Du 3 au 7 avril 2023
Finalement, après avoir discuté de mon projet de tour du Cambodge en scooter avec Katy, la sympathique gérante de l’auberge qui parle français, je me laisse convaincre de prendre le bus et je ne regretterai pas ce choix car il fait très chaud à cette période de l’année.
Mon auberge à Siem Reap a une piscine et je m’y plonge dedans aussitôt arrivé, c’est tellement agréable ! Je retrouve par hasard un voyageur taïwanais et un autre coréen que j’avais rencontrés au Viêtnam pendant la boucle de Hà Giang, ils me font visiter les alentours pour connaitre les bons restos locaux et pas chers puis ils me partagent leurs conseils pour la visite des temples de Angkor qui sont situés juste à côté tandis que nous dînons ensemble.
Je pensais rester trois nuits sur place mais finalement je prolongerai jusqu’à cinq nuits car je me sens bien dans cette auberge et dans cette ville. La piscine est agréable et elle permet de rencontrer facilement d’autres voyageurs qui viennent se rafraîchir entre les visites des temples. On discute, on joue au volley puis on sort en ville pour dîner et boire des bières dans une ambiance détendue. Chaque jour il y a de nouveaux arrivants et, généralement, ils restent plusieurs jours comme moi ce qui permet d’avoir plus de temps pour se connaitre.
La ville de Siem Reap est sympathique, elle est de taille moyenne et le centre-ville peut se parcourir facilement à pied avec des aménagements piétons. Il y a une rivière qui scinde la ville en son centre et elle est bordée par des rangées d’arbre qui abritent de la lumière du soleil des stands de nourriture et de jus de fruits pressés. Il y a également un marché et plusieurs bars rassemblés dans une rue très touristique et bruyante mais d’autres sont aussi éparpillés dans la ville et sont plus authentiques. Bref, on ne s’ennuie pas.
Mais la principale raison de ma venue dans cette ville, et même au Cambodge, est pour découvrir les célèbres temples d’Angkor qui ressemblent dans mon imaginaire à des édifices en ruine perdus au milieu de la jungle comme dans Indiana Jones. Je prendrai le passe trois jours afin d’avoir le temps de les visiter un par un et revenir à différents moments de la journée pour ceux qui me plaisent le plus, notamment le plus connu : Angkor Wat.
Le premier jour, je fais une visite en groupe avec un guide afin d’avoir une bonne introduction à ce site historique. Nous commençons au petit matin par l’immense cour intérieure du temple d’Angkor Wat alors qu’il fait une nuit noire et nous nous plaçons devant un bassin d’eau. Puis, le ciel s’éclaircit petit à petit et nous découvrons progressivement les silhouettes du temple avec ses cinq hautes tours disposées en quinconce qui se reflètent dans l’eau du bassin tandis que les nuages se colorent des lumières de l’aurore. C’est un spectacle magnifique, parfait pour commencer la découverte des temples même s’il faut faire abstraction de la bonne centaine de touristes qui sont présents.
Le temple d’Angkor Wat a été construit au XIIème siècle à l’apogée de l’empire khmer qui succomba ensuite progressivement aux assauts de ses voisins de l’est, les Champas (cf mon article de Hoï An avec la visite du sanctuaire My Son), et de l’ouest, le royaume du Siam (actuelle Thaïlande). La construction de l’ensemble du temple nécessita trente sept ans, il fut bâti avec d’immenses blocs de pierre qui furent découpés dans la montagne à une cinquantaine de kilomètres puis traînés au sol par des éléphants et enfin installés par les hommes à l’aide de cordage. Les mêmes types de techniques de transport et de construction furent utilisés pour les autres temples environnants.
Les deux jours suivants, je me balade en scooter, on peut se déplacer facilement autour des temples et cela me permet d’en visiter plusieurs dans la journée en faisant une pause sieste et baignade dans la piscine de l’auberge car il fait une chaleur écrasante, je bois quasiment cinq litres d’eau dans la journée.
