Du 12 au 14 mars 2023
Dans le bus qui m’emmène à Sapa depuis Ha Giang, je retrouve Eric, un voyageur philippin que j’ai rencontré plusieurs fois sur la route de la boucle de Hà Giang. Nous avons réservé sans nous concerter la même auberge au milieu des collines couvertes de rizières à l’extérieur de la ville de Sa Pa.
Des jeunes enfants se présentent spontanément à nous pendant la pause déjeuner dans une petite ville pour pratiquer leur anglais, ils sont très appliqués et ça se voit aussi que leurs parents les poussent à apprendre cette langue tellement importante pour le tourisme qui représente une importante source de revenus pour le pays.
Nous sommes restés en contact avec Antoine que j’avais rencontré lors de mon dernier jour à Hanoï, et nous avons convenu de nous retrouver pour 3 jours à Sa Pa.
Notre auberge est très sympa, on se retrouve chaque soir avec la vingtaine de voyageurs autour d’un « family dinner » sur de grandes tables en bois recouvertes de plats à partager. C’est un très bon moyen pour faire connaissance avec des voyageurs de différentes nationalités et avec différents projets de voyage. Après le dîner, Eric s’improvise animateur de soirée avec un jeu personnalisé qui se joue par groupes où l’on doit répondre à des questions sur différents thèmes, c’est très amusant et chacun se prend au jeu.
Par contre, la météo est capricieuse, le premier jour le ciel est couvert, le deuxième il y a une épaisse couche de nuages à basse altitude qui obstrue notre vue, on se balade malgré tout dans Sapa avec Antoine et on en profite pour louer des scooters mais ce ne sera que le troisième jour que la météo s’améliorera progressivement et que nous pourrons découvrir les paysages.
Les moyennes montagnes sont recouvertes par des rizières en étages très étroits formant des ondulations et beaucoup sont gorgées d’eau qui reflète la lumière du ciel.
Sur nos scooters, nous nous embarquons avec Antoine sur une petite route à flanc de montagne qui longe les rizières, la vue est très belle, nous suivons la route le plus loin possible en espérant pouvoir rejoindre une route principale plus loin dans le but de continuer notre itinéraire prévu.
Mais la route n’apparait plus sur nos cartes en ligne et il n’y a pas beaucoup de signalisations, lorsque l’on interroge les passants on a du mal à obtenir des informations claires et on se retrouve à devoir faire un premier demi-tour car la route se transforme en un chemin raide et boueux. Lors de notre deuxième tentative pour rejoindre la route principale, nous tombons à nouveau sur une route raide et boueuse mais nous nous obstinons car sinon cela impliquerait de faire un grand demi-tour et on a cru (ou voulu) comprendre en interrogeant un passant que ce chemin pouvait nous permettre de rejoindre la voie principale que nous visions.
Cependant, nos scooters ont un boitier de vitesse automatique et on peine à avancer dans la pente, la roue arrière de mon scooter finit par se bloquer à cause de la boue qui s’est accumulée sous le garde boue. Là, ça devient très compliqué d’autant plus que mon moteur fait des bruits inquiétants et qu’une fumée noire se dégage de mon pot d’échappement. Nous faisons demi-tour mais je galère avec ma roue arrière bloquée même dans la descente, on essaye de retirer la boue avec des morceaux de bois mais c’est laborieux et peu concluant.
Finalement, un passant à scooter nous aide à retirer le garde boue avec un tournevis, ce qui nous permet d’enlever plus facilement la boue. Ma roue est enfin dégagée mais mon scooter émet toujours des bruits inquiétants, la roue arrière avance toute seule et m’oblige à éteindre le moteur si je veux m’arrêter. Désormais le ciel est bien dégagé et la vue sur les montagnes et les rizières est magnifique.
On décide finalement de retourner au garage où nous avons loué nos scooters pour le réparer et, heureusement, ils le font sans surcharge en à peine dix minutes alors qu’il fallait démonter une partie du scooter et changer une pièce, je lui laisserai un petit pourboire pour le remercier.
Nous continuons ensuite notre itinéraire avec Antoine pour aller en haut d’un col puis nous retournons à notre auberge. Le ciel est désormais complètement dégagé et on redécouvre Sa Pa avec son lac et ses montagnes autour. Clairement, s’il fait beau, cela mérite d’y rester quelques jours pour découvrir la région même si c’est très touristique et on se fait souvent sollicité pour faire des randonnées ou une autre visite.
Cette fois-ci, on se quitte pour de bon avec Antoine avec qui on a bien sympathisé, je fais mes adieux également à Eric et aux autres voyageurs rencontrés à l’auberge pour continuer plus à l’ouest en rejoignant la ville de Diên Biên Phu à la frontière avec le Laos.