec une terrasse spacieuse.
Nous nous levons à nouveau tôt le matin pour faire une sortie plongée en bouteille. C’est un club français donc nous sommes beaucoup plus en autonomie pour préparer notre matériel, accrocher le gilet stabilisateur et les tuyaux du détendeur à la bouteille, vérifier la pression. En Australie, nous étions des grands groupes de plongeurs sur des gros bateaux et tout était prêt, on avait plus qu’à se lancer à l’eau et suivre le guide. Là, nous sommes une dizaine sur le même type de petit bateau pneumatique que la veille et nos guides gèrent à la fois la navigation, l’ancrage et les plongées donc nous faisons notre mise à l’eau quasiment seul et nous les rejoignons quelques mètres plus bas après avoir équilibré nos tympans.
Pour la première plongée, nous descendons jusqu’à vingt mètres de profondeur et nous avons des passages dans des grottes, c’est amusant même s’il faut faire attention à ne pas se cogner contre la roche avec nos bouteilles ou coincer nos tuyaux de détendeurs dans des coraux.
Nous apercevons un requin à pointes blanches couché sur le sable qui ne bouge pas puis, plus loin, deux bébés requins qui nagent près d’un grand banc de petits poissons sans attaquer. Pourtant, même lorsqu’ils ont la mâchoire fermée, ils ont un air inquiétant.
Les fonds marins sous encore impressionnants avec ces grottes tunnels mais aussi de larges et profonds canyons sous-marins, c’est un autre monde que nous pouvons découvrir grâce aux bouteilles d’oxygène et, heureusement Walid, a une caméra Gopro et j’ai pu récupérer ses vidéos pour vous en faire profiter. En moyenne, nous sommes restés sous l’eau une cinquantaine de minutes pour nos deux sorties plongées.
La vue sur la côte est également magnifique avec des roches noires aux pointes acérées qui forment comme une muraille naturelle derrière de larges plages sauvages bordées par une végétation dense.
Lors de la pause déjeuner, le personnel du restaurant nous prévient qu’une alerte tsunami a été lancé sur toute la Nouvelle-Calédonie après qu’un séisme se soit déclenché au large des côtes. La zone de sécurité la plus proche est un parking en haut d’une colline qui offre un magnifique point de vue : tant mieux ! Nous avons tout le temps d’observer la jolie baie de Hienghène et surtout une masse rocheuse sur la pointe d’un petit îlot à proximité qui ressemble à une poule en train de pondre.
Deux groupes de motards se retrouvent sur le lieu de rassemblement et leurs motos se font face, les Harley Davidson d’un côté avec le club des « Free riders » dont le logo est imprimé sur leurs vestons en jean et, de l’autre, un groupe hétéroclite de motos japonaises, une Royal Enfield et même une Harley. L’ambiance est bon enfant, ils doivent probablement tous se connaitre à force de faire des tours en moto sur cette petite île.
Au bout d’environ une heure trente, l’alerte est levée. Heureusement il n’y a pas eu de tsunami même si on aurait bien aimé voir une grande vague mais sans faire de dégâts. Apparemment, ce type d’alerte arrive de temps en temps et, pour le moment, il n’y a pas eu de sinistres majeurs ou alors cela remonte à longtemps.
Le soir, nous nous installons dans un camping parce qu’il n’y avait plus de place dans notre gîte en ce week-end chargé, nous y retournerons le lendemain. Après un dîner très copieux avec un buffet à volonté de bonne qualité, nous essayons de dormir dans notre camping malgré le bruit de certains voisins qui parlent fort et mettent de la musique, ah ces jeunes…
Après une nuit un peu agitée, nous partons de bonne heure pour faire la randonnée de la Roche de la Ouaième. La route le long de la côte est encore magnifique, notamment en contournant la baie de Hienghéne avec la vue sur la roche de la Poule.
