Suite du jour 53 (9/11/2022)

Le bus me dépose en périphérie de la ville de Qom devant un grand rond-point. Comme souvent, je ne vois pas beaucoup de bus collectif dans les environs et, lorsque je demande aux chauffeurs de taxi s’il y a des taxis collectifs appelé « Savari », ils me répondent que non. Donc j’ouvre l’application Snapp pour réserver un trajet en taxi en ligne (l’équivalent de Uber) quand un chauffeur me propose de m’emmener dans le centre-ville et j’accepte machinalement sans penser à négocier le prix, je me laisse emporter par la facilité et l’envie de ne pas perdre de temps. Une rapide vérification sur l’application me fait voir que j’aurais pu avoir un bien meilleur prix, cela me servira de leçon pour la prochaine fois même si c’est pour un trajet qui me coûte au final seulement un euro et quelques dizaines de centimes.

En arrivant au centre-ville, je m’engage à pied avec mon gros sac sur le dos sur une grande place permettant d’accéder au sanctuaire de Fatima Masoumeh qui est l’un des lieux les plus sacrés de l’islam chiite et où de nombreux pèlerins viennent pour prier. C’est également un grand centre de formation religieuse. Je me sens un peu penaud sur cette place centrale de ce lieu saint en plein soleil avec mon grand sac à dos (cf photo de la place en couverture de l’article). Un français rencontré la veille à l’auberge de Téhéran m’avait dit qu’il avait pu déposer son sac à l’entrée du site donc je m’y dirige en espérant que cela fonctionne. Le personnel de sécurité me demande d’attendre à l’entrée et je suis rapidement accueilli par Ali, un étudiant en théologie musulmane qui est thaïlandais et qui est venu à Qom pour approfondir ses connaissances. Il parle parfaitement l’anglais et il m’accompagne vers la conciergerie afin de déposer mes bagages puis il me fait visiter le sanctuaire.

Ses explications sont très intéressantes et c’est l’occasion pour moi d’observer de plus près la dévotion des croyants dans ce site majeur de l’islam chiite. Ali me confirme la disposition habituelle des places en Iran pour accéder aux grandes mosquées avec quatre portes disposées sur chaque point cardinal avec au sud la mosquée. Certains chapiteaux ont une architecture ressemblant effectivement à des pagodes asiatiques car ils ont été construits sous le règne des seigneurs mongoles. Ali m’explique également que de nombreux miroirs ont été disposés tout autour de la porte sud permettant d’accéder à la mosquée afin de mieux éclairer les lieux à l’époque où l’électricité n’existait pas encore. Le dôme de la mosquée qui est recouvert d’or brille de mille feux à la lumière du soleil.

Le sanctuaire de Fatima Masoumeh face à la porte sud où l’on peut apercevoir les miroirs et au-dessus les coupoles en or
Une autre cour intérieure à l’est de la mosquée où les fidèles peuvent prier ou simplement discuter sur des tapis, au-dessus on remarque une toiture d’inspiration asiatique

Nous faisons le tour de l’extérieur de la mosquée avec Ali puis il me raccompagne à l’entrée du site en refusant poliment une rétribution que je lui propose. La conciergerie est également gratuite et j’en profite pour y laisser mes affaires le temps d’aller visiter le bazar de la ville. A nouveau, je découvre comme dans les précédents bazars des places avec de très belles arches se rejoignant en formant des coupoles qui sont percées pour laisser passer la lumière, je ne me lasse pas de découvrir ces architectures grandioses aux décorations raffinées.

Une cour intérieure du bazar de Qom

Ensuite, je prends un déjeuner assez classique de mon séjour en Iran avec deux brochettes de viandes et du pain car j’ai du mal à trouver autre chose. Puis j’utilise pour la première fois la fameuse application Snapp afin de rejoindre la gare routière. L’interface est assez pratique, il faut juste que j’apprenne à déchiffrer les chiffres persans sur les plaques d’immatriculation mais finalement je me retrouve dans la mauvaise gare routière et je dois reprendre un taxi. Pour prendre un bus pour la ville de Kashan il faut retourner près du grand rond-point en périphérie de la ville et attendre qu’un bus s’arrête, il n’y a pas de panneau ni de comptoir donc c’est assez déconcertant. Les taxis cherchent à me persuader qu’il n’y a pas de bus et que je dois prendre un taxi collectif mais en demandant à des passants ils me confirment que c’est bien ici que je dois attendre les bus pour Kashan et, en effet, quelques minutes plus tard un bus s’arrête et me prend à bord.

Le voyage continue !