Ce mercredi 24 mai, je pars seul à la découverte du sud de la Grande Terre pendant trois jours avant de retrouver Amélie et Samuel le week-end de la Pentecôte pour aller ensemble à l’île d’Ouvéa.

Je récupère ma voiture de location puis je fais des courses et je me dépêche de rejoindre le parc de la Rivière Bleue pour une sortie de deux jours avec une nuit en bivouac sur place. La route à l’intérieur des terres est belle, il y a de nombreuses montagnes dont la coloration légèrement bleutée à la cime des arbres qui les couvrent me fait penser aux « Blue Mountains » en Australie.

Une fois entré dans le parc, la route devient une piste de terre rouge qui longe la Rivière Bleue et contourne les moyennes montagnes. Après avoir garé ma voiture au parking devant les locaux de la société Sud Loisirs qui s’occupe de la logistique, je récupère un VTT et je leur laisse mes affaires de bivouac qu’ils me déposeront à l’emplacement prévu.

Je traverse un ponton en bois puis je pédale sur une piste toujours de terre rouge. Il y a peu de dénivelé et la balade est facile et agréable. Il y a plusieurs endroits où l’on peut s’arrêter pour découvrir à pied la faune et la flore locale sur des petites boucles entre vingt minutes et une heure de marche.

La végétation luxuriante et les hauts arbres me rappellent avec plaisir la forêt de Daintree en Australie. Je fais plusieurs petites randonnées très sympathiques en laissant mon vélo au bord de la route, les espaces sont bien aménagés et permettent de s’immerger facilement dans cette nature sauvage.

Je découvre dans la forêt plusieurs « cagous » qui est la mascotte de la Nouvelle Calédonie. C’est une espèce d’oiseau qui ne peut plus voler, il picore dans le sol des vers et il chante le matin pour marquer son territoire. C’est une espèce protégée car en risque d’extinction. Des touristes japonais sont là avec leur guide et attendent en espérant les voir dresser leurs plumes blanches sur la tête mais ils restent impassibles.

Il y a également un immense arbre « kaori » qui est une espèce endémique de la Nouvelle-Calédonie. Il a plus de mille ans, son tronc est extrêmement large et haut, c’est impressionnant. Heureusement, il était trop gros pour être coupé à l’époque de l’exploitation forestière dans cette région entre la fin du XIXème siècle et le milieu du vingtième siècle.

Le grand kaori de 1000 ans

Les nuages commencent à devenir menaçants et le temps alterne entre la pluie et le soleil mais cela ne m’empêche pas de continuer ma découverte du parc en randonnant sous la protection des arbres.

Je rejoins ma zone de bivouac en milieu d’après-midi et mes affaires ont été déposé sur un emplacement avec une table de pic-nic abritée d’un toit et il y a un coin feu à proximité ainsi qu’un robinet d’eau. Il y a même des toilettes et une douche dans un cabanon plus en amont du chemin, c’est très bien organisé.

J’installe mon campement puis je descends au bord d’une rivière qui est juste en contrebas. A cet endroit, il n’y a pas de courant, l’eau est limpide et de couleur vert émeraude, cela me rappelle encore une fois la forêt de Daintree avec ses magnifiques creeks. C’est une immense piscine naturelle rien que pour moi car je serai seul ce soir à bivouaquer. Je savoure cette baignade, l’eau est transparente et je peux voir avec netteté le fond et, du côté de la rive opposée, elle reflète à la perfection la végétation qui la borde tel un miroir. Ce décor sauvage et paisible me fait penser à l’image que j’ai des cours d’eau de montagne dans le Canada.

Ensuite, je fais le tour à pied des alentours de la zone de campement et je découvre encore de sympathiques chemins de randonnées dans la forêt. C’est une autre facette de la Nouvelle-Calédonie après ses plages paradisiaques.

Je rentre en fin d’après-midi à mon espace bivouac et je profite des dernières lueurs du jour pour écrire le texte de mon blog sur la table de pic-nic. Puis je prépare le repas en utilisant mon réchaud à gaz après des mois d’inaction, pour le menu j’ai opté pour la simplicité et une valeur sûre : coquillettes, gruyère et sauce tomate !

Ensuite, je me couche tôt après avoir observé les étoiles dans le ciel. La nuit est paisible, il n’y a quasiment pas de bruit et je dors très bien.

Le lendemain matin, deux petits oiseaux au ventre jaune me tiennent compagnie pendant mon petit déjeuner. Je me suis levé tôt afin de pouvoir faire une nouvelle randonnée le matin avant de partir mais je mets du temps à lever le camp, notamment pour trouver comment plier la tente « 2 secondes » que m’a gentiment prêté Walid. Je m’y reprends à plusieurs fois car je redoute de la casser en la tordant mais il faut avoir confiance et je finis enfin par la ranger dans son sac.

Ensuite, je fais une balade en m’enfonçant plus profondément dans le parc sur une ancienne route forestière mais c’est assez similaire aux paysages de la veille et il y a peu de points de vue. A noter néanmoins sur le chemin, des plantes carnivores « Nepenthes» que j’avais déjà vues sur la côte calédonienne en haut de certaines montagnes mais celles-ci sont très grandes et je découvre également avec étonnement une connexion de plusieurs toiles d’araignées formant un immense réseau de fils reliés entre eux. Le web est présent même dans la jungle !

De retour à mon campement, je me baigne une dernière fois dans la piscine naturelle puis je dépose mon VTT pour échanger avec un kayak. Le service logistique est bien rodé, mes affaires de camping sont ramenées au parking voiture et je récupérerai le VTT plus loin pour terminer le parcours.

La balade en kayak est sympathique sans être grandiose, la rivière est large, elle traverse une forêt d’arbres qui ont été noyés lors de la création du barrage hydroélectrique qui alimente en électricité les communes environnantes de Yaté et du Mont Dore. Parfois, je trouve ce décor d’arbres submergés sans feuilles un peu désolant, on aperçoit des souches d’arbres au fond.

Balade en kayak sur la Rivière Bleue

Ensuite, je reprends la voiture, la route est belle comme au trajet allé en faisant des lacets au milieu des montagnes rayées de rouge, de la verdure de la végétation et en longeant le lac bleu du barrage de Yaté. Après avoir passé un col, j’aperçois à nouveau la mer au loin et je vous raconterai la suite de mon itinéraire dans le sud de la Grande Terre dans un prochain article 😊

Je quitte l’intérieur des terres pour rejoindre la côte au sud de la Grande Terre