Je m’attendais à ce que ce soit davantage la jungle mais, finalement, les temples sont bien dégagés et on peut s’y déplacer sans difficultés. Il y a quand même certains temples comme « Ta Prohm », où a été tourné le film « Tomb Raider » avec Angelina Jolie, qui ont d’immenses arbres sur leurs toits et en plein milieu des cours où ils se développent depuis l’abandon du site il y a cinq siècles avec des racines énormes qui serpentent entre les pierres et qui ressemblent à des serpents géants.
Certains temples ont des tours dont les quatre côtés sont sculptés avec la forme d’un visage représentant des dieux et des rois. L’empire khmer, au plus fort de sa splendeur entre le IXème et le XIIIème siècles, s’étendait de la Thaïlande jusqu’au Viêtnam en passant par le Laos et Angkor était sa capitale spirituelle avec d’innombrables temples sur une très grande superficie. La religion de cet empire était initialement l’hindouisme et nombre de ses temples étaient initialement dédiés à Vishnu ou Shiva puis ils furent ensuite reconvertis en temples bouddhistes quand les empereurs khmers adoptèrent cette religion.
Les temples de Angkor disposent pour les plus prestigieux d’entre eux de plusieurs enceintes carrées concentriques avec cinq tours au milieu disposées en quinconce et de larges douves remplies d’eau tout autour des premiers remparts.
Le troisième jour, je pars visiter l’après-midi des temples plus éloignés, ce qui me permet de découvrir la campagne cambodgienne avec ses petits villages de maisons en bois sur pilotis, ses nombreux temples bouddhistes très bien entretenus et toutes sortes de véhicules sur la route. Pendant le trajet, je commence à souffrir d’insolation et il faut que je m’arrête faire une pause à l’ombre, ce qui me confirme dans mon choix de continuer de voyager dans le pays en bus et de louer un scooter ponctuellement ou alors il faut conduire très tôt et tard dans la journée.
Le dernier temple que je visite correspond davantage à l’image que je me faisais de Angkor, à savoir des ruines au milieu de la jungle. Les édifices de larges pierres sont pour la plupart écroulés et de larges troncs d’arbres étalent leurs racines tentaculaires dans toutes les directions pour trouver de la terre et de l’eau tandis que leurs branches s’élèvent vers le ciel à la lumière. Là, on se rend compte davantage de la fragilité des monuments bâtis par les humains qui nécessitent un entretien régulier sinon la nature reprend ses droits comme ici.
Il y a moins de touristes car ce temple est plus éloigné et, même si les structures sont en mauvais état, cette visite me plait beaucoup en combinant les œuvres de l’Homme avec les œuvres de la Nature. C’est un alliage de nature sauvage anarchique et de constructions humaines soigneusement taillées, méticuleusement assemblées suivant un plan mais désormais en ruine, chacune de ces parties a son esthétisme et je trouve qu’elles vont bien ensemble.
Le dernier jour, je me promène en scooter dans les environs et je découvre de beaux champs de fleurs de lotus dont les grandes feuilles conservent à leur surface de belles petites flaques d’eau qui brillent au soleil. Il y a également des villages de pêcheurs avec des habitations construites sur de hauts pilotis en bois de plusieurs mètres de haut car elles sont à proximité d’un grand lac dont le niveau évolue fortement pendant l’année en fonction des saisons. Par ailleurs, je retrouve pour la première fois depuis l’Inde des mosquées avec une communauté musulmane qui vit dans ce village et j’en croiserai d’autres au Cambodge par la suite même si les temples bouddhistes sont bien plus nombreux.
Lors de mes balades en scooter, j’ai pu tester de nouveaux bons « routiers » comme je les apprécient et j’ai aussi pu découvrir le marché de la ville de Siem Reap avec ses étals de nourriture dont des poissons qui ne sont plus très frais avec cette chaleur suffocante.
Voilà, avant de clôturer cette article, j’ajoute quelques photos bonus de Angkor et ses environs qui m’ont beaucoup plu.