Un fait étonnant et amusant dans cette région de la Nouvelle-Calédonie est que les kanaks nous font systématiquement un signe de la main avec le sourire alors que l’on ne se connait pas et que l’on a le profil de touristes. C’est très agréable, on sent une certaine convivialité, cela sera le cas sur toute la Grande Terre du Nord au Sud, sauf dans les villes importantes comme Nouméa.
Par ailleurs, les kanaks sont en nombre et visibles sur l’île, on peut voir leur influence notamment sur l’architecture des habitations avec par exemple les farés qui sont des sortes de petits chapiteaux en bois sans mur, il y a également souvent des sortes de stands en bois devant leur maison en bord de route pour vendre des fruits ou des objets. En comparaison, je croise bien plus de kanaks en Nouvelle Calédonie que d’Aborigènes en Australie mais ce n’est pas la même Histoire.
Nous commençons la rando alors que le ciel est bien dégagé et le soleil tape déjà fort alors que la pente est raide donc nous nous arrêtons souvent pour nous hydrater. Heureusement, il y a de nombreux passages en forêt qui nous protège des rayons lumineux mais il faut faire attention à ne pas glisser sur la terre et les racines humides.
La mer est d’un bleu magnifique, on peut déjà apercevoir au loin des barrières de corail, la vue en haut s’annonce belle. Nous traversons quelques fois des cours d’eau à gué mais sans se mouiller les chaussures grâce à quelques pierres.
Ça y est, nous sommes enfin au sommet qui culmine à 744 mètres après un peu moins de deux heures d’efforts. Nous découvrons le point de vue de l’autre côté de la montagne que nous avons gravi et nous avons une vue panoramique sur toute la côte avec ses récifs coralliens, ses ilots, son eau turquoise, les montagnes pointus couvertes de végétation qui plongent vers la mer : c’est magnifique !
C’est mon plus beau point de vue depuis mon trek dans les Annapurnas, je suis ébahi par toute cette beauté de la nature, oui la Nouvelle-Calédonie c’est le paradis ! Le chemin continue sur une crête un peu vertigineuse qui offre une nouvelle vue à couper le souffle.
Je mitraille de photos et je prends des vidéos pour immortaliser ce moment et ce lieu magiques. Walid a son drone également, cela permet de faire des vidéos en mouvement très impressionnantes comme vous pouvez le voir.
Nous mangeons notre pic-nic depuis ce point de vue afin d’avoir tout le temps pour l’apprécier puis nous redescendons de notre promontoire idyllique et nous prenons nos quartiers dans le précédent logement avec les cabanes en bois sur pilotis au milieu des arbres. On se repose de toutes ces émotions et de ces efforts puis nous faisons un bon gueuleton bien arrosé suivi d’une partie du jeu « Times up » afin de profiter un maximum de ces moments ensemble car nous nous quitterons le lendemain.
Le lendemain matin, nous faisons une dernière session de PMT tous ensemble sur la « Plage du billet de cinq cents francs », à savoir qu’en Nouvelle-Calédonie on utilise une monnaie locale qui s’appelle le Franc Pacifique, un euro correspond environ à cent vingt francs pacifiques. La Nouvelle Calédonie a beaucoup d’autres particularités locales, par exemple il faut une carte Sim spéciale sinon la connexion coûterait trop cher avec un abonnement français.
La plongée est magnifique sur cette plage, nous longeons des falaises qui s’enfoncent dans la mer et dont les parois immergées sont couvertes de coraux, il y a quelques gorgones, de beaux poissons mais pas de tortues ni de requins. Nous essayons de nous frayer un chemin en évitant quelques petites méduses et algues urticantes.
Il est désormais temps de se séparer, Camille, Walid et Samuel rentre à Nouméa pour reprendre le travail le lendemain tandis que je reste une journée supplémentaire avec Amélie pour visiter la pointe nord de Grande Terre que je vous raconterai dans le prochain article.