Jour 136 (31/01/2023)
Je quitte Bodhgaya en essayant de prendre un tuktuk collectif plutôt qu’individuel afin de rejoindre la gare de la ville de Gaya afin de limiter les coûts mais je n’en trouve pas sur le lieu indiqué par le gérant de l’hôtel. Il y a uniquement des tuktuks vides avec des chauffeurs qui meurent d’impatience de m’emmener. Je finis par accepter une offre d’un chauffeur qui était plus basse que mon trajet aller mais, ensuite, il en profite pour récupérer plein de clients sur la route comme un tuktuk collectif. C’est juste qu’à mon arrêt il n’y avait personne d’autre que moi ou alors le départ était plus loin. Même si le prix de la course reste bas par rapport à l’aller, cela m’agace qu’il me prenne pour un imbécile, je ne suis pas contre payer davantage que les locaux mais là c’est quasiment quatre fois le prix. Donc je renégocie à la baisse pour ne payer « plus que » trois fois le prix.
Ensuite, je récupère un train local dont le prix du billet est dérisoire mais, forcément, la conséquence est qu’il est archi bondé. Heureusement, j’ai pu avoir une place sur la banquette au départ mais au fur à mesure des arrêts nous nous serrons de plus en plus et je plains les gens debout dans le couloir alors que des vendeurs de boissons et de nourriture tentent de se forcer un passage.
En sortant de la gare, c’est encore pire, il y une foule immense comme si on sortait d’un match au Stade de France sauf que dans les grandes villes indiennes c’est tout le temps! Je me fraie un chemin tant bien que mal à pied avec mon gros et large sac à dos en percutant parfois quelques malheureux passants sachant qu’il n’y a pas souvent de trottoir donc on doit passer à côté des véhicules qui font bien entendu un concert de klaxons.
Je finis par arriver à mon hôtel et, heureusement, il est plutôt bien avec une chambre individuelle propre. Après avoir déposé mon sac, je pars découvrir le quartier et chercher à manger pour mon déjeuner. Le quartier en question est une large avenue à plusieurs voies avec des magasins de chaque côté. Je trouve un stand de nourriture avec une spécialité que je ne connais pas donc j’essaie, ce sont des sortes de petites galettes très denses, peut-être aux pois chiches que l’on trempe dans une sauce aux légumes et avec du piment bien entendu. Un des clients m’aide à me faire comprendre auprès du vendeur et il m’offre gentiment le repas en me demandant d’abord la permission, très sympathique !
Puis, je continue ma marche vers un grand parc à proximité que j’ai repéré sur la carte et je prends au passage un jus de cannes de sucre avec du citron. Etant donné que je vais bientôt quitter l’Inde, j’ai envie de goûter des plats ou boissons que je n’ai pas encore essayé. La boisson est plutôt bonne et désaltérante.
Je rentre dans le parc qui est immense et qui est en fait principalement utilisé pour jouer au cricket par de nombreux groupes de jeunes hommes. Il y a d’autres personnes qui discutent assis par terre mais le sol est très poussiéreux, il n’y a quasiment pas d’herbe. Par contre, le parc est agréable car il permet de s’éloigner du bruit de la circulation. En le parcourant, je trouve une grande statue de Ghandi mettant en avant ses combats pour les droits des indiens et l’indépendance de l’Inde, cette fois-ci elle est très bien entretenue contrairement à celle que j’avais vu dans le quartier de Old Delhi.
Je me fais parfois interpellé par de jeunes curieux pour savoir d’où je viens et pourquoi je suis ici puis, généralement ,nous faisons une séance photo. En passant près d’un groupe jouant au cricket, un jeune me propose de les rejoindre pour jouer mais je rate toutes les balles à la batte et je ne fais pas correctement les gestes pour que mon lancer de balle soit homologué donc je redeviens spectateur. Nous discutons un peu avec le jeune qui m’avait invité à jouer puis nous prenons un selfie.
Puis, j’arpente une rue commerçante perpendiculaire au parc qui est agréable car il y a peu de circulation et elle est assez large pour la foule qui la parcourt à pied. Les vêtements portés ou en étal sont toujours aussi colorés et je me dis que je regarde peut-être pour la dernière fois ce type de spectacle de rue en Inde.
En fin de journée, je cherche un cinéma à proximité de mon hôtel mais sans succès donc je me contenterai de la télé dans ma chambre même si je ne trouve pas de film bollywoodien, dommage.
Jour 137 (01/02/2023)
Patna était simplement une ville de transit dans mon cheminement vers la frontière du Népal, le fait d’être allé à Bodhgaya rend le trajet un peu plus compliqué avec des détours et moins de connexion. J’aurais pu retourner à Varanasi pour récupérer un train direct mais je n’aime pas les demi tours et sinon j’aurais pu accéder à une frontière terrestre plus proche au nord mais moins fréquentée et j’aurais dû de toute façon repartir à l’ouest car je voulais découvrir le parc national népalais de Chitwan avant d’aller à Katmandou.
