Jour 36 (23/10/2022)
Je pars en fin de matinée du village de Karadut pour rejoindre la ville de Diyarbakir qui est à environ cent cinquante kilomètres. Murat, le propriétaire de l’hôtel, me ramène avec sa voiture sur la route principale afin que je puisse prendre un premier bus qui m’amènera dans une plus grande ville qui a une connexion vers Diyarbakir. C’est dimanche donc il y a moins de fréquence de passages mais j’arrive à rentrer dans un bus bondé en un peu moins d’une heure d’attente. Ensuite, c’est plus facile pour trouver un bus qui rejoint Diyarbakir et le chauffeur parle même français car il a de la famille à Paris et il y a également habité quelques années.
Les temps d’attente entre les correspondances me font prendre conscience du grand nombre de jeunes garçons et adolescents qui travaillent dans des petites boutiques ou des restaurants avec leur parents, notamment le week-end quand il n’y a pas école.
Nous aurons deux contrôles de gendarmes sur le trajet mais ils se passent assez rapidement, le paysage est plat avec des terres arides et rocailleuses.
Après avoir été déposé en périphérie de la ville j’ai un peu de mal à trouver un dolmuş donc finalement je décide de me rendre à pied à l’appartement étant donné que je suis arrivé tôt dans l’après-midi. Je traverse des quartiers de tours en béton qui me sont désormais familières mais toujours aussi peu attrayantes. En ce dimanche, les hommes se retrouvent en terrasse pour discuter autour d’un thé ou d’un café, fumer des cigarettes et éventuellement jouer aux cartes ou d’autres jeux.
Mon nouvel hôte Airbnb m’accueille à son appartement, il s’appelle Hakan, il a vingt-deux ans et il fait des études de médecine qui lui prennent beaucoup de temps et d’énergie. Il fréquente également assidument les salles de sport tout en suivant un régime essentiellement à base de viande de poulet qu’il ingurgite quatre fois par jours. Pour moi ce sera plutôt des pâtes ce soir car cela fait longtemps et c’est toujours un plaisir ! Avant ce régal culinaire, je profite de l’après-midi pour découvrir le centre-ville de Diyarbakir dont les anciens monuments ont la particularité d’avoir des pierres sombres. Le centre est ceinturé d’épaisses et hautes murailles qui sont encore en bon état et, comme dans la ville de Bursa, il y a d’anciennes petites cours intérieures ceinturées par des arcades à colonnes que l’on accède via des passages couverts et qui servent désormais de terrasses pour les cafés avec quelques boutiques sur les côtés.
Il y a également un petit bazar qui vend essentiellement des vêtements. Comme dans les quartiers périphériques, il y a beaucoup de gens (des hommes principalement) qui sont assis sur des petits tabourets et qui prennent le café sur des grandes places piétonnes.
Désormais, je prévois de passer au moins deux nuits à chacune de mes étapes afin d’avoir le temps de visiter les lieux et de prévoir la suite du voyage tout en ayant des moments de pause. Ainsi, je rentre à l’appartement pour mettre à jour mon blog et passer quelques coups de fils. Hakan est parti au sport donc je dîne seul mais nous nous revoyons à son retour et nous prenons le temps de discuter de nos vies et de nos projets futurs en utilisant Google traduction puis nous allons nous coucher.
Jour 37 (23/10/2022)
La matinée est consacrée au blog et à la préparation de la suite du voyage puis je pars me balader en ville en fin de matinée. Je revisite la grande mosquée, les anciennes cours et, en suivant un petit groupe de touristes, je découvre par hasard une grande et belle église arménienne qui a été récemment entièrement rénovée après avoir subi de lourds dommages dans le passé à cause de conflits ou d’événements climatiques. Il s’agit de l’église de Saint Giragos, elle date du seizième siècle et c’est apparemment une des plus grandes églises arméniennes du Moyen Orient.
Ensuite, je me dirige à pied vers le fleuve Tigre (appelé Dicle en turc) où se trouve, à proximité de la ville, un pont qui date du onzième siècle et qui fut construit sous une dynastie Kurde régnant sur la région à cette époque. Il y a de jolies terrasses de café aménagées des deux côtés du fleuve avec de confortables coussins sur des tapis qui permettent d’admirer la vue à l’ombre des arbres tout en buvant un thé. C’est un lieu très apaisant.
Puis, je rentre à l’appartement en repassant par le centre-ville une dernière fois. Hakan rentre encore tard donc nous dînons à nouveau séparément mais nous partageons un thé à son retour. Notre différence d’âge ne nous gêne pas pour discuter naturellement et en toute franchise. Nous partageons des points communs sur notre vision de la vie et nous continuons de discuter de nos différents projets personnels et professionnels en nous encourageant mutuellement.
Le lendemain matin, Hakan m’aidera gentiment à trouver le bon dolmuş pour m’emmener à la station de bus afin de rejoindre ma prochaine destination.