Jour 23 (10/10/2022)
J’arrive à la station de bus de la ville de Bursa en début d’après-midi. Il y a un tramway qui permet de rejoindre le centre et la ville dispose du même système de carte de transport qu’à Istanbul mais c’est un peu plus compliqué quand on veut acheter un seul trajet quand on reste peu de temps comme moi car il n’y a pas toujours l’option sur les bornes de recharge de carte ou ce n’est pas toujours traduit en anglais. Je finis quand même par trouver un commerçant qui en vend et je rejoins mon hôtel que j’ai choisi cette fois-ci à proximité du centre-ville.
Mon choix pour cette destination s’était fait sur les conseils de Caan et Ecem que j’avais rencontrés à Belgrade et qui vivent dans cette ville. On avait prévu de dîner ensemble mais Caan a eu une urgence à son travail donc il n’était finalement plus disponible.
La ville de Bursa a été choisie pour quelques décennies comme capitale de l’empire ottoman avant d’être détrônée par Edirne puis par Istanbul suite à l’expansion des ottomans en occident. La ville de Bursa a néanmoins bénéficié de son prestigieux statut bien qu’éphémère pour être dotée de nombreux bâtiments administratifs et édifices religieux qui étaient protégés par d’épaisses murailles. L’ancienne capitale était également située sur une des routes de la soie et avait donc de nombreux marchés et rues commerçantes, elle était également un site important de production de soieries. Fort heureusement, Bursa a conservé en bon état une grande partie de ses anciens monuments, ce qui permet de plus facilement se représenter l’activité de cette ville à l’époque ottomane. Désormais, la ville compte environ 3 millions d’habitants et elle est la quatrième ville de Turquie après Istanbul, Ankara et Izmir.
Après avoir déposé mon sac, je me promène dans les nombreuses rues piétonnes du centre-ville qui se croisent en formant un maillage serré. Elles sont remplies de multiples étals de fruits, légumes, épices, fromages, et poissons dont la variété des produits et leurs couleurs vives me rappellent les marchés en plein air de Pondichéry. La foule y déambule en jetant un regard d’un étal à l’autre et dont le commerçant essaye de capter l’attention à renforts de slogans qui vantent, je suppose, la qualité de leurs produits pour des prix raisonnables. Je cède à ces réclames publicitaires en achetant quelques fruits secs afin de compléter mes repas puis les étals de nourriture sont suivis par des brocantes de vêtements bons marchés et ensuite, je rejoins des passages couverts qui ressemblent au grand bazar d’Istanbul. Les boutiques sont plus luxueuses, on y vend des robes et des foulards de soie aux couleurs vives et aux motifs raffinés qui me font penser également à l’Inde. A ces vêtements somptueux s’ajoutent des bijouteries dont les articles brillent de milles feux et il y a même une galerie marchande qui vend des meubles, bref on y trouve de tout.
Ma déambulation aléatoire me mène au quartier historique avec des anciens marchés de la soie qui ressemblent à des cloitres sous formes de cours carrées entourées de murs dont l’étage supérieur est couvert d’un toit et abrite différentes boutiques qui vendent principalement des étoffes de soie et donnant vue sur les terrasses de café dans la cour intérieure qui sont protégés du soleil par des parasols ou des arbres. Il y a également des mosquées à proximité dont on peut apercevoir les minarets et d’imposantes anciennes portes de la ville en pierre.
J’aperçois un escalier qui permet d’accéder à un beau point de vue depuis les hauteurs de la ville où ont été bâtis des mausolées et qui sont encore ceinturées à certains endroits par d’imposantes murailles de pierre. On peut observer nettement l’autre muraille naturelle de la ville qui est la montagne Uludağ et qui culmine à 2543 mètres d’altitude. On peut y faire du ski l’hiver et le thym qui y pousse sert d’arôme pour le plat local, l’Iskender kebap servi avec du yaourt.
Ce sera d’ailleurs mon dîner avant de rejoindre mon hôtel pour consacrer ma soirée à la mise à jour du blog et de la lecture.
Jour 24 (11/10/2022)
Au matin, je me promène une nouvelle fois dans les rues commerçantes qui sont bien plus calmes et je prends mon petit déjeuner sur la terrasse d’un café dans la cour d’un ancien marché de la soie.
Ensuite, je vais chez un coiffeur barbier que j’ai repéré à proximité de mon hôtel car mes cheveux et ma barbe font désordre et puis les températures sont encore douces donc ça me permettra d’avoir moins chaud. J’arrive au bon moment car il n’y a pas d’autres clients et le coiffeur a l’air enthousiaste de recevoir un touriste, j’espère ne pas me faire tondre. On arrive à échanger approximativement avec l’aide de Google traduction et je lui montre une photo de moi peu de temps après mon dernier passage chez le coiffeur. Ces informations semblent lui suffire et il commence son œuvre armé de ses ciseaux et de sa tondeuse. Mehmet est son nom si je me souviens bien, ses gestes sont mesurés et il s’applique dans l’exercice de sa fonction, ce qui me rassure. Par contre, j’ai l’impression qu’il me fait la formule complète car, à mon grand étonnement, il me rase partiellement tous les poils du visage dont les sourcils et il me masse même la tête, le cou et les épaules après m’avoir plongé la tête sous l’eau du robinet plusieurs fois. Cela aura pris en tout une cinquantaine de minutes pour la coupe de cheveux et la barbe, je suis plutôt satisfait du résultat même si je me retrouve encore avec une mèche de Tintin mais ça partira avec le temps. Cela m’a coûté onze euros, apparemment un peu élevé d’après l’avis de ma future hôtesse Airbnb mais pour moi cela me semble honnête au vu du travail accompli : merci Mehmet !
Sur les coups de midi je quitte mon hôtel pour prendre un bus en direction de la ville de Eskişehir qui m’a été recommandée par Özlem.