Donc, je me rends à la gare routière le matin en vue de prendre un bus pour la ville de Gorakhpur, dernière étape en Inde avant le Népal. Quand j’arrive sur place, deux personnes viennent à ma rencontre et lorsqu’ils apprennent que je cherche un bus pour Gorakhpur ils me disent qu’ils peuvent me vendre un billet. Mais je préfère un bureau d’information afin de pouvoir choisir entre les différentes options sauf que je m’aperçois qu’il n’y en a pas. Cette gare routière a l’air en construction et il y a seulement une succession de bus les uns à côté des autres sans aucun panneaux d’informations. Mes deux rabatteurs m’emmènent dans ce dédale de bus pour arriver devant le bureau de leur compagnie qui est un simple banc devant un bus avec une affiche accrochée sur le parechoc. La personne sur le banc parle mieux anglais et m’annonce l’heure de départ (ce sera une heure plus tard), le prix et la durée du trajet (ce sera deux heures de plus).
Ce bus part tard donc j’ai le temps de chercher une autre option et je commence à marcher dans les allées au hasard, toujours suivi de mes deux gardiens, quand une personne m’affirme qu’il peut me proposer un bus partant plus tôt. Cela entraîne une scène de pugilat entre le personnel des deux compagnies qui se traitent mutuellement de menteurs et moi au milieu qui cherche à obtenir des informations quand une tierce personne parlant bien anglais intervient en arbitre pour m’aider à comprendre les options et je parviens à confirmer ces informations sur internet donc je penche pour le premier choix qui part plus tard mais normalement dure moins longtemps (erreur).
J’ai deux bonnes heures d’attente devant moi donc j’en profite pour manger dans une gargote en bord de route quand soudain un grand lézard tombe sur ma table et me fait sursauter avant que je le chasse avec le pichet d’eau.
Quand nous finissons par partir, je suis le seul dans le bus, c’est très étrange, les sièges sont vieillots et le sol n’est pas vraiment propre alors que le prix du billet est cher. Je vais rester quasiment seul pendant la moitié du trajet, ce qui me permet de lire tranquillement et me reposer.
Par contre, pour la deuxième partie, le bus est rempli complètement avec parfois plusieurs personnes qui s’entassent dans les espaces couchettes. Bien entendu, chacun passe un appel en parlant fort, écoute de la musique ou regarde un film sans écouteurs et le chauffeur klaxonne sur les petites routes que nous empruntons, heureusement que c’est mon dernier bus en Inde car cela ne va pas me manquer !
Le trajet n’en finit pas, nous avons fait un détour et il y a des arrêts fréquents d’une vingtaine de minutes alors que je vois l’heure défiler, à ce rythme là je devrais arriver tard le soir à Gorakhpur. C’est à ce moment que me vient l’idée de contacter Monique qui m’a dit être arrivée à la ville de Kushinagar avec Matteo et Alessandra et qu’ils comptent repartir le lendemain en taxi pour passer la frontière du Népal et rejoindre la ville de Lumbini, autre lieu saint du Boudhisme où est née Bouddha. Je regarde la carte et je vois que mon bus devrait passer par Kushinagar donc finalement je leur demande si je peux les y rejoindre et prendre ensemble le taxi. Après vérification avec le chauffeur de taxi, c’est confirmé, il aura assez de place et le chauffeur de mon bus est d’accord pour me déposer pas très loin de leur hôtel à Kushinagar : je suis soulagé !
J’arrive enfin à Kushinagar vers 21h après quasiment neuf heures de trajet qui s’avérera le plus inconfortable et le plus cher de mon voyage en Inde. Je retrouve avec joie Monique, Matteo et Alessandra et nous faisons ensemble le pré-enregistrement de notre visa que nous obtiendrons ensuite à la frontière népalaise. Puis je trouve un restaurant encore ouvert pour manger mon dernier thali qui sera malheureusement de mauvaise qualité et va me causer des soucis gastriques pour terminer en beauté mais je ne pouvais pas quitter l’Inde sans vivre cette expérience 😊
Début du jour 138 (02/02/2023)
Ce matin, je me réveille tôt à cause de mon mauvais thali de la veille mal digéré mais aussi afin de pouvoir visiter rapidement le temple boudhiste qui abrite la statue du Bouddha sur le lieu de son décès et c’est ce qui en fait la renommée de la ville de Kushinagar.
Le temps est brumeux et il y a peu de personnes dans la rue à cette heure matinale. Le temple est déjà ouvert avec quelques fidèles qui sont sur place pour se recueillir et méditer mais c’est bien moins impressionnant qu’à Bodhgaya. Il y a une petite dizaine de moines assis par terre ainsi que quelques fidèles et des groupes de pèlerins se dirigent vers le temple en portant une couverture pour recouvrir la statue de Buddha et déposer des fleurs de lotus en priant.
Ensuite, je retourne à la case toilettes puis je vais visiter un stuppa sur proposition du gérant de l’auberge qui m’emmène en scooter avant que nous prenions le taxi pour la frontière. C’était auparavant un site de crémation pour les seigneurs locaux et nous y croisons un groupe de touristes indiens venus prier sur ce site. Ce sera mon dernier monument visité en Inde.
Ensuite je retrouve Monique, Matteo et Alessandra et nous montons dans notre taxi pour rejoindre le Népal ! Je vous raconte la suite dans mon prochain article dans la section Népal 😉