23/02/2023

Départ : Ghorepani 2850m

Arrivée : Naya Pul 1070m

Dénivelé : 400m

Distance : 16km

Marche : 6h30

Nous nous levons à 5h du matin comme prévu, le ciel est toujours étoilé donc on a pas mis le réveil tôt pour rien. Nous partons à 5h25 pour rejoindre le sommet de la montagne de Poon Hill qui est célèbre pour offrir un magnifique panorama à 3200m et le spectacle sera à la hauteur de sa réputation !

Nous croisons d’autres trekkeurs et leurs guides grimpant les marches à la lueur de leur frontale, il y a bien plus de monde que je le pensais quand nous sommes arrivés hier et que la ville semblait déserte.

La montée nous paraît longue avec des marches à n’en plus finir comme la veille mais nous sommes tout excités de découvrir la vue depuis le sommet.

Ça y est, nous y sommes, on commence à apercevoir la silhouette des montagnes illuminées progressivement par les aurores : le Machapuchare tout à droite qui semble avoir deux petites oreilles de souris, l’Annapurna sud au centre qui est majestueux avec ses pentes raides au niveau du sommet puis le fameux Annapurna 1 que nous souhaitions voir afin de rencontrer toute la famille. Finalement il n’est pas si impressionnant de loin, il parait un peu aplati et pourtant il s’élève à 8091m.

Vue depuis Poon Hill juste avant le lever du soleil

Les rayons du soleil commencent à apparaitre sur la ligne des crêtes montagneuses en formant des couches de couleurs superposées, le jaune vif est situé entre le orange sombre en-dessous et un rose pâle au-dessus. Désormais, nous pouvons apercevoir nettement les reliefs des montagnes avec les zones de neige et de roche à nue.

Le soleil commence à se lever avec le mont Machapuchare à gauche
Désormais, nous pouvons bien apercevoir les reliefs des montagnes avec le Machapuchare à droite, l’Annapurna sud au centre et l’Annapurna 1 juste derrière sur sa gauche

A l’ouest, sur notre gauche, on peut admirer l’immense massif du Dhaulagiri tout enneigé du haut de ses 8167m. On monte sur une tour d’observation avec Bertrand et le couple de français de notre auberge puis on redescend afin de pouvoir faire plus facilement des photos panoramiques.

Le panorama est grandiose, on circule d’un côté à l’autre pour prendre des photos dans tous les angles et au fur et à mesure que la lumière augmente. C’est magnifique, cela valait la peine de faire cette partie du trek, merci Bertrand d’avoir insisté 😉

Le Dhaulagiri et ses 8167m quand le soleil est plus haut dans le ciel

On pourrait rester quasiment toute la journée à admirer ce panorama dégagé sur de superbes massifs culminant à plus de 8000 mètres, ce n’est pas tous les jours que l’on en verra. Après deux bonnes heures sur place en ayant résisté au froid matinal en tapant des pieds et en se déplaçant régulièrement, nous finissons par redescendre après avoir pris encore des dizaines de photos et en prenant le temps de regarder chaque sommet. Nous descendons les marches doucement en faisant des arrêts à chaque point de vue sur le chemin qui sont nombreux.

Sur le chemin de la descente

Puis, on se prend un bon petit déjeuner en terrasse au soleil face au massif de l’Annapurna et, en retournant à notre chambre, on découvre que l’on avait également une magnifique vue sur ce massif alors que la nuitée nous a coûté moins de un euro pour deux !

Vue depuis notre chambre à moins d’un euro

C’est parti pour une descente continue jusque dans la vallée en direction de la ville de Pokhara. Nous croisons cette fois-ci beaucoup de randonneurs qui viennent pour admirer le point de vue de Poon Hill qui est plus facile d’accès.

Nous retrouvons les forêts denses dont les arbres sont recouverts de mousse. Dans le sens de la descente nous faisons la connaissance d’un randonneur qui marche pieds nus ! Il est originaire des îles des Açores mais il voyage beaucoup dans le monde entier et il a pris l’habitude de marcher sans chaussures, cela lui permet d’être mieux connecté à la terre selon ses propos. Avec Bertrand on le surnomme entre nous « Jésus » et on se recroisera plusieurs fois sur le chemin au hasard des pauses.

Notre itinéraire suit un cours d’eau qui creuse un beau petit canyon avec des toboggans et des piscines naturelles dans lesquelles s’écoulent une eau limpide, on aurait envie de s’y baigner. Il y a également quelques rhododendrons déjà en fleurs.

Nous retrouvons les interminables escaliers de pierres avec de hautes marches qui traversent les villages, c’est un travail de titans! Certains jardins sont également très bien décorés avec de belles fleurs de différentes couleurs.

On fait une pause dans un village à mi-parcours d’où l’on a la possibilité de prendre un bus direct pour Pokhara mais il faut attendre deux heures. On s’assoit pour réfléchir avec Bertrand, il est encore tôt dans la journée, on se sent plutôt en forme et puis notre orgueil nous dit de continuer jusqu’au bout, jusqu’à la fin du chemin de randonnée en point final de tous ces efforts.

Allez, on se relève et on continue de descendre et puis, si jamais le bus nous dépasse sur la route, dans ce cas on le prendra. La course contre la montre est engagée, on fait quand même une rapide pause déjeuner puis nous reprenons la descente en restant vigilant à ne pas nous tordre la cheville dans ces escaliers raides.

Puis nous traversons notre dernier pont suspendu pour rejoindre la route, comme ça on verra bien si le bus arrive. Pour le moment on a une heure d’avance sur lui. La pente de la route est plus douce donc la marche est plus facile mais il y a davantage de véhicules et ils soulèvent beaucoup de poussière sur certains passages.

On finit la descente sur une route poussiéreuse

Le bus ne nous a toujours pas doublé et, en arrivant au village de Birethanti, on a toujours une bonne quarantaine de minutes d’avance sur lui. Alors on continue jusqu’à la ville de Naya Pul qui est à une vingtaine de minutes à pied et d’où l’on peut récupérer des bus réguliers pour Pokhara. On aura tout de même descendu plus de 2000m de dénivelé dans la journée !

En arrivant à l’entrée de Naya Pul, un habitant nous conseille de rejoindre directement la voie rapide à proximité et de faire signe à un bus de s’arrêter. C’est un bon conseil, on en trouve un en moins de dix minutes et nous voilà enfin arrivés à la fin de ce trek magnifique : on est tellement fiers et heureux de l’avoir fait!

On a réussi: direction Pokhara!

En faisant les comptes de notre trek autour du massif des Annapurnas, on aura parcouru 200 kilomètres à pied avec nos sacs sur le dos pour un dénivelé total quasiment équivalent à l’Everest (8750m d’après mes estimations) et cela en onze jours et demi (environ 75h de marche), pas mal !