Jour 119 (14/01/2023)
Le matin, je traîne un peu dans Pushkar car il y a une fête hindou prévue dans la journée et les enceintes de certains lieux diffusent de la musique à tue-tête dès dix heures du matin ! Il fait beau et l’air est bien dégagé donc la lumière est belle, je fais un dernier tour du lac au bord des marches puis j’enfourche ma moto car j’ai une longue route qui m’attend.
Le trajet est plus agréable que le premier jour, il y a moins de véhicules et la route est moins large, on voit mieux le paysage même s’il n’y a pas grand-chose à observer, c’est plat et de plus en plus aride. Malgré le soleil, je frisonne en raison du vent légèrement froid qui souffle et qui est accentué par mon mouvement à moto, pour le prochain trajet je porterai davantage de vêtements.
Le revêtement de la route est généralement en bon état même s’il y a quelques passages endommagés où il faut ralentir mais sans trop de risques. Le plus danger, ce sont les camions qui doublent en débordant largement et longtemps sur la voie opposée, partant du principe que les deux-roues n’ont qu’à se déporter sur la zone d’arrêt d’urgence qui est de toute façon utilisée comme une voie de dépassement des véhicules lents par les motos et scooters. En début d’après-midi, je trouve un bon restaurant au bord de la route pour me réchauffer à l’intérieur, cela fait du bien.
Ensuite, l’après-midi se passe plutôt bien, j’ai moins froid et je roule à une bonne vitesse de croisière même s’il faut toujours rester vigilant notamment avec les dépassements anarchiques. Mais je perds du temps en cherchant le temple des rats Karni Mata dans la ville de Deshnoke qui est sur mon trajet. J’avais mal repéré sur la carte et je fais plusieurs détours avant de le trouver enfin alors que la journée touche à sa fin.
Je me dépêche donc de le visiter et, de toute façon, je n’y trouve pas un grand intérêt si ce n’est l’originalité du type d’animaux qui y sont vénérés et qui est à l’origine de sa notoriété. J’ai l’impression de simplement cocher une case sur ma liste. Donc c’est un temple qui date du quinzième siècle où des rats se baladent en toute liberté et auxquels les fidèles et touristes apportent de la nourriture en offrande, ils ont aussi de grandes bassines de lait. Il y en a vingt-cinq mille en tout, majoritairement de couleur noir mais si vous en apercevez de couleur blanche alors c’est un signe de chance, personnellement je n’en ai pas vu 😉
Bien entendu il faut se déchausser avant d’entrer dans le temple donc faites bien attention où vous mettez les pieds !
Finalement, j’arrive à mon hébergement dans le centre de la ville de Bikaner juste au moment de la tombée de la nuit en zigzagant dans les ruelles étroites. Celle fois-ci, j’ai loué une chambre dans une « guest house » qui semblait être la meilleure option de logement.
Je me ballade à pied dans les rues du bazar qui porte bien son nom car il y a un boucan d’enfer avec les deux-roues et tuktuks qui klaxonnent en continue et qui forment des bouchons compacts tout en essayant de passer dans le moindre recoin, cela me rend fou !
Je découvre une nouvelle pâtisserie en forme de galette trouée au milieu qui est cuite dans la rue devant les passants. J’en prends une pour mon dessert et c’est très bon. Ensuite, je reviens à ma guest house en prenant des rues moins fréquentées et je goûte sur un stand de nourriture dans la rue des sortes de beignets secs et creux qui sont garnis d’une sauce avec des crudités non cuites que je découvre avec stupeur après les avoir mangées. Puis, le gérant m’offre un autre beignet qui est rempli d’une sorte d’eau vinaigrée pas vraiment à mon goût, j’espère que je n’aurais pas de problème de digestion…
Début du jour 120 (15/01/2023)
Ce matin, je décide de ne pas visiter le fort de la ville car j’ai plus de trois cents kilomètres à parcourir et je souhaite arriver avant la nuit. De toute façon, il y a beaucoup de forts célèbres dans la région donc il faut faire des choix ou bien il faut prévoir quasiment trois semaines. Je préfère partir tôt à pied à la découverte de temples hindous qui ne sont pas très loin de mon logement. Je visite d’abord un temple où il y a un grand nombre de fidèles qui viennent s’y recueillir et prier rapidement avant de commencer leur journée. Il fait beau et, soudain, des chants s’élèvent accompagnés par un tambour.
Ensuite, je visite un temple de la religion Jain qui est un véritable monument richement décoré à l’extérieur comme à l’intérieur avec de belles sculptures et des peintures à la main présentant différents événements importants du Jaïnisme. Il a été construit au seizième siècle.
Puis, je prends mon petit déjeuner dans la rue avec des oranges, des samossas et une pâtisserie locale, je pars en moto vers dix heures du matin. Cependant, je me perds dans les ruelles de la ville qui sont difficiles à repérer sur la carte et elles sont en très mauvais état avec beaucoup de fréquentation, c’est usant pour les nerfs.
Lorsque je finis enfin à rejoindre la route principale pour sortir de la ville je me rends compte que mon pneu arrière est dégonflé! Heureusement, il y a un petit garage à proximité et le personnel me regonfle le pneu mais nous avons du mal à communiquer et, après avoir vérifié que mon pneu ne se redégonflait pas, ils me disent que je peux partir.
J’aurais dû insister pour faire vérifier la chambre à air car, à peine suis-je sorti de la ville, que mon pneu se dégonfle d’un coup en passant un péage alors qu’il n’y a plus de garage à proximité… Par chance un groupe de jeunes indiens qui discutaient près d’un local du péage me demandent si j’ai besoin d’aide et ils se proposent gentiment de m’aider à trouver une solution. Après avoir examiné le pneu, deux d’entre eux m’accompagnent à moto pour rejoindre un garage situé à quelques kilomètres, je roule très doucement en espérant ne pas abîmer la jante. Nous arrivons dans un petit garage d’un village et le responsable me prend tout de suite en charge. Le pneu est en très mauvais état, percé à plusieurs endroits et de même pour la chambre à air, probablement ils étaient déjà abimés et le trajet les a achevés mais je n’avais pas remarqué en partant. J’appelle le responsable de l’agence de location et j’espère qu’il prendra en charge une partie de ces frais (environ trente euros), nous verrons à mon retour. Je propose un petit billet à mes deux accompagnants du péage qui sont restés avec moi depuis une bonne quarantaine de minutes mais ils refusent et nous nous serrons la main.
Ça y est, cette fois-ci je peux enfin prendre la route pour la ville de Jaisalmer, il est midi trente et il me reste trois cents kilomètres à parcourir avant la nuit : à suivre !