Du 1er du 3 mai 2023
Après un long voyage en bus de nuit, j’arrive tôt le matin à Airlie Beach, un peu assoupi. Il fait beau, je me dirige vers le front de mer près du centre-ville sachant que la réception n’est pas encore ouverte pour déposer mon sac. La mer est plate, il n’y a pas ou très peu de vagues dans cette partie de l’Australie car elles sont stoppées par la grande Barrière de Corail. De plus, la baie de Airlie Beach semble à l’abri du vent grâce aux îles montagneuses au large et au relief autour de la ville. La couleur de l’eau est attirante mais des panneaux alertent sur le risque de minuscules méduses qui sont très dangereuses, elles peuvent créer de graves lésions sur la peau mais aussi tuer en quelques minutes en raison de la puissance de leur venin. Donc la baignade est interdite ou alors il faut une combinaison spéciale.
Heureusement, il y a une grande piscine en bord de mer avec du gazon autour qui est très agréable, il n’y a quasiment personne en ce début de matinée donc j’en profite pour me baigner en toute tranquillité, cela m’aidera à me réveiller. Nous sommes désormais sous les tropiques donc la météo est sensée être meilleure que dans le sud de l’Australie et, effectivement, il fait beau et les températures sont plus élevées.
Ensuite, je prends mon petit-déjeuner à côté de la piscine puis je dépose mon sac à l’auberge et je fais une balade le long de la côte. La couleur de l’eau est belle et le chemin est bien aménagé mais c’est un peu trop urbanisé à mon goût, il y a de grande jetée qui protègent des ports de plaisance remplis de yachts ou de bateaux à voiles de luxe qui sont généralement utilisés pour faire une croisière aux îles Whitsunday.
Nous avons prévu de les découvrir ensemble avec Julia, une française que j’ai rencontrée à un cours de surf à Byron Bay avec son amie Claire. Elles avaient loué un van pour découvrir la côte est de Melbourne à Brisbane puis Claire est repartie et Julia ayant prévu d’aller jusqu’à Cairns, on s’est dit que l’on pourrait faire le reste du voyage ensemble. Julia me rejoindra le lendemain, en attendant, j’en profite pour mettre à jour mon blog et préparer la suite du voyage. Le soir, c’est la cohue dans la cuisine de l’auberge où il y a seulement trois casseroles pour un site d’hébergement immense d’une capacité de plusieurs centaines de personnes alors que les pâtes à la sauce tomate est le plat le plus populaire chez nous autres voyageurs d’Australie…
Les îles Whitsundays font parties des incontournables de la côte est australienne et, à juste raison, comme vous pourrez le découvrir dans cet article. Mais cela signifie qu’il y a une forte demande et mieux vaut s’y prendre en avance pour réserver une croisière. Nous voulions initialement faire un séjour en bateau de deux jours et deux nuits mais il n’y avait plus de créneaux quand nous avons cherché une semaine avant et nous n’avons pu réserver que pour une sortie d’une journée, ce qui est déjà très bien.
Nous commençons avec Julia la sortie bateau tôt le matin en embarquant sur un immense catamaran violet du nom de Camila, il y a une quarantaine de passagers et un équipage de six ou sept personnes. Le capitaine nous présente au micro le programme de la journée ainsi que les règles de sécurité tandis que nous faisons cap sur les îles Whitsundays au moteur. Ensuite, quand nous sortons de la baie et que le vent devient plus puissant, le bateau est placé face au vent puis la grand-voile est hissée avec un mécanisme automatique et ensuite le génois est étiré. Notre navire est probablement un ancien bateau de courses et nous voguons sur les flots à une vitesse moyenne d’environ douze nœuds sans trop ressentir les à-coups des vagues. C’est très agréable et il y a suffisamment d’espace à bord pour que chacun puisse trouver un emplacement qui lui convienne, confortablement assis sur un siège à l’arrière ou bien installé à l’avant sur les filets entre les deux coques du catamaran ou debout à la proue du bateau.
