13/02/2023 : Dhanyabaad ! (merci)

Départ : Bhulbhule 840m

Arrivée : Chamche 1385m

Dénivelé + : 700m

Distance : 21km

Marche : 7h

Au réveil à sept heures du matin, nous avons le plaisir de découvrir que le ciel est complètement dégagé et on peut déjà apercevoir au loin de hautes montagnes aux sommets enneigés : c’est motivant !

La route est également plus belle que la veille avec une rivière sur notre côté gauche qui est bien petite pour son lit en cette saison et une belle cascade que nous dépassons sur notre droite. Il y a moins de véhicules donc c’est bien plus agréable pour profiter du paysage.

Le soleil apparait enfin au-dessus des montagnes et nous permet d’apprécier toutes les palettes de couleurs de la végétation, de l’eau de la rivière, du sable et des rochers. A ce moment il n’est plus question pour nous de prendre un 4 x 4, nous voulons continuer à pied en espérant pourvoir gagner du temps sur le programme quitte à faire des journées un peu plus longue.

Plus de doute, cette rando nous plait!

Nous arrivons dans un joli petit village et nous nous émerveillons de ses bougainvilliers en fleurs, ses bananiers, ses barrières en bois de bambous, ses cultures de rizières en étages mais nous sommes rattrapés par la réalité de la vie en entendant une pauvre petite chèvre appelant à l’aide ses congénères tandis qu’un homme la tire doucement par la laisse d’une main et tient un long sabre dans un fourreau de l’autre main.

Le chemin du tour de l’Annapurna est indiqué par un marquage blanc et rouge comme notre GR national. Les vues sur les rizières à étages sont magnifiques et le parcours nous permet de découvrir la vie locale des habitants. Nous croisons une mamie qui porte son sac en bandoulière autour de la tête tout en marchant pieds nus dans un chemin raide, des paysans tiennent une charrue tirés par des buffles, des villageoises font sécher au soleil des grains de millet. Un chien noir nous suit également pendant quelques kilomètres en suscitant la colère des chiens sur le parcours qui gardent jalousement leur territoire et il ne pourra finalement pas résister à la hargne d’un roquet blanc lorsque nous ferons une étape.

Bertrand, suivi de notre fidèle toutou

La randonnée au Népal est facilitée par le fait qu’il y a de nombreuses auberges proposant le gîte et le couvert tout au long du parcours, même à haute altitude, et pour des prix relativement bas par rapport à l’Europe mais quand même plus élevés en comparaison des autres régions du Népal. C’est largement justifiés par le fait que le coût d’approvisionnement est bien plus important en utilisant des 4 x 4 mais aussi des porteurs (hommes ou animaux). Ainsi, nous n’avons pas besoin de porter une tente ni de la nourriture à part quelques compléments sucrés et nous pouvons nous contenter d’une gourde d’un litre d’eau chacun que nous remplissons au fur et à mesure. Je teste pour la première fois ma nouvelle gourde filtrante et cela fonctionne bien, tant mieux c’est moins cher et surtout cela diminue ma consommation de plastique. Bertrand pour sa part optera progressivement pour l’eau chaude plutôt que des bouteilles d’eau potable en plastique.

Après un bon plat de nouilles, nous repartons repus mais le ventre alourdi. Nous traversons d’autres villages et c’est à nouveau l’occasion d’observer la vie des habitants qui sont tous occupés à différentes tâches d’une vie d’un autre temps pour nous: la culture des champs sans machines, désosser une bête et se partager les morceaux de viande, filer la laine… Chaque portion de terrain est bien entretenue pour l’habitat, les cultures ou aussi pour faire pousser de belles fleurs, c’est une randonnée très agréable.

Nous longeons la rivière sur les hauteurs en suivant un chemin à flanc de montagnes puis nous repassons sur la route de terre via un nouveau pont suspendu. Il y a régulièrement des cascades qui creusent des canyons ou des gorges dans la roche et viennent alimenter la rivière. Sur la route, nous croisons un troupeau de chèvres dont certaines viennent tout juste de mettre bas et lèche avec affection leur progéniture qui commence tout juste à marcher en bêlant. Nous aurons assisté aujourd’hui au cycle complet de la vie d’une chèvre en commençant par la fin et en remontant aux origines.

La rivière alimentée par les cascades sous cette belle lumière de fin de journée

Ensuite, nous prenons un escalier de pierre qui monte droit dans la montagne puis nous traversons des torrents sur des ponts de fortune avant de rejoindre une route de terre d’où nous pouvons apercevoir le village de Chamche qui sera notre étape pour passer la nuit.

Nous arrivons vers 17h avant l’obscurité, nous faisons une bonne séance d’étirements après cette première vraie journée de randonnée et nous retrouvons Dawa pour un thé noir avant de prendre nos douches, de dîner puis de nous coucher tôt. Nous suivrons ce rituel pour les dix prochains jours.