18/02/2023

Départ : Camp de base Tilicho 4150m

Arrivée : Siri Kharka 4050m

Dénivelé + : 1000m

Distance : 20km

Marche : 7h

La nuit a été mauvaise pour Bertrand à cause d’un mal de tête avec la haute altitude, pour ma part j’avais la bouche sèche et je me réveillais régulièrement pour boire de l’eau mais on arrive quand même à se lever vers six heures alors que la lumière du jour commence doucement à illuminer le ciel.

Après un rapide petit déjeuner, nous entamons la montée et, cette fois-ci, sans nos sacs que nous récupérerons au retour : cela fait du bien ! Nous avons juste pris de l’eau et quelques barres de céréales.

Il fait froid, surtout aux doigts mais la marche, puis les rayons du soleil, nous réchauffent progressivement le corps. Nous montons doucement, Bertrand tient bon et nous finissons par doubler des petits groupes de népalais profitant du week-end pour faire une balade. Un couple est venu en moto de Katmandou jusqu’au village de Khangsar à 3700m puis est parti directement à pied sans acclimatation ! Ils ont du mal, surtout la fille mais ils tiennent bon, quelle force mentale ces népalais !

Le temps est superbe et la vue est encore une fois bien dégagée, nous laissant apprécier le paysage tout au long de notre marche. La pente est plutôt douce sauf un passage raide où l’on doit monter en zigzagant.

Notre progression ralentit lorsque nous atteignons une succession de plateformes légèrement en pente et recouvertes de glace et de neige dure, le lac se fait attendre, nous espérons le voir après chaque montée mais c’est un nouveau petit plateau à franchir qui se découvre à nous.

Puis, nous apercevons une petite cabane en pierre et des drapeaux de prières bouddhistes aux couleurs des cinq éléments de la terre, ça y est nous y sommes enfin : le lac Tilicho !

Nous arrivons vers 10h30 et nous y retrouvons les hollandaises et leur guide qui étaient partis plus tôt que nous. Nous sommes très heureux d’y être arrivés et nous nous félicitons mutuellement, depuis le temps qu’on y penser à ce lac ! Et puis, on a réussi à passer le cap des 5000m donc c’est bon signe pour passer ensuite le col du Thorung La. On reste une bonne quarantaine de minutes à admirer le paysage et à prendre des photos de groupe en souvenir de ces bons moments de partage après des heures d’efforts.

Vue du Tilicho avec notre trio de choc
Avec les hollandaises et leur guide

Sur la descente du retour, il nous est plus facile d’identifier le meilleur itinéraire en passant par les pierriers afin d’avancer plus vite que sur la glace et la neige dure. Je me sens en bonne forme, je n’ai pas eu de mal de montagne, ma respiration était régulière et je n’ai pas eu de douleurs aux genoux qui était l’une de mes craintes au départ de la rando. Le fait également de ne pas porter de sac a beaucoup aidé.

Nous apercevons des mouflons qui ressemblent beaucoup à nos bouquetins alpins avec leurs grandes cornes mais elles sont plus arrondies. Dawa a l’œil affûté pour repérer ces animaux qui sont bien camouflés dans ce décor naturel. La descente offre une vue tout aussi jolie que la montée, on ne s’en lasse pas.

Nous arrivons au camp de base vers 13h pour faire une petite pause déjeuner et repos puis nous repartons avec nos sacs cette fois-ci.

Nous repassons par les pierriers en pente avec vue sur la vallée en direction du village de Manang, le mont Tilicho est désormais dans notre dos mais il nous suffit de tourner la tête pour l’admirer.

Nous croisons des yaks qui broutent au bord du chemin face à la chaîne de montagnes puis, plus loin, Dawa nous fait signe de ne pas faire de bruit car il y a un groupe de mouflons à proximité. Nous avançons à pas de sioux pour les observer de plus près, plusieurs ont de grandes cornes arrondis et il y a également un petit avec sa maman, nous observons ce spectacle avec des grands yeux comme des enfants. Les mouflons nous ont repéré et ils traversent devant nous le sentier afin de monter plus haut dans la montagne.

En cette fin de journée riche en sensations, je me fais la réflexion que la montagne est l’élément naturel dans lequel je me sens le mieux, davantage qu’au bord de la mer .Il y a de grands espaces avec des formes et des couleurs différentes de rochers et de végétation, les montagnes sont comme d’immenses monuments naturels où l’on peut y observer des animaux sauvages, c’est également un lieu propice pour la pratique de nombreux sports et plus généralement pour faire un effort physique tout en pouvant se vider l’esprit et s’évader en regardant les grands espaces, loin de l’agitation de la ville.

Nous arrivons à notre étape du soir heureux de pouvoir déposer nos sacs qui nous pèsent toujours autant malgré les plusieurs jours de marche que nous avons déjà faits. Nous serons les seuls dans l’hébergement qui a ouvert spécialement pour nous ce soir grâce à Dawa afin de nous éviter de faire un détour plus long, merci Dawa !

Il n’y a pas d’électricité et il n’y a qu’une seule personne pour s’occuper de la cuisine et du logement donc Bertrand et Dawa se proposent d’aider à la préparation du Dal Bat avec une minuscule lampe dans la cuisine tandis que je me réchauffe les pieds au poêle. Nous n’avons pas d’eau chaude depuis deux jours donc pas de douche pour moi mais Bertrand s’est motivé à l’eau froide, le courageux.

Après un dîner à la bougie, nous allons admirer avec Bertrand le magnifique ciel étoilé où l’on peut bien voir la voie lactée et les quelques constellations que nous connaissons puis nous allons nous coucher.