Après environ deux heures de navigation, nous arrivons à la première étape pour découvrir la plage la plus célèbre, car la plus belle, de ces îles et elle est également classée parmi les dix plus belles plages au monde selon notre capitaine : il s’agit de Whitehaven beach (la plage de have blanc en français).
Nous débarquons par groupes successifs à l’aide d’un canot moteur de l’autre côté de l’île où la plage nous est cachée par une colline que nous gravissons pour atteindre ensuite un point de vue magnifique sur cette plage qui mérite bien sa réputation. Nous la découvrons au dernier moment avec Julia après une marche au milieu des arbres, l’effet n’en est que plus saisissant. Des pontons en bois ont été installés avec des promontoires afin d’accueillir les nombreux visiteurs et d’offrir une vue panoramique.
Le blanc du sable se marie au vert émeraude de l’eau avec des teintes variant suivant la profondeur du sable ou de la présence de coraux. A cela s’ajoute le vert plus foncé de la végétation sur les côtes autour. C’est paradisiaque.
On prend notre temps pour admirer ce paysage unique et faire des photos pour en garder un souvenir plus fiable que nos mémoires même si, encore une fois, il ne peut restituer entièrement la palette de couleurs et ses formes majestueuses, surtout avec mon téléphone de qualité moyenne.
Ensuite, nous descendons nous promener sur la plage, il y a aussi un risque de méduses dans cette zone donc il est fortement recommandé de se baigner en combinaison qui donne des allures de Télétubbies ou d’extraterrestres d’un film de science-fiction à petit budget du style « La soupe aux choux ». Je me baigne tout de même dans cette tenue, ce n’est pas trop désagréable mais ce serait bien mieux de pouvoir s’en passer, c’est bien le seul défaut de ce lieu magique.
Nous retournons à bord de notre catamaran pour déjeuner puis nous faisons une nouvelle étape pour nous baigner en combinaison avec masques et tubas au-dessus de coraux. La visibilité n’est pas très bonne sur les premiers mètres mais, en plongeant plus profond, on peut découvrir toute la diversité de formes et de couleurs de ces organismes vivants qui semblent respirer au rythme des courants marins qui les traversent. On peut également les observer plus facilement aux endroits où le massif coralien est plus proche de la surface mais il faut bien faire attention à ne pas les toucher car ils sont très fragiles. Il y a une profusion de poissons de couleur unie ou multicolores, avec des rayures ou des points, un corps arrondi ou allongé, de toutes tailles, un nombre et des formes de nageoires variées, ces fonds marins fourmillent de vie et de diversité.
Je ne me lasse pas de les observer sous tous les angles en essayant de rester le plus longtemps possible sous l’eau pour suivre les bancs de poissons ou longer les massifs coralliens. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu autant de vie colorée sous l’eau. N’ayant pas de caméra amphibie, je ne peux malheureusement pas vous partager ces images, il faudra vous user de votre imagination en espérant que ma description soit suffisante.
Après une bonne heure, l’équipage sonne le rappel et tente d’amadouer les derniers nageurs sous-marins comme moi en nous indiquant que les bières sont désormais en libre-service sur le bateau (c’était inclus de la formule mais interdit d’en consommer avant la sortie masque et tube). Donc après avoir nagé dans un corps liquide, c’est désormais au tour du liquide de s’écouler dans mon corps et aussi un peu dans mon esprit.
Le bateau fait cap sur le port, la journée touche à sa fin en nous offrant une belle lumière du soleil, tout le monde est détendu en buvant sa boisson face à la mer qui nous entoure et en écoutant de la musique entraînante diffusée par les enceintes. Je me sens bien, très bien même et j’aurais bien aimé que le bateau fasse un détour pour prolonger ce moment enivrant pour tous les sens.
Le lendemain, nous partons en bus pour découvrir une nouvelle île le long de la côte est : à suivre !