14/02/2023 : kripayaa (s’il vous plait)

Départ : Chamche 1385m

Arrivée : Timang 2615m

Dénivelé + : 1300m

Distance : 20km

Marche : 7h

Nous nous levons de bonne heure ce matin vers sept heures et nous apercevons à l’heure du petit déjeuner un couple de trekkeurs partant avec leur guide avec qui nous étions arrivés dans le même bus. Ce sont les seuls randonneurs que nous avons vus sur le chemin pour le moment.

Nous commençons la marche par un sympathique sentier sur le versant à l’ombre du soleil et à flanc de montagne au-dessus de la rivière tandis que nous avons une vue dégagée sur le versant opposé qui est ensoleillé. Les roches sont vertigineuses, Dawa nous montre des ruches d’abeilles qui sont accrochées dans le vide sous des surplombs rocheux, c’est très impressionnant.

Nous passons sur un nouveau pont suspendu et nous admirons encore des cascades sur notre trajet, on ne s’ennuie pas. On aperçoit quelques villages isolés presque aux sommets des montagnes et nous nous demandons comment les habitants font pour y vivre à l’année, d’après Dawa ils sont relativement autonomes grâce à leurs cultures locales.

Nous enchaînons quelques montées raides sur de longs escaliers de pierres qui usent nos organismes et on aimerait bien parfois se délester de nos sacs mais lorsque l’on croise des habitants avec leurs lourds fardeaux quotidiens on fait profil bas. Des ânes broutent paisiblement tout en haut des escaliers d’où nous rejoignons le village de Tal, situé sur un petit plateau de galets encastré au milieu de hautes montagnes. La rivière est calme en cette saison mais à la période de la fonte des neiges et de la mousson elle peut grossir très rapidement et menacer les habitations, c’est une lutte avec la nature pour vivre ici.

D’ailleurs, à cause de glissements de terrain qui ont endommagé le chemin de randonnée et des crues de la rivière qui ont emporté un pont nous sommes obligés d’emprunter la route sur une portion. Heureusement, il y a peu de passage de véhicules et la vue reste agréable. La météo est bonne, nous sommes en t shirt toute la journée depuis la veille, ce sont des conditions idéales. Avec Bertrand nous nous arrêtons souvent pour prendre en photos les paysages et les nombreuses cascades sur notre chemin.

Soudain, nous apercevons un pont suspendu à une hauteur impressionnante qui permet de traverser un canyon depuis les hauteurs des montagnes. En regardant les informations sur la carte, il mesure une centaine de mètres et il est suspendu à quatre cents mètres de haut !

Nous arrivons à un croisement de vallées étroites et Dawa nous indique que celle qui bifurque sur notre droite mène au massif du Manaslu dont le plus haut sommet dépasse les 8000m et nous pourrons observer certains sommets enneigés de ce massif pendant une longue partie de notre randonnée.

Cependant, une mauvaise nouvelle nous attend lors d’un check point pour les trekkeurs. Dawa s’est renseigné pour savoir si le camp de base permettant d’accéder au lac Tilicho est ouvert en cette saison et on lui répond qu’il est actuellement fermé. Cela douche nos espoirs nourris depuis plusieurs jours par ce mystérieux lac à hautes altitudes. De plus, le ciel se couvre de nuage et la route devient boueuse et accidentée comme nos pensées du moment.

Mon moral est à l’image de la météo et de la route à ce moment

Nous avançons malgré tout et Dawa nous apprend les règles du rite bouddhiste à suivre, par exemple il faut faire tourner les rouleaux de prières dans le sens des aiguilles d’une montre et il faut toujours passer à la gauche des « chörten » placés régulièrement sur la route. Nous respecterons scrupuleusement ces règles en faisant tourner tous les rouleaux de prière qui se présenteront à nous dans l’espoir que cela nous permette d’avoir de bonnes conditions pour notre randonnée. Dans ces contrées montagneuses la religion bouddhiste est très présente.

Bertrand est motivé pour que l’on avance le plus loin possible dans la journée afin de gagner du temps sur le programme sachant qu’il a peu de jours au Népal. La nouvelle du lac inaccessible cette après-midi m’a un peu coupé dans mon élan et je préfère éviter de terminer trop tard dans la journée pour ne pas griller toutes nos forces dans cette longue randonnée mais Dawa nous indique que l’on devrait trouver un hébergement dans un village avant 17h donc nous continuons notre marche.

Nous empruntons un escalier très raide avec de haute marches alors que nous dépassons les deux milles mètres d’altitude et le cœur bat plus fort, le souffle se fait plus court. Quand nous arrivons enfin au village de Timang situé à 2600m, les nuages couvrent les montagnes et laissent seulement apparaître une partie d’une ligne de crêtes de montagnes.

Dernière “grosse” montée de la journée

Après une douche avec une bassine d’eau chaude, nous nous retrouvons tous autour du poêle le soir dans le salon. Nous sommes dans la même auberge que le couple que nous avions aperçus le matin, ils sont gallois, la quarantaine et ils comptent passer comme nous le col du Thorung La avec leur guide et aussi leur porteur. Les nuages ont laissé la place à un ciel étoilé, c’est bon signe pour la journée